Sunday, December 29, 2013

bercés de Cévennes illusions...

(este articulo está traducido al castellano allí abajo de todo!)

Début d'année, l'heure de prendre les bonnes résolutions et les bonnes habitudes: voici donc un premier post en français! faut se rendre à l'évidence, mon intention initiale de poster TOUS les contenus en 2 langues vole loin au-dessus de ma force de volonté... On ne le fera pas. On va essayer, plutôt, de les écrire moit' moit', suivant l'humeur ou le côté de la frontière duquel on se trouve. Bon, passons.

Après notre départ de Riglos (previously on Un(t)raveling...) et ce dimanche ensoleillé mais glacé au château de Loarre - quand le soleil se lève derrière les vitres gelées de la furgo et qu'on découvre émerveillé que le givre sur le pare-brise n'est pas seulement dehors mais aussi dedans, et que sortir du lit semble être la décision à la fois la plus absurde et la plus néfaste de toutes celles susceptibles de germer dans un esprit encore embrumé de sommeil -, on est retournés quelques jours à Selgua, chez M..

de la fenêtre, le château de Loarre dans la lumière du matin.
Le prétexte c'est qu'on avait oublié 2-3 bricoles là-bas; la vérité, c'est qu'on avait envie de passer un peu plus de temps avec lui. On a enfin pris le temps de recycler notre vieille corde à simple, qu'on traînait fatigués (comme d'autres leur misère hautaine, la première personne à nous faire parvenir le nom du poète et son adresse postale recevra une carte exclusive à son domicile) depuis début novembre, bien qu'elle ne nous servit plus. 

2 manches à balai et hop! un point dessus, un point dessous...
De ces 70 mètres, on pensait tricoter un tapis aussi joli qu'original. Bah! on en a tiré une petite descente de lit, de la taille disons d'un gros paillasson. Mais à peu près aussi lourde que rigide. 

70m de corde tricotés en un tapis original... et qui pèse son poids.
On s'est bien amusés et comme disait Brassens, ça nous a fait rire un peu. Elle (la descente de lit) a finalement trouvé sa place au pied de l'armoire de M.. Au moins jusqu'à ce qu'on ait quitté les lieux... 

La preuve en images. Hop!

On est finalement repartis, vers le nord cette fois, via le tunnel d'Aragnouet et les blancs alpages de la vallée d'Aure. Une courte halte à Saint-Lary avant de mettre le cap sur l'Enclos, puis jusqu'à Albi le temps d'un weekend en famille avec un grand F et enfin Lacaune pour une semaine chez M., J., M., J., petit A., les chats Milady et Grisou, le coq Benjamin et les poules (anonymes). Ouf! Il a fait plus ou moins beau là-bas, compte tenu des spécificités météorologiques du coin. Assez en tout cas pour voir la neige du jardin fondre à vue d’œil, pour aller courir, tricoter des bonnets, travailler un peu (pour pouvoir continuer à mettre du diesel dans le réservoir et des légumes dans la soupe. on abordera ces questions du travail à distance et de l'économie sur la route dans de prochains posts) ou essayer d'améliorer notre style à la slackline.

le cirque des Vases: aiguilles dans la brume.
Pour en revenir au thème de ce post: on a pris peu à peu la sale habitude de regarder les prévisions en ligne de météofrance et - ce qui est une plus mauvaise habitude encore - de les prendre pour argent comptant. Par un "beau" matin de décembre (je m'souviens un mercredi) disons, genre, le 18, on a donc décidé de filer droit sur Millau puis Le Rozier, histoire d'aller grimper un peu dans les magnifiques gorges de la Jonte. On y a retrouvé, pour notre plus grand plaisir, deux vieilles amies déjà évoquées dans un post précédent pour nous avoir accompagnés tout au long de nos pérégrinations dans le Montsant. Je veux parler de la niebla et la lluvia. Cette fois, elles avaient ramené des potes: le vent et  le froid. C'est important dans la vie de ne pas se laisser aller à l'auto-apitoiement, ni à la paranoïa. Je le sais. Je prends sur moi. Et en même temps, je commence à avoir du mal à ne pas imaginer notre périple vu du ciel: le nord de l'Espagne et le sud de la France ensoleillés, dégagés, vivant dans la tiède torpeur d'une fin d'automne particulièrement clémente.

sur le sentier Jacques Brunet, autour des gorges.
Et là au milieu: un point gris. En zoomant un peu, en y regardant de plus près, on reconnaît un gros nuage sombre, chargé d'air humide et glacé. Il fait pleuvoir et givrer sur quelques kilomètres carrés et dans son sillage, tous les blizzards de l'hiver continental sifflent et hurlent à la mort. Vous voyez le tableau? Oui? Maintenant descendez encore un peu. Approchez-vous. Cliquez sur le centre du nuage et vous y verrez peut-être un ford Transit hippie avec à son bord deux hippies fort transis. Ah ah ah! Oui, je sais, j'exagère. C'est pas si terrible, faut positiver, l'escalade c'est pas tout dans la vie, tout ça... Okay.

N'empêche qu'en 4 jours dans la Jonte, on n'a pas vu le soleil. Pas même un coin de ciel bleu. On a arpenté le pied des falaises, on a regardé l'horizon, on a tendu l'oreille, tendu les mains vers le ciel, les nez vers le ciel, en vain. On a écouté Marie-Pierre Planchon et sa météo marine, on a brûlé à San Lorenzo, on a marché, marché, marché. Les environs du Rozier, les gorges du Tarn, les abords de Millau, le très pittoresque sentier Jacques Brunet et ses belvédères aux vautours, le chaos de Montpellier-le-vieux et j'en passe. Rien n'y a fait. On a eu froid, on s'est mouillé les pieds, on a collé nos nez aux vitres et on a fait des dessins avec la buée de condensation, on a lu des livres et même vu des films, mais on n'a pas escaladé. Finalement, le quatrième jour, on a jeté l'éponge. Pas d'escalade? Qu'à cela ne tienne! Les confins de l'Aveyron, de la Lozère et du Gard sont des régions sublimes aux paysages inoubliables. On a remonté les gorges de la Jonte jusqu'à la grande Corniche des Cévennes. On a traversé des bois profonds et inextricables... Genre ça, mais en pire:



l'abîme de Bramabiau, nature.



On est passés par des endroits où même France-Inter n'émet pas. On a découvert - bouche bée et au détour d'un virage - l'Abîme de Bramabiau. Comme à Montpellier, on a goûté le vif plaisir, tout teinté de péché, du tourisme hors saison. Comprend qui doit. Ou qui peut. "C'est pas moi m'sieur l'agent, j'vous jure. J'ai rien fait. Pis la barrière elle était ouverte et le guichet, il était fermé. D'ailleurs j'ai rien vu, vu qu'y faisait même pas beau". On a écouté Nostalgie. On a descendu les départementales impassibles, de Meyrueis à Le Caylar, puis à Le Vigan via Blandas et le Cirque de Navacelles (et ça faisait un moment déjà qu'on ne se sentait plus tirés par les hâleurs...). On en a pris plein les yeux! On a roulé encore un long moment et jamais l'horizon n'avait été si proche. Finalement, on a laissé Lodève derrière nous pour redescendre, bouches bées, vers la mer. Je sais que les mots ne peuvent dire la beauté à couper le souffle du théâtre de notre petit périple. Je sais, je sais. Tout ça mérite que l'on partage un peu avec les courageux qui auront bien voulu nous suivre jusqu'ici. Allons, toi qui lis ces lignes, voici ta récompense! Tout au long du trajet, on a vu ça:
l'Aveyron qui défile...
la Lozère qui défile...
le Gard qui défile...
l'Hérault qui défile...
Piteux, jurant mais un peu tard qu'on ne nous y reprendrait plus, on a décroché le téléphone:
"Wallis & Futuna to ground control. End of mission. Heading back to the base. Over."







Año nuevo, momento para los buenos propósitos y las nuevas costumbres: ahí va un primer post en francés! Hay que rendirse ante la evidencia, nuestra intención inicial de colgar todos los contenidos en dos idiomas está por encima de nuestra fuerza de voluntad. No se hará. Quizás más bien se intentará escribir mitad y mitad según el humor o el lado de la frontera en el que nos encontremos. Pero bien, pasemos a otra cosa.(1)

Después de Riglos (previously on Un(t)raveling) y aquel domingo soleado pero glacial en el Castillo de Loarre - cuando salió el sol tras los cristales congelados de la furgo y descubrimos maravillados que la escarcha en el parabrisas no sólo estaba por fuera sino también dentro y que salir de la cama parecía la decisión más absurda y nefasta susceptible de surgir en un ser aún abrumado por el sueño - volvimos por unos días a Selgua, a casa de M.

desde la ventana el Castillo de Loarre al alba.

El pretexto era que nos habíamos olvidado un par o tres de trastos allí ; la verdad, que teníamos ganas de pasar un poco más de tiempo con él. Nos tomamos por fin un momento para reciclar la vieja cuerda de escalada que desde principios de noviembre arrastrábamos cansados – como otros sus empresas altivas y mezquinas(2) – a pesar de que ya no nos servía para nada.

2 palos de escoba y alehop! un punto por encima, otro por debajo…

Con estos 70 metros pensábamos tejer una alfombra igual de original que bonita. Bah! Uy! Y al final sólo salió una alfombrilla de cama para los pies más o menos del tamaño de un felpudo grande. Pero igual de pesado que rígido.

70 metros de cuerda tejidos en forma de original alfombra y que pesa lo suyo.

Pasamos un buen rato y como decía Brassens, ça nous a fait rire un peu. Ella (la alfombra para los pies de la cama) encontró finalmente su lugar a los pies del armario de M. Al menos hasta que nos fuimos de allí. La prueba en imágenes. Alehop!

Nos fuimos finalmente, esta vez hacia el norte, por el túnel de Aragnouet y los blancos pradejones del Valle de Aure. Una breve parada en Saint-Lary antes de poner rumbo al Corral, después hasta Albi para un fin de semana en familia con F mayúscula y por último a Lacaune para una semana con M., J., M., J., petit A., los gatos Milady et Grisou, el gallo Benjamin y las gallinas (anónimas). Buf! Hizo bastante buen tiempo allí, teniendo en cuenta las especificidades meteorológicas del lugar. Al menos como para ver a ojo de buen cubero la nieve fundiendo en el jardín, correr, tejer unos gorros, trabajar un poco (para poder seguir metiendo diesel en el depósito y verduras en la sopa. trataremos estas cuestiones sobre el trabajo a distancia y la economía itinerante en próximas entregas) o mejorar nuestro estilo sobre la cuerda floja.


el circo de Vases: agujas en la niebla.

Para volver a la cuestión que nos ocupa en este post: hemos cogido poco a poco el hábito de mirar las previsiones en línea de météofrance y – lo que es aún peor costumbre – tomarlas al pie de la letra. Una “bonita” mañana de diciembre (me acuerdo que era miércoles, como cantaba Renaud) digamos tipo el 18 o así, decidimos salir directos hacia Millau y luego Le Rozier, con la idea de escalar un poco en las magníficas gargantas del Jonte. Y allí nos encontramos, para nuestra gran gloria, a dos viejas amigas que ya fueron evocadas en un post anterior por habernos acompañado en nuestras peregrinaciones por el Montsant. Me refiero a la niebla y la lluvia. Esta vez se habían traído a unos colegas: el viento y el frío. Es importante en la vida no dejarse llevar por la auto-compasión y la paranoia. Lo sé. Lo digo por mí. Y al mismo tiempo, me empieza a costar el imaginarme nuestro itinerario visto desde el cielo: el norte de España y el sur de Francia soleados, despejados, viviendo en el tibio estupor de un final de otoño especialmente indulgente.

en el sendero de Jacques Brunet, cerca del congosto.

Y ahí en medio: un punto gris. Haciendo un poco de zoom, mirando un poco más de cerca, reconoceríamos una gran nube oscura, cargada de aire húmedo y helado. La nube que hace llover y granizar sobre varios kilómetros cuadrados y en su estela, todas las ventiscas del invierno continental le silban con furia a la muerte. Veis el lienzo? Sí? Ahora bajad un poco más. Acercaos. Clicad sobre el centro de la nube y veréis quizás un ford Transit hippie, y a bordo, dos frioleros tiritando. Ja ja ja! Sí, lo sé, exagero. No es tan terrible ni mucho menos, hay que positivar, la escalada no lo es todo en la vida, y todo eso... De acuerdo.

Eso no quita que en 4 días por allí, no vimos el sol. Ni siquiera un trocito de cielo azul. Reseguimos el pie de los acantilados, miramos al horizonte, escuchamos atentamente, alzamos las manos al cielo, levantamos hasta las narices al cielo, en vano. Escuchamos a Marie-Pierre Planchon(3) y su parte meteorológico marítimo, encendimos unos cirios a San Lorenzo y andamos, andamos, andamos. Los alrededores de Rozier, el congosto del Tarn, las afueras de Millau, el tan pintoresco sendero de Jacques Brunet y sus belvederes para buitres, el caos de Montpellier-le-vieux y se me escapan cosas. De nada sirvió. Pasamos frío, se nos mojaron los pies, vimos las horas pasar amorrados a los cristales e hicimos dibujitos con el vaho, leímos libros e incluso miramos pelis pero no escalamos. Al final, el cuarto día tiramos la toalla. No hay escalada? Que no sea por esto que...! Los confines de Aveyron, Lozère y Gard son regiones de gran belleza y paisajes inolvidables. Subimos por las Gargantas del río Jonte hasta la gran Cornisa de las Cévennas. Atravesamos bosques profundos e inescrutables... Algo así como esto, pero en peor:

El Abismo de Bramabiau, al natural.

Pasamos por sitios donde ni siquiera France-Inter tiene señal. Descubrimos – boquiabiertos y al salir de una  curva – el Abismo de Bramabiau. Como en Montpellier, probamos el intenso placer, manchado de pecado, del turismo fuera de temporada. Que lo entienda quien quiera. O quien pueda. "No fui yo señor agente, se lo prometo. Yo no hice nada. Y pos, la barrera estaba abierta y la taquilla cerrada. Aparte, no vi nada, es que ni siquiera lo pensé con el mal día que hacía". Escuchamos Radio Nostalgia. Bajamos impasibles por carreteras comarcales, desde Meyrueis a Le Caylar, después Le Vigan via Blandas y el Circo de Navacelles (y hacía rato ya que nos sentíamos libres de sirgadores... )(4). Nos pusimos las botas! Rodamos aún unas cuantas horas y nunca antes habíamos visto el horizonte tan cerca. Dejamos por último Lodève tras nosotros para bajar, boquiabiertos, hacia la mar. Sé que las palabras son pocas para describir la belleza-que-deja-sin-aliento del teatro de nuestro pequeño periplo. Lo sé, lo sé. Todo esto merece ser un poco compartido con los valerosos que nos hayan seguido hasta aquí. Venga, ustedes que leen estas líneas, ahí va la recompensa! A lo largo del trayecto vimos todo esto:

El desfile de Aveyron / El desfile de Lozère / El desfile de Gard / El desfile de Hérault

Decepcionados, y aunque un poco demasiado tarde, juramos que no volveríamos a caer nunca más en la misma trampa, descolgamos el teléfono: "Wallis & Futuna a Torre de Control. Fin de la misión. Volvemos a la base. Cambio y corto."

Notas de la traducción
(1) El autor se equivocaba pues están leyendo en efecto la traducción de este post al castellano!
(2) Del poema Les Conquérants (José María Heredia).
(3) Marie-Pierre Planchon es la meteoróloga marina de France-Inter (quien escucha su boletín, o bien es marinero en la tormenta, o bien no tiene nada mejor que hacer).
(4) Alusión al poema El barco ebrio (Arthur Rimbaud).

2 comments :

  1. Je fais du rattrapage... et comme je vois qu'il y a pas de com' concernant la misère hautaine, je tente "José Maria de Hérédia" (merci google)
    nico.

    ReplyDelete
    Replies
    1. Oh bin, on l'avait laissé passer celui-là... (encore une) Bonne réponse Nico! ton cadeau est prêt et n'attend plus que notre prochaine rencontre. plein de bises à toute la famille!

      Delete