ép.2: joyeuses Pâques les lapins!
Dans l'épisode précédent, on vous a expliqué et présenté brièvement la première étape du gros chantier qu'on a décidé, en 2019-2020, de déléguer à une entreprise d'artillerie de maçonnerie lourde. Ce qu'on ne vous a pas révélé (et qu'on ne vous dira pas non plus aujourd'hui) c'est exactement OÙ on compte arriver. Autrement dit, quel est le projet initial, pensé par l'architecte du CAUE, dessiné et peaufiné par nos amis M. & A., puis dimensionné par le bureau d'étude de nos maçons préférés... On attendra le troisième et dernier épisode de cette petite grande aventure pour vous dévoiler tout le truc. Voilà, vous êtes prévenus: si le suspense vous saoûle, faut sauter directement au nº3!
l'étable qu'on a reçue avec les clefs de la maison ; vidée avec l'aide inestimable de G. ; puis hourdie, ferraillée et prête à couler! |
Après quelques jours de silence radio, nos merveilleux maçons (on passe des noms et des coordonnées, avec des recommandations +++ et les yeux fermés, à tous les Ariégeois intéressés, soit dit en passant) ont appelé pour nous dire "Dick Laurent is dead". Ah, non. Ça c'est autre chose*. Ils ont appelé pour nous dire "She's THE girl". Ah, non. Ça c'est autre chose*. Ils ont appelé pour nous dire "The owls are not what they seem". Ah, non. Ça c'est autre chose*. Bref, ils ont appelé pour nous dire "tout est arrangé, ce sera pour mercredi". Reconnaissez que c'est presque aussi sybillin que du David Lynch, mais au moins, mis en contexte, on savait quoi faire de cette information... Quelques jours avant la date fatidick Laurent, un employé d'un lointain parent du fils aîné de M. Lafarge en personne est venu contrôler la largeur de la rue et celle du portail, pour voir à quelle toupie et à quelle pompe il faudrait s'en remettre. Une City et une Standard avec 8m3, sans doute.
Ou le contraire, peut-être? Bref, la veille du jour J, le policier rural/employé communal est venu poser des barrières et des panneaux de signalisation afin d'empêcher le stationnement devant et autour du portail. Puis le mercredi M est arrivé: avec les premières lueurs de l'aube, tout le monde est apparu comme dans une rencontre du 3ème type. Le rafut, les panneaux, les barrières, le va-et-vient continu d'engins et de gars casqués n'ont d'ailleurs pas empêché la "charmante" infirmière libérale qui tourne dans le secteur, de venir garer (comme presque tous les jours depuis presque 3 ans) son p----n de Citroën Cactus de m---e juste à l'angle de la place et du jardin - donc pile sur le trajet de la délicate manoeuvre en marche arrière de la toupie avec ses 8m3 de béton! On l'adore, vraiment. Si si. D'ailleurs, on en profite pour lui redire qu'on ne veut pas qu'elle se gare devant le portail ; que "j'en ai pour 5 minutes" ne constitue ni une excuse ni un motif valable pour le faire ; que d'ailleurs, 5 minutes pour saluer, doucher, habiller, prendre la tension et faire une piqûre à une vieille qui vit seule, c'est soit un mensonge, soit de la maltraitance médicale ; qu'on ne va pas lui demander la permission à chaque fois qu'on veut entrer ou sortir de chez nous, sous prétexte qu'elle est "profession de santé" ; qu'il y a au coin du jardin un parking de 25 places ; et que non: marcher 20 mètres de plus ne va mettre en péril ni le planning chargé de sa journée, ni le volume imposant de son gros c-- flasque mal empaqueté dans des leggings à fleurs horribles! Voilà! Après, si elle n'était pas là, c'est sûr que l'univers aurait inventé un truc pire à mettre à la place: un trou noir béant, une Charybde hurlante, une puits de pétrole en feu, une hydre, un chancre purulent et fétide ou un machin radioactif.
Une fois encore, tout est allé très vite: la toupie a finalement pu terminer sa manoeuvre et rentrer dans le jardin après que l'infirmière a terminé sa visite quotidienne chez Mme C. du-numéro-5-un-peu-plus-bas-dans-la-rue. Au passage, elle (la toupie, pas Mme C.) en a même profité pour enlever le vieux pommier malade et tordu qui faisait de vilaines petites pommes à cochons et qui avait eu le mauvais goût de pousser sur son passage il y a 25 ans au moins. Si seulement elle avait pu enlever aussi le Citroën Cactus! Passons... Dans une parade nuptiale courte mais d'une rare intensité, la toupie est venue presser son arrière presque aussi large que celui de l'inf tout contre le pare-choc de la pompe City. Celle-ci, après avoir déplié son bras articulé jusque dans l'étable, a introduit sans plus de détours son manchon d'aspiration dans le bac collecteur de la toupie. On n'a pas filmé la suite, que l'on n'aurait pas osé publier ici de toutes façons. On vous laisse donc ci-dessus quelques images représentatives du processus, ainsi que le résultat, ci-dessous (à peine lissé et après une semaine de séchage, les tasseaux retirés et les saignées bouchées).
le rare spectacle d'une pompe à béton qui s'étire au petit matin. |
le truc tant attendu qui finalement va hyper vite: la pompe s'installe ; les maçons s'installent ; ça pompe sec! ; ça ratisse sec! ; ça lisse sec! |
tout juste terminée, la dalle est lisse comme un billard, mais sans le feutre vert canard et avec une pente ; et ça sèche doucement. |
Conclusion:
Quand on coule une dalle, il faut apparemment attendre au moins 28 jours pour le séchage. C'est incompressible. On peut marcher dessus dès le lendemain, mais il faut attendre 28 jours quand même. C'est comme ça, point barre.
Donc après avoir fini et mis un peu d'ordre, ils sont repartis vers un autre chantier, en promettant de revenir bientôt: "au printemps vous verrez, on sera de retour, le printemps c'est joli pour maçonner des mours**". Vous voyez le genre. Reviendront-ils? Reviendront-ils pas? Pour nos coeurs déchirés sera-ce le dernier naufrage?
On est en droit de douter et de s'inquiéter, car faut dire qu'on a pris, à peine le mois de séchage écoulé, un sacré bourre-pif en ouvrant la porte: et vlan! dans la g-. On est tous confinés. Et les maçons: pareil.
Alors? Est-ce que le printemps sera parti depuis longtemps déjà? (réponse: oui)
Et surtout: faudra-t-il donc qu'on aille se réchauffer à un autre soleil? (réponse: vous verrez bien)
On vous laisse ici une piste pour répondre à cette terrible question et pour supporter cette insoutenable attente.
Quand on coule une dalle, il faut apparemment attendre au moins 28 jours pour le séchage. C'est incompressible. On peut marcher dessus dès le lendemain, mais il faut attendre 28 jours quand même. C'est comme ça, point barre.
Donc après avoir fini et mis un peu d'ordre, ils sont repartis vers un autre chantier, en promettant de revenir bientôt: "au printemps vous verrez, on sera de retour, le printemps c'est joli pour maçonner des mours**". Vous voyez le genre. Reviendront-ils? Reviendront-ils pas? Pour nos coeurs déchirés sera-ce le dernier naufrage?
On est en droit de douter et de s'inquiéter, car faut dire qu'on a pris, à peine le mois de séchage écoulé, un sacré bourre-pif en ouvrant la porte: et vlan! dans la g-. On est tous confinés. Et les maçons: pareil.
Alors? Est-ce que le printemps sera parti depuis longtemps déjà? (réponse: oui)
Et surtout: faudra-t-il donc qu'on aille se réchauffer à un autre soleil? (réponse: vous verrez bien)
On vous laisse ici une piste pour répondre à cette terrible question et pour supporter cette insoutenable attente.
Voilà pour ce chapitre 2 en béton armé!
On conclut bientôt avec leur re-retour,
Le bouquet final, le coup de grâce.
Et d'ici là: on vous embrasse,
Wallis, Tonga & Futuna
On conclut bientôt avec leur re-retour,
Le bouquet final, le coup de grâce.
Et d'ici là: on vous embrasse,
Wallis, Tonga & Futuna
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* C'est pas qu'on soit des fans inconditionnels de David Lynch, mais on vous propose de recevoir par courrier un unicum: une carte postale exclusive et rien que pour vous. Il suffit pour cela de nous donner les titres des 3 films dans lesquels apparaissent ces 3 citations cultes. Trop facile? Bah oui, quand même. Surtout avec le réalisateur: il en a fait combien, Lynch, des films, hein?
** On espère de tout coeur que là où elle est, Barbara nous pardonnera ce jeu de mot archi-nul. Il ne reflète pas notre admiration pour elle. Cette chanson est une des plus belles qui aient été écrites. Sa voix, comme son nez, une des plus singuières jamais porté(e)s.
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