Le mois de janvier est déjà bien avancé - au prix qui plus est d'une supercherie temporelle puisque nous sommes déjà en février, mais chu! que ça reste entre nous - et on entend ici et là quelques voix qui se plaignent du manque de régularité dans le récit de nos aventures... Les conseils ne tombent pas dans de sourdes oreilles, loin de là, qui nous disent qu'il vaut mieux 2-3 phrases pleines de sagesse tous les 5 jours qu'un (bon) roman chaque mois... C'est bien gentil mais encore faut-il les avoir, les 2-3 phrases pleines de sagesse à coucher ici accompagnées de quelques photos. Bon, on prend note et on essaye, en tout cas. Le réveillon est passé, la côte de boeuf digérée: place aux bonnes résolutions. 2014, année des visites aux amis, année du squat' de sofas, année des chambres d'amis, année du CouchSurfing, année des hôtes bienveillants! (mais si, vous aurez le choix...)
On a donc choisi 2 premières victimes - il en fallait bien - autour de Toulouse, et par un beau samedi gris, froid et pluvieux, on est allés retrouver M. et G. ainsi que l'adorable Lélé, 4 ans et demi. M. est une amie de longue date de Wallis, qui vit avec G. et Lélé dans le Gers à une grosse demi-heure de Toulouse. Après de loooongues années sans se voir, les retrouvailles ont été plus que chaleureuses. Le bon vin de G., le poulet fermier de M. et le grand chantier de pâte à modeler de Lélé nous ont tenu occupés au coin du feu dès notre arrivée. Lélé est une chef de travaux exigeante et sans pitié: "Qu'est ce qu'on pourrait faire avec cette boule verte? Qu'est ce que tu as fait de la boule bleue? C'est quoi ça? Pourquoi vous avez mis un collier au renard? Maintenant, il faudrait faire un ours terrifiant... Mmmh, il n'est pas vraiment terrifiant cet ours. Maintenant, il faudrait mettre tout le goûter sur un grand tapis! Maman, il est un peu nul ton arbre, il ne fait même pas d'ombre!". Je dois avouer que ce dernier commentaire est sans doute celui qui a fait le plus mal... Bien. Dudit grand chantier de pâte à modeler, nous avons conservé une image en forme de preuve, ou de témoin, que les archéologues de l'un(t)raveling pourront exhumer et étudier à loisir dans un futur plus ou moins éloigné. Les fruits de cette session intense n'auront hélas pas survécu longtemps à la fièvre créatrice (et destructrice) de notre Kali en herbe gersoise. Si la baleine sourit au premier plan du cliché, c'est parce qu'elle a trouvé grâce aux yeux de Lélé dès sa création. Un coup de foudre, en quelque sorte. On a même pu expliquer que si le parapluie a des baleines, la baleine, elle, a des fanons, sorte de bouche d'égoût qui lui permet de filtrer le plancton dont elle se nourrit...
Plus tard, et sous l'oeil bienveillant de notre ménagerie imaginaire, une opération coup de poing de chasse à la souris (j'y reviendrai) et un itinéraire touristique dans les environs sous une pluie battante (j'y reviendrai aussi) nous ont permis de nous dépenser suffisamment pour oser retourner au coin du feu, ouvrir quelques bouteilles de plus et nous lancer sous la direction de M. dans un atelier frénétique de préparation puis de mangeage d'authentiques crêpes bretonnes (i.e. sucrées mais au beurre salé)... La chasse à la souris étant d'ailleurs tout à la fois une étape préalable à la préparation des crêpes et une conséquence de la découverte de curieux orifices circulaires à la base des paquets de farine, découverte qui fut accompagnée, après une inspection méticuleuse des étagères de la réserve à provisions, de celle, non moins inattendue, d'un véritable itinéraire de randonnée murine consciencieusement balisé de cairns de petites crottes de la taille d'un grain de riz complet... On aurait pu écrire un traité d'alimentation de ces adorables rongeurs simplement en dressant l'inventaire de ce qui avait été grignoté (farine évidemment, 2 paquets ; galettes Saint-Michel ; feuilles de lasagnes précuites ; quelques pois chiches secs, ) ou non (les sachets de sucre vanillé et de levure Vahiné ; le muesli intégral ; les macaroni Lustucru ; les céréales Jordan's aux fruits rouges!!! c'est pourtant les meilleures céréales du monde. Je précise qu'un(t)raveling ne reçoit AUCUNE subvention d'aucune sorte de la part de Jordan's - en tout cas pas à l'heure de publier ce post...). Passons... Nous avons pu établir le trajet de cette intrépide sourisquetout à travers la cloison du placard, derrière le four, sous l'évier et jusqu'à une grille d'aération donnant sur le jardin. Au vu des quantités de farine prélevées, nous avons déduit que le charmant petit rongeur avait organisé dans le plus pur style Breaking Bad, l'approvisionnement et la distribution de farine pour tous les consommateurs du quartier. L'exceptionnelle réactivité de G. et les conseils avisés du M. Bricolage du coin lui ont permis d'acquérir sans délai un piège redoutable, souvent connu sous le nom de "tapette" à souris. Si quelques chiens de garde des ligues LGTB nous lisent, ce qui me surprendrait, ils apprécieront l'utilisation subtile de mots-clef tendancieux qui - une fois tirés de contexte - pourraient facilement nourrir un climat déjà prêt à faire déborder le bol... Du coup, par souci d'équité et pour si la NSA nous suit - je n'ai pas vraiment de doutes à ce sujet, d'ailleurs -, je ne résiste pas à la tentation de lui donner un os à ronger: insurrection / airjacking / communistes/ terrorisme / complot / djihad / révolution / poil. Voilà, ça, c'est fait, notre blog vient d'entrer dans le siècle. Glissons... Le piège a fonctionné au-delà de nos attentes: le lendemain matin la souris était morte (et il semble qu'il n'y en avait qu'une, puisque plus aucune crotte ni aucun larcin ne sont venus perturber le quotidien paisible de nos amis isle-jourdanais depuis), et loin de nous en réjouir, nous avons tous ressenti une sourde culpabilité en constatant combien il avait été facile de se débarrasser de telle somme d'intelligence, d'audace et de créativité murines. Ô l'affliction des causes désespérées! Ô les sanglots des opprimés! Ô la funeste victoire des puissants! Enfin, tout ça ne nous a pas empêchés de faire les crêpes, ni de les manger. Ô l'amnésie des vainqueurs!
On a visité l'Isle-jourdain, son musée d'art campanaire, ses toulousaines en briques, le luxueux hôtel art moderne de Claude Augé, éminent lexicographe de la maison Larousse et ses lacs et plans d'eau toujours au bord du débordage... On a poussé jusqu'à la ravissante et singulière bastide de Sarrand, au plan circulaire, où les arches de briques de la Librairie-Tartinerie et le chocolat chaud fumant de son Noé local ont su nous sauver du déluge! Un véritable refuge de montagne de livres, une ruche toute pleine de beaux rayons dorés: littérature infantile, art et histoire, cuisine... Mais surtout un beau gros rayon de manuels et guides de la décroissance, des énergies renouvelables, de l'autarcie souriante et du potager malin. Une librairie de Transition, des concerts et des tartines: que demande le peuple?
Voilà pour le Gers: Ah, non! On me signale en coulisses que ma mémoire est défaillante et que me devais de citer ici, et de proposer un lien vers, la MEILLEURE ADRESSE de FOIES GRAS DE CANARD et autres PRODUITS CONFITS associés de tout le Sud-Ouest. Le fait qu'il s'agisse de l'entreprise familiale des parents de G., et que nous ayons été largement soudoyés avec des bocaux de leur production ne doit en rien faire douter de mon impartialité sans tache, ni de mon absolue bonne foi(e gras) dans cet article! De l'autre côté de Toulouse, presque symétrique, on a fini le weekend en retrouvant avec plaisir le charme de Lanta et les bras ouverts de C., L. et leur petite Loulou. Juste à l'heure pour le goûter, un peu de slackline sur la place de l'église en regardant le coucher de soleil, puis déjà le moment de l'apéro. On a eu droit à un des petits plats magiques et envoutants de C., dans lesquels le lait de coco, la citronnelle et autres secrets volés à la cuisine thaïlandaise revisitent et colorent des classiques de chez nous à la cocotte... En exclusivité et en espérant qu'elle ne nous en voudra pas, on vous livre ici la recette secrète de son curry frais qui déchire trop sa race!
D'abord, dans le fond de la cocotte, elle fait revenir miel et beurre jusqu'à obtenir un caramel assez liquide (on vous laisse trouver les proportions correctes).
Ensuite, elle y saisit la viande (celle que vous voulez, faut vous émanciper un peu, quoi!)
Puis elle déglace ça avec un verre de vin blanc avant de baisser le feu (on vous avait prévenus: cuisine de chez nous, mais tissée), couvrir et laisser mijoter.
Elle travaille ce mélange au pilon dans un mortier (si, comme ce fut le cas ce jour-là, le pilon a disparu dans un déménagement, un rouleau à tarte fera l'affaire!) et le verse dans la cocotte.
Elle passe la sauce au chinois après une dizaine de minutes (le curry est assez puissant et il ne faudrait pas qu'il bouffe complètement le goût de la viande) et finalement, elle la rallonge à la crème fraîche ou au lait de coco. Voilà!
Ceux qui ont eu la chance d'y goûter doivent être pris de convulsion en y repensant. Les autres peuvent toujours saliver en espérant y avoir accès un jour...
Des amis, une bouteille de vin et une bonne tranche de conversation avant d'aller au lit, les Pyrénées dans la lumière du matin par la fenêtre de la chambre d'amis, des bises et des sourires au café au lait pour le p'tit déj: que demande le peuple? On est repartis vers l'Ariège et on a, en vain, essayé de retourner escalader deux jours... (les obsessions sont une mauvaise habitude et un vilain défaut, je finirai par le reconnaître. L'hiver est fait pour manger gras et rester au coin du feu, je finirai par l'accepter). Il a bien fallu, finalement, abandonner notre TRANSITion! à l'enclos, le troquer contre la Yaris et se mettre en route pour le pays basque, non sans faire une petite halte à Pau, où nous attendaient une nouvelle maison pleine de nouveaux amis et un gros gros weekend. Je n'avais pas revu L. depuis longtemps, très et trop: depuis sa dernière visite à Barcelone et un rapide café en compagnie de sa mémorable gueule de bois de ce jour-là! L. travaille maintenant à Pau comme kiné et vit en coloc' avec 2 autres filles et David, dans une magnifique et très grande maison en plein centre, à 2 minutes du Centre Bosquet et à 2 minutes, dans l'autre sens, de l'appart où vivaient mes grands-parents. Sensation curieuse que celle de repasser après des années, dans les rues où l'on passait pour aller faire les courses avec Odile. J'étais gamin et on cherchait des farces et attrapes au coin de la rue où l'on se gare avec Wallis en ce milieu d'après-midi couvert, non sans être passés avant par le casino et le boulevard des Pyrénées, histoire de saluer l'Ossau et de se dire que décidément, il faudra qu'on y monte ensemble un de ces jours. Les colocs de L. sont adorables, leurs ami(e)s, les ami(e)s de leurs ami(e)s, leur compagne/compagnon aussi et tout ce petit monde semble vivre une vie idyllique entre apéros, dîners et barbeuc à la maison, courses en commun au marché du coin, kébabs délicieux et autres petits concerts au pied du château. Ils nous invitent d'ailleurs à goûter et participer à tout ça, dans le désordre: apéro, coup à boire, dîner, kébab délicieux, courses en commun au marché du coin, barbeuc et petit concert. Je découvre une Pau que je ne connaissais pas. Je ne résiste pas au jeu de mot foireux: je fais Pau neuve! Désolé... De retour du marché, le samedi midi, Matias, dont les racines argentines ne sont pas là pour faire joli, prend le contrôle du barbecue et nous prépare un asado qui met tout le monde d'accord. La soirée arrive toute seule et on se retrouve tous autour d'un verre (et plusieurs) et d'un concert de "flamenco fusion" plutôt fumeux. Ce sera peut-être la seule fausse note du week-end. En plus, la plupart des collègues de travail de L. sont espagnols, ainsi que beaucoup des clients du bar... et la banda est, comment dire, modérément convaincante. Tant pis... On va se coucher avant tout le monde, comme souvent, mais L. nous accompagne pour ne pas être obligée de faire le chemin toute seule: dans mon souvenir, on est passés par une sorte de tunnel de verdure sous la ville, une douve ou un tunnel de métro moyen-âgeux à ciel ouvert, entre très beau et très inquiétant. D'accord, on n'était pas frais, mais je me souviens qu'on marchait tous les 3 en regardant nos ombres se dilater et se contracter au rythme des rares réverbères et qu'on s'est fait la remarque que c'était typiquement le genre d'endroit où tu ne croises personne, mais où tu n'arrives pas à décider si c'est finalement rassurant ou inquiétant, de ne croiser personne! Bon, après une nuit de sommeil réparateur et un long petit déjeuner à parler à voix basse, on assistera même, le dimanche matin, à la formation et à la toute première sortie d'un nouveau trio de motards (du dimanche - avec tout le respect qu'ils méritent et avec toute l'envie qu'ils m'ont donné, à 11h30 sous un soleil printanier, en partant roue dans la roue pour aller brûler un peu de gomme sur les petites départementales vers Arudy, Laruns et la vallée d'Ossau...).
On laisse L. à son dia de menuda resaca et on prend la route du Pays Basque: à Saint Jean nous attendent les clefs de la clinique (cachées dans une enveloppe cachée comme toujours dans un lieu que je ne peux, évidemment, pas révéler), quelques semaines de prophylaxie et de nouvelles aventures, mais ça, c'est une autre histoire.
(Suite au décès tragique de notre appareil photo, et en attendant son remplacement,
il n'y aura pas d'images, ou presque, pour accompagner ce post. La rédaction d'Un(t)raveling
vous présente toutes ses plus plates excuses pour ce désagrément...)
On a donc choisi 2 premières victimes - il en fallait bien - autour de Toulouse, et par un beau samedi gris, froid et pluvieux, on est allés retrouver M. et G. ainsi que l'adorable Lélé, 4 ans et demi. M. est une amie de longue date de Wallis, qui vit avec G. et Lélé dans le Gers à une grosse demi-heure de Toulouse. Après de loooongues années sans se voir, les retrouvailles ont été plus que chaleureuses. Le bon vin de G., le poulet fermier de M. et le grand chantier de pâte à modeler de Lélé nous ont tenu occupés au coin du feu dès notre arrivée. Lélé est une chef de travaux exigeante et sans pitié: "Qu'est ce qu'on pourrait faire avec cette boule verte? Qu'est ce que tu as fait de la boule bleue? C'est quoi ça? Pourquoi vous avez mis un collier au renard? Maintenant, il faudrait faire un ours terrifiant... Mmmh, il n'est pas vraiment terrifiant cet ours. Maintenant, il faudrait mettre tout le goûter sur un grand tapis! Maman, il est un peu nul ton arbre, il ne fait même pas d'ombre!". Je dois avouer que ce dernier commentaire est sans doute celui qui a fait le plus mal... Bien. Dudit grand chantier de pâte à modeler, nous avons conservé une image en forme de preuve, ou de témoin, que les archéologues de l'un(t)raveling pourront exhumer et étudier à loisir dans un futur plus ou moins éloigné. Les fruits de cette session intense n'auront hélas pas survécu longtemps à la fièvre créatrice (et destructrice) de notre Kali en herbe gersoise. Si la baleine sourit au premier plan du cliché, c'est parce qu'elle a trouvé grâce aux yeux de Lélé dès sa création. Un coup de foudre, en quelque sorte. On a même pu expliquer que si le parapluie a des baleines, la baleine, elle, a des fanons, sorte de bouche d'égoût qui lui permet de filtrer le plancton dont elle se nourrit...
Wallis, Futuna et Lélé présentent: "la ménagerie imaginaire présente: petit goûter entre amis dans les bois". |
On a visité l'Isle-jourdain, son musée d'art campanaire, ses toulousaines en briques, le luxueux hôtel art moderne de Claude Augé, éminent lexicographe de la maison Larousse et ses lacs et plans d'eau toujours au bord du débordage... On a poussé jusqu'à la ravissante et singulière bastide de Sarrand, au plan circulaire, où les arches de briques de la Librairie-Tartinerie et le chocolat chaud fumant de son Noé local ont su nous sauver du déluge! Un véritable refuge de montagne de livres, une ruche toute pleine de beaux rayons dorés: littérature infantile, art et histoire, cuisine... Mais surtout un beau gros rayon de manuels et guides de la décroissance, des énergies renouvelables, de l'autarcie souriante et du potager malin. Une librairie de Transition, des concerts et des tartines: que demande le peuple?
Voilà pour le Gers: Ah, non! On me signale en coulisses que ma mémoire est défaillante et que me devais de citer ici, et de proposer un lien vers, la MEILLEURE ADRESSE de FOIES GRAS DE CANARD et autres PRODUITS CONFITS associés de tout le Sud-Ouest. Le fait qu'il s'agisse de l'entreprise familiale des parents de G., et que nous ayons été largement soudoyés avec des bocaux de leur production ne doit en rien faire douter de mon impartialité sans tache, ni de mon absolue bonne foi(e gras) dans cet article! De l'autre côté de Toulouse, presque symétrique, on a fini le weekend en retrouvant avec plaisir le charme de Lanta et les bras ouverts de C., L. et leur petite Loulou. Juste à l'heure pour le goûter, un peu de slackline sur la place de l'église en regardant le coucher de soleil, puis déjà le moment de l'apéro. On a eu droit à un des petits plats magiques et envoutants de C., dans lesquels le lait de coco, la citronnelle et autres secrets volés à la cuisine thaïlandaise revisitent et colorent des classiques de chez nous à la cocotte... En exclusivité et en espérant qu'elle ne nous en voudra pas, on vous livre ici la recette secrète de son curry frais qui déchire trop sa race!
La recette secrète du curry frais de Clém' qui déchire trop sa race (babam!):
D'abord, dans le fond de la cocotte, elle fait revenir miel et beurre jusqu'à obtenir un caramel assez liquide (on vous laisse trouver les proportions correctes).
Ensuite, elle y saisit la viande (celle que vous voulez, faut vous émanciper un peu, quoi!)
Puis elle déglace ça avec un verre de vin blanc avant de baisser le feu (on vous avait prévenus: cuisine de chez nous, mais tissée), couvrir et laisser mijoter.
Pendant ce temps, elle prépare son curry frais avec:
- 1 échalote hachée très fin,
- 2 graines de cardamome,
- 1 zeste de citron et 1 d'orange,
- 1 noix de gingembre frais rapé
- moutarde en poudre
- cumin, muscade, cannelle et curcuma en poudre
(débrouillez-vous pour le reste des quantités, on peut pas non plus tout vous dire)
Elle travaille ce mélange au pilon dans un mortier (si, comme ce fut le cas ce jour-là, le pilon a disparu dans un déménagement, un rouleau à tarte fera l'affaire!) et le verse dans la cocotte.
Elle passe la sauce au chinois après une dizaine de minutes (le curry est assez puissant et il ne faudrait pas qu'il bouffe complètement le goût de la viande) et finalement, elle la rallonge à la crème fraîche ou au lait de coco. Voilà!
Ceux qui ont eu la chance d'y goûter doivent être pris de convulsion en y repensant. Les autres peuvent toujours saliver en espérant y avoir accès un jour...
Des amis, une bouteille de vin et une bonne tranche de conversation avant d'aller au lit, les Pyrénées dans la lumière du matin par la fenêtre de la chambre d'amis, des bises et des sourires au café au lait pour le p'tit déj: que demande le peuple? On est repartis vers l'Ariège et on a, en vain, essayé de retourner escalader deux jours... (les obsessions sont une mauvaise habitude et un vilain défaut, je finirai par le reconnaître. L'hiver est fait pour manger gras et rester au coin du feu, je finirai par l'accepter). Il a bien fallu, finalement, abandonner notre TRANSITion! à l'enclos, le troquer contre la Yaris et se mettre en route pour le pays basque, non sans faire une petite halte à Pau, où nous attendaient une nouvelle maison pleine de nouveaux amis et un gros gros weekend. Je n'avais pas revu L. depuis longtemps, très et trop: depuis sa dernière visite à Barcelone et un rapide café en compagnie de sa mémorable gueule de bois de ce jour-là! L. travaille maintenant à Pau comme kiné et vit en coloc' avec 2 autres filles et David, dans une magnifique et très grande maison en plein centre, à 2 minutes du Centre Bosquet et à 2 minutes, dans l'autre sens, de l'appart où vivaient mes grands-parents. Sensation curieuse que celle de repasser après des années, dans les rues où l'on passait pour aller faire les courses avec Odile. J'étais gamin et on cherchait des farces et attrapes au coin de la rue où l'on se gare avec Wallis en ce milieu d'après-midi couvert, non sans être passés avant par le casino et le boulevard des Pyrénées, histoire de saluer l'Ossau et de se dire que décidément, il faudra qu'on y monte ensemble un de ces jours. Les colocs de L. sont adorables, leurs ami(e)s, les ami(e)s de leurs ami(e)s, leur compagne/compagnon aussi et tout ce petit monde semble vivre une vie idyllique entre apéros, dîners et barbeuc à la maison, courses en commun au marché du coin, kébabs délicieux et autres petits concerts au pied du château. Ils nous invitent d'ailleurs à goûter et participer à tout ça, dans le désordre: apéro, coup à boire, dîner, kébab délicieux, courses en commun au marché du coin, barbeuc et petit concert. Je découvre une Pau que je ne connaissais pas. Je ne résiste pas au jeu de mot foireux: je fais Pau neuve! Désolé... De retour du marché, le samedi midi, Matias, dont les racines argentines ne sont pas là pour faire joli, prend le contrôle du barbecue et nous prépare un asado qui met tout le monde d'accord. La soirée arrive toute seule et on se retrouve tous autour d'un verre (et plusieurs) et d'un concert de "flamenco fusion" plutôt fumeux. Ce sera peut-être la seule fausse note du week-end. En plus, la plupart des collègues de travail de L. sont espagnols, ainsi que beaucoup des clients du bar... et la banda est, comment dire, modérément convaincante. Tant pis... On va se coucher avant tout le monde, comme souvent, mais L. nous accompagne pour ne pas être obligée de faire le chemin toute seule: dans mon souvenir, on est passés par une sorte de tunnel de verdure sous la ville, une douve ou un tunnel de métro moyen-âgeux à ciel ouvert, entre très beau et très inquiétant. D'accord, on n'était pas frais, mais je me souviens qu'on marchait tous les 3 en regardant nos ombres se dilater et se contracter au rythme des rares réverbères et qu'on s'est fait la remarque que c'était typiquement le genre d'endroit où tu ne croises personne, mais où tu n'arrives pas à décider si c'est finalement rassurant ou inquiétant, de ne croiser personne! Bon, après une nuit de sommeil réparateur et un long petit déjeuner à parler à voix basse, on assistera même, le dimanche matin, à la formation et à la toute première sortie d'un nouveau trio de motards (du dimanche - avec tout le respect qu'ils méritent et avec toute l'envie qu'ils m'ont donné, à 11h30 sous un soleil printanier, en partant roue dans la roue pour aller brûler un peu de gomme sur les petites départementales vers Arudy, Laruns et la vallée d'Ossau...).
On laisse L. à son dia de menuda resaca et on prend la route du Pays Basque: à Saint Jean nous attendent les clefs de la clinique (cachées dans une enveloppe cachée comme toujours dans un lieu que je ne peux, évidemment, pas révéler), quelques semaines de prophylaxie et de nouvelles aventures, mais ça, c'est une autre histoire.
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