Sunday, December 17, 2017

home(t)raveling : mois 5... et 1/2!

À vos manteaux! À vos bonnets!


le jardin et le pain de sucre (glace!) aux premières heures de décembre!
Après s'être proposé (et vous avoir promis) en juin, de poster des nouvelles des travaux une fois par semaine ; après avoir claudiqué à la fin du premiers mois ; après avoir tenu le rythme de deux posts mensuels jusqu'à maintenant ; on manque finalement un rendez-vous et on vous pose, de fait, un lapin. Alors, non : on ne passera pas par la case départ, on ne recevra pas vingt mille francs, pas plus qu'on n'ira directement en prison*. On vient d'aterrir à la maison après dix jours plutôt intenses chez nos euskal patrons et amis en compagnie de nos clientes et amies les euskal brebis et les euskal vaches. On vous racontera. Bientôt. Une moitié de l'équipe a également fait un crochet express par le Puy-de-Dôme pour une session du D.U. de phytothérapie de l'Université d'Auvergne. On vous en reparlera aussi, d'ailleurs. Promis. Si on a le temps...

Du coup - et assez logiquement, au deumeurant - les travaux n'ont guère avancé en décembre pendant notre absence. C'est à la fois la norme et l'inconvénient quand on essaye de faire soi-même au lieu de laisser les clefs "à l'archi" et le boulot "aux corps de métiers". Pour plagier une vieille blague mysogyne que l'on ne raconte plus (à propos de changer une ampoule et de ces jours-là) : "- Combien de temps il faut pour auto-rénover une maison? - Ça prendra le temps que ça prendra, un point c'est tout!" Désolé. Après cette petite mise au point, on peut rentrer dans le vif du sujet: la fin novembre et le début décembre, marqués principalement par l'arrivée inopinée de l'hiver, la constitution d'un cabinet de crise et les solutions d'urgence envisagées (parmi elles, un repli stratégique vers, justement, notre chère Navarre). Dans la nuit du 30/11 au 01/12, voilà ce qui nous est tombé dessus (et bim!) et voici quelles étaient les mesures de lutte contre le froid à l'ordre du jour le matin suivant:

installation (par des fumistes professionnels et adorables!) du poêle à bois ; dans la foulée, montage du retour, côté gauche de la cuisine.
1- installation immédiate du poêle à bois au rez-de-chaussée: ça incluait le montage du second retour, symétrique de celui du frigo mais en béton cellulaire cette fois (pour cacher le raccord de conduit de fumées, créer un petit espace de rangement et délimiter la zone du plan de travail de la cuisine). Ça supposait aussi de fourrer un conduit de fumées dans le conduit en maçonnerie existant. Le boisseau et les chevêtres existants étant trop étroits selon la réglementation actuelle (14 cm au lieu de 17,5), il a fallu installer un "double peau" isolé - qui coûte un bras, soit dit en passant - mais on ne déconne pas avec la sécurité incendie. Pour le faire passer, il nous avait fallu grimper dans les combles et sur le toit la semaine précédente pour casser ou élargir un peu le conduit par endroits, préparer le socle de sortie, retirer le chapeau en place, collé au mortier avec des bouts de brique et emboîté sur... un vieux tubage en fibro-ciment tout pourri (ouaiiiis! et Futuna qui adore manipuler cette saloperie matériau bourré d'amiante...). Côté mur, on a enduit avec du plâtre allégé et posé 3 tablettes pour ranger du bordel petit matériel (petit bois, allume-feux, allumettes, balayette...). Côté cuisine, on a collé au mortier adhésif une plaque de BA13, fait les bords à l'enduit de finition et passé le tout avec la même sous-couche que le reste du mur et le plafond. Résultat propre et net, prêt à recevoir les (futurs, un jour, eventually) éléments de cuisine!

de "jour" (on ouvre les fenêtres pour ventiler, mais rarement les volets) comme de nuit, le Base camp: plafond à 180 et lit en 140.
 2- déménagement de nos quartiers (d'été) du second vers le premier étage: la chambre psychédélique** était toujours aussi chaleureuse, mais juste sous les combles non isolés, avec des trous dans le faux-plafond en lattis plâtré et des fuites depuis/vers la grange plein le palier. La température ces derniers temps y devenait difficile à supporter en dehors du lit, les opérations d'habillage/déshabillage étaient ni plus ni moins dangereuses pour la santé et l'humeur générale s'en ressentait douloureusement. Bref, on est descendus d'un étage et on a installé le Base camp dans la grande syn-chambre, pour quelques temps au moins... On a très vite constaté qu'avec la chute des températures, le petit chauffe-eau à gaz qu'on avait récupéré dans la cuisine, nettoyé, installé dans la buanderie et relancé au début de l'été, ne tenait plus la distance. Eau tiède pour faire la vaisselle et se brosser les dents, passe encore. Mais eau tiède pour se doucher quand il fait entre 8 et 11 ºC dans la maison, non! Du coup et dans la foulée:

en mode rétro devant le poêle et romantique dans "la penumbra parda de la pequeña alcova", Wallis & Futuna à l'heure du bain.
3- toilette/ablutions à l'ancienne dans le futur salon-salle-à-manger-cuisine: avec une vieille bassine de grand-mère, posée juste devant le poêle, de l'eau tiède du robinet chauffée à une température confortable sur la gazinière ou directement sur le poêle et un petit seau à la japonaise. On a adopté le système naturellement et avec un soupir de soulagement. Se contenter de peu, d'accord. Se geler le c-l, pas d'accord. On avait dit et répété qu'on ne s'installerait pas en bas tant que la grande salle du rez-de-chaussée ne serait pas finie, mais la réalité nous a bien vite rattrapés. Elle est devenue du jour au lendemain notre bureau et notre coin repas. Le frigo et la machine à laver y ont trouvé leur place, le tancarville aussi - à notre grand dam. Et en constatant qu'on pouvait facilement y être à 20-21 ºC, la tentation d'y descendre un lit a commencé à nous tenailler... Chaque chose en son temps! Pour l'heure, juste avant de partir au pays basque, il nous restait une chose à faire, un cap à franchir pour pouvoir débloquer la situation de la (future, un jour, eventually) salle de bain du premier. Un cap qu'on redoutait et qu'on retardait depuis quelques temps déjà. Procrastiner est l'un des postes importants d'un gros chantier, visiblement. Ou alors ça n'arrive que chez nous?

finitions de ponçage et huile dure sur les huisseries ; le wc "froid au c-l" et le chauffe-eau dans la buanderie ; la pièce à vivre tempérée.
4- descendre le wc du premier et installer un ballon d'eau chaude: dans le coin de la grange qu'on appelle la (future, un jour, eventually) "buanderie", pile là où on avait déjà commencé à poser les tomettes récupérées chez nos chers C. & L. (voir cet épisode précédent). Tant que le wc n'était pas descendu, on ne pouvait pas finir d'isoler ni préparer le sol de la sdb du premier ; donc on ne pouvait pas finir d'isoler ni préparer les murs de la sdb du premier ; donc on ne pouvait pas faire venir le plombier pour passer la tuyauterie. Pourtant, un vendredi, il nous a appelé pour annoncer qu'il viendrait le lundi suivant "dans la matinée" nous installer le chauffe-eau électrique. Une bonne chose en soi, sauf que c'était aussi le jour de notre départ pour le p.b. et que, si ça ne tombait pas exactement mal, c'était quand même un peu juste! Bon, en résumé on a eu le weekend pour déplacer le wc, sachant que le dimanche on accueillait la distribution d'une commande pour le groupement d'achat de produits bio et locaux auquel on a adhéré en arrivant ici.

le randonneur du rebord de la fenêtre: un bout de fil de fer entortillé très expressif!
Et que ça aussi, c'était une bonne chose en soi, ça nous faisait super plaisir et tout et tout. Mais ça voulait dire recevoir les livraisons de producteurs de bière bio, vin bio, jus bio, farines bio, miel bio, confitures bio, pâtés bio, papier toilette bio, savons bio, infusions bio, chocolat et café bio pour environ 50 foyers durant ces trois jours, les stocker par là et voir débarquer une vingtaine de personnes le dimanche pour répartir et emporter tout ça. Avec 2 ºC au thermomètre et 10 cm de neige dans le jardin! Ça s'est très bien passé, dans la bonne humeur et avec même un beau soleil, on a juste cru à un moment qu'on n'allait pas y arriver. On a quand même trouvé le temps de fignoler quelques bricoles (ponçage et passage à l'huile dure des cadres de fenêtres), histoire de dire... En faisant un tour dans la grange, genre "inspection avant de fermer pour deux semaines", on est allé saluer l'éternel randonneur de la fenêtre du grenier: un bout de fil de fer rouillé et tout enroulé, emmêlé et entortillé qui, de loin et dans le contrejour des volets entrouverts, nous évoque la silhouette d'un marcheur ou d'un pèlerin avec son bâton. Vous le voyez? Non? On n'hallucine pas, quand même! On l'a repéré cet automne et depuis on va le voir de temps en temps. Il n'avance pas très vite mais il est fidèle au poste...

des fermes accrochées à chaque flanc de colline, des brebis dans chaque ferme: le terrain de jeu du 2c15 s'étend à perte de vue!

Puis, comme la journée commençait à avoir duré suffisamment, on a fait nos bagages et on s'est couchés. Puis soudain, c'était lundi matin et le plombier est arrivé. Puis vers 14 heures, Wallis est partie. Puis peu après 16 heures, le plombier est parti aussi et Futuna a enfin pu se mettre en route. Puis on s'est retrouvés là-bas et on est vite allés se coucher. Puis soudain, c'était mardi matin et sur le coup de 8 heures, on était prêts à retrouver notre eremu jolasten favori: Egun on! Euskal herria ongietorria! Nola ari zara? etc. Mais ça, comme dirait Shéhérazade si elle s'appelait Leyre-azade, "beste istorio bat da"...


Allez, à bientôt,
et bon solstice au cas où!
musuak eta besarkadak
Futuna & Wallis


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* toute évocation d'un abject jeu capitaliste faisant l'apologie, sinon l'éloge, de la spéculation immobilière et illustrant avec cynisme les politiques d'urbanisme et le phénomène de gentrification de nos centre-villes, serait évidemment fortuite et ne reflèterait en rien nos convictions sociales, économiques et politiques. Mort au Monopoly!

** mais si, vous l'avez sûrement aperçue dans l'un des tout premiers épisodes de la saga de l'été... vous ne pouvez pas avoir oublié cette symphonie en orange et marron, ce papier peint unique, inqualifiable (et remarquablement conservé de l'outrage - irréparable - du temps, soit dit en passant) qui donnerait des cauchemars même à Alex DeLarge. Ou bien l'aurait-on jalousement gardé secret jusqu'à maintenant? Pour ne le révéler qu'au moment opportun? Un tel degré de machiavélisme de notre part serait-il possible? Jusqu'où s'arrêtera-t-on?


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