Sunday, September 18, 2016

Busan-Osaka: bilan, ferry/croisière et... mal de mer!

vue panoramique du port de Busan avec, à gauche, le "ferry/croisière" (sic.) ringard et rouillé, qui doit nous conduire à bon port... 
Après deux jours d'errances, de nuits en jimjilbang et de pluies torrentielles sur Busan, nous avons finalement embarqué à bord du "ferry/croisière" (c'est le qualificatif donné par PanStar Cruise et vous comprendrez bientôt pourquoi il était amplement mérité...) à destination d'Osaka, Japon. Décision un peu précipitée peut-être, mais dans un élan de désespoir et comme une ultime tentative pour échapper à notre tristement célèbre malédiction de la pluie*. Si ça ne marchait pas, il nous resterait à tenter un grigri ou un démaraboutage en règle ; ou bien décider de nous consacrer professionnellement à apporter la pluie partout où elle ferait cruellement défaut, ce qui pourrait rapidement faire de nous des gens riches et philanthropes à la Bill & Melinda!

après "E.T. téléphone maison", voici "Wallis cherche cabine"...

Enfin... Une fois abandonnés nos sacs dans notre cabine (une boîte en tôle de 5 mètres carrés sur le pont inférieur: sans fenêtre, surchauffée et vibrant tout entière de la proximité des machines), nous sommes retournés sur le pont du "ferry/croisière" et avons fait un bilan silencieux des deux dernières semaines, depuis qu'un autre ferry -tout aussi romantique- nous avait arrachés au déluge de Vladivostok et déposés sous la cloche moite et orageuse de l'été sud-coréen... Du coup et puisque le sujet vient sur le tapis, s'il nous fallait résumer notre expérience sud-coréenne (trop courte et très limitée, il est vrai) en un paragraphe, on pourrait dire que (voici le fameux bilan) :

1- c'est un pays qu'on a trouvé très beau, très vert et très agréable: la nature y est omniprésente dès que l'on sort des villes (belle tautologie) et des sentiers battus. Malheureusement, ça n'est pas si facile, surtout sans véhicule et/ou si on est chargé. Échapper aux formules aseptisées du camping 3* avec bungalow et du boulevard-pavé-qui-va-du-guichet-du-parc-naturel-au-centre-d'interprétation-de-la-faune tourne vite au cauchemar. Donc, nature: oui, randonnée: oui, mais n'attendez pas un trek sauvage façon GR pyrénéen ; ce serait plutôt Las Ramblas à 19h30 en juillet - sans paella surgelée. Il y a aussi un "autre" vrai problème pour les touristes étrangers: la casi-totalité des (nombreux) refuges de montagne n'est accessible que par téléphone ou internet mais pas à l'arrivée sur place. Et pour ça, il faut non seulement parler la langue, mais surtout être résident du pays, car sans un numéro de sécurité sociale (ou quelque chose d'équivalent), il est impossible de réserver... Avis aux amateurs, la frustration vous guette et le bivouac sauvage dans les parcs naturels est interdit! Comme en plus il faut s'inscrire et payer à la journée à l'entrée desdits parcs et que les tickets sont datés et contrôlés à la sortie, il est délicat de justifier de nuits clandestines into the wild...La bohê-ê-ême! Bin non, pas trop.
la Corée sans véhicule peut vite se résumer à ça: l'attente dans un bas telminal.

2- c'est un pays dont la culture est très riche, la nourriture absolument délicieuse et la population a priori aimable et bienveillante, même si la barrière de la langue limite vraiment l'accès à tout ça. Ne comptez pas sur l'anglais pour vous tirer d'affaire, en tout cas hors des centres touristiques et des deux villes principales. Du coup, le petit côté lost in translation (charmant quand c'est Bill et Scarlet, ou accessoire pour une full moon party en compagnie de digital nomads anglophones) devient vite frustrant si l'on veut comprendre et communiquer un peu plus ou un peu mieux. De là aussi que le backpacking, l'auto-stop ou le camping sauvage virent vite à la parano: on se regarde méfiants, on ne se comprend pas, on ne sait pas si ça veut dire "oui", "non" ou "j'appelle la police". Bref, c'est pas non plus une autre planète, mais la communication n'est pas facile et l'expérience d'immersion s'en ressent un peu. N'espérez pas non plus vous fondre dans le décor ou passer inaperçu avec un sac à dos de 25 kilos, des cheveux longs ou de la barbe. Le véritable défi pour nous a été de comprendre les "codes" pour nous déplacer et faire notre vie sans créer d'émeute ni attirer l'attention: comment sortir de la ville et choisir un coin pour poser la tente pour la nuit, comment nous déplacer en transports en commun et arriver loin de tout, comment bouger en hors-piste tout en dépendant des infrastructures existantes. Autant de petits défis faciles en Europe et dans des pays envahis de touristes occidentaux, mais plus compliqués ici.

une métaphore de la perplexité du touriste lambda perdu en Corée du Sud?
3- c'était imprévisible et complètement indépendant de notre volonté, mais si on ajoute que chaque fois qu'on s'est retrouvés dans la nature on a pris la pluie sur le coin du museau (alors qu'août est "habituellement" beau, chaud et ensoleillé), les conditions climatiques n'ont pas aidé. Elles nous ont en tout cas aidés à traverser le pays un peu plus vite que prévu et à nous retrouver sur un ferry pour le Japon après 2 semaines environ, quand on pensait passer au moins un mois en Corée du sud. Les options de repli n'ont pas vraiment donné de résultat: 0 Couchsurfing, 0 Helpx, 0 Wwoof et la ligne de budget "hôtels, pensions et campings" qui a dépassé en 15 jours les prévisions pour le mois. Ouch! Les jimjilbangs nous ont permis de dormir, nous laver et nous détendre pour le prix d'une séance de ciné, quelque chose de surréaliste quand la moindre nuit en camping coûtait 30 euros environ, douche et électricité à part. Mais s'il faut y ajouter le prix des consignes de gare pour les gros sacs et des allées et venues en métro/bus pour les déposer et les récupérer, ça n'était pas hyper économique ni hyper pratique. Et tout ça sous la pluie, c'est un bon exercice de détachement dans la plus pure tradition du zen de Printemps, Été, Automne, Hiver... et printemps. Voilà enfin une vraie référence culturelle vraiment sud-coréenne, il était temps! Et Kim Ki-Duk est un réalisateur tout à fait recommandable, en plus. Ça, c'est fait! Donc en conclusion: oui, on a beaucoup aimé la South Korea, mais: oui, on est partis un peu plus vite que prévu, poussés dehors par le mauvais temps.

Bref, on a regardé s'approcher la tempête qui devait nous accompagner toute la traversée et qui n'avait d'ailleurs pas l'intention de nous lâcher de sitôt (délit d'initiés: à l'heure où on écrit ces lignes, on connait déjà le futur proche: dingue, non?). On avait appris au terminal que plusieurs speedboats pour Fukuoka avaient été annulés à la dernière minute à cause du risque de typhon. Et on comptait bien sur notre bon vieux "ferry/croisière" lourd, lent et peu sensible à la houle pour nous mener à bon port sans encombres.

un peu ferry, très croisière: palmier de bienvenue en ballons, pianiste mellow, chemises hawaïennes, moquettes chatoyantes et jeux de miroirs.
Hop! Sans transition maintenant: le "ferry/croisière" s'amuse! Voilà que tout d'un coup, entre tant de moquettes chatoyantes et une cinquième reprise un peu neurasthénique d'Autumn leaves, on a appareillé. C'est un "on" collectif et nous ne saurions tirer à nous la couverture (en acrylique): il n'y a eu aucun mérite individuel ici, nous avons docilement attendu que sonnent les trompes et que lèvent les ancres. Mais soudain, "on" a quitté le port et l'appel du large nous a immédiatement pris dans ses filets. La mer a montré les muscles, le typhon fait le dos rond - ou le contraire peut-être? - et on a commencé à gîter, rouler et tanguer sans plus de cérémonial. La foule des retraités enthousiastes a vite déchanté, les coupes de champagne du pot de bienvenue ont commencé à tinter, trinquer et se vider sans autre aide extérieure que celle des roulis du tas de rouille laquée et moquetée qui nous servait de bateau: emportés par la houuuuule... Heureusement qu'il y avait des freins sur les roulettes en caoutchouc du piano à queue, sans quoi il serait passé par-dessus le bastingage avant la fin du pont (celui des feuilles mortes** bien sûr, pas le pont supérieur), emportant avec lui la pianiste ukrainienne et l'eau du bain. On n'a guère eu le temps de penser à Novecento, pianiste, mais la référence eut été bienvenue quand même.
un urinoir équipé de l'appli Pee Fighter, si si!

Aux lecteurs fidèles de ce blog (y'en a-t-il seulement?) qui endurent sans protester jeux de mots et calembours tous plus douteux les uns que les autres, une fois n'est pas coutume, voici pour changer une variation du cru sur une blague classique: "mauvais goût criard, kitsch ringard et luxe défraîchi sont dans un bateau. Un typhon arrive, qui secoue le navire dès sa sortie du port: que reste-t-il?" Ah ah ah ah ah! À partir de ce moment, les choses ont changé très vite: les toilettes sont devenues le point névralgique, le lieu à la mode, le centre du monde. Un peu à l'instar du vote d'extrême droite depuis 2002, vomir s'est subitement converti en une activité non seulement socialement acceptable, mais même carrément cool et fun, à partager en famille, entre amis, à commenter en riant et surtout à assumer au grand jour! Dingue: ça s'est mis à vomir dans tous les coins, dans toutes les positions et à tout bout de champ! Si le grand salon n'avait pas pris des creux et fait des bonds de plusieurs mètres en-deçà et au-delà de l'horizontale, on aurait volontiers pensé qu'un Staphylocoque doré déguisé en pirate s'était emparé du ferry. Bref, comme deux vieux matous de mer dans la tourmente, inexplicablement immuns à la crise collective et incoercible de vomissements, on a assisté au drame tout en se promenant de la proue à la poupe et de la supérette au restaurant panoramique. C'est d'ailleurs là qu'un nord-américain fort sympathique nous a invités à partager le trop grand pichet de bière qu'il avait commandé, ne demandant en retour qu'un peu de conversation et des oreilles curieuses d'écouter ses aventures et tripulations autour du monde. Il y avait même quelques chips pour accompagner la bière: la grande classe (américaine)! Ce n'est qu'un peu plus tard qu'on a fait la véritable grande découverte de cette grande traversée: la présente à bord d'un petit onsen à disposition des passagers. Résolus à en découdre et plutôt agréablement surpris de ne souffrir ni des inclémences marines, ni des gastriques caprices pourtant fort en vogue, ni même de l'angoisse propre à l'imminence d'un naufrage, nous nous sommes séparés à la porte de notre spa respectif: chacun sa serviette, chacun son savon et Neptune pour tous! Sans grande surprise, l'endroit était: plus que tranquille, absolument désert! Les tabourets et petites bassines en plastique valsaient d'un côté à l'autre sur le carrelage trempé, les lames qui nous balayaient de côté venaient s'écraser contre la vitre panoramique et l'eau du bain chaud se déversait en déferlantes régulières jusqu'à la porte du sauna, qui battait quant à elle au rythme de l'océan déchaîné. Un spectacle apocalyptico-rigolo, un rêve de gosse entre Chihiro et Mimi Cracra, tout un parc d'attraction en aqua-color rien que pour nous!

la vidéo est en cours d'édition, on vous l'incruste ici à la première occasion! 
On y a passé une bonne heure, chacun pour soi et chacun le sien, malgré la tentation (mutuelle et télépathique) de se retrouver d'un côté ou de l'autre. Après tout, le risque de devoir partager l'espace avec des inconnus à cheval sur le règlement en pleine tempête était plutôt limité ; les priorités de nos compassagers semblaient converger vers une autre famille d'installations sanitaires et on nous foutait, passez-moi l'expression, une paix royale! En définitive, le monde appartient à ceux qui ont le pied marin, fussent-ils plus montagnards que matelots... À la sortie, en revanche, la croisière s'amusait toujours: ça vomissait à tire-larigot, le dîner de gala n'avait pas vraiment le succès escompté, la pianiste était retournée dans sa cabine. Même la mayonnaise avait tourné, qui risquait fort d'ajouter encore au tangage le bon vieux péril gastrique du buffet empoisonné ou du second de cuisine avec un panaris: "staff un jour, staph' toujours". En résumé, c'était pas la joie. On a reconnu, prostré au fond des toilettes du pont supérieur, un jeune qui nous avait abordés dans le terminal avant l'embarquement. Il avait changé de couleur et aussi de t-shirt, allez savoir pourquoi. On a eu envie de lui dire quelque chose d'encourageant, mais il avait l'air beaucoup moins enclin à la conversation que quand il nous poursuivait de ses questions: "where you from?", "how old you?", "which number you cabin?", "is you husband wife?", "where stay you in Osaka?", etc. Et puis on n'a pas voulu déranger les petits monticules de bile avec lesquels il avait consciencieusement marqué son territoire. On l'a donc laissé à ses méditations et autres reflux œsophagiens pour pouvoir nous concentrer sur un sujet autrement plus important: aller manger un morceau!
un cliché dérobé de notre nouvel ami à la chevelure blonde comme... la bile?

On a fait sensation quand on s'est mis en devoir de préparer notre soupe de nouilles instantanées au milieu du lounge. Quelle idée incongrue aussi, d'arpenter les couloirs moquettés avec des bols en polystyrène remplis à raz-bord d'eau bouillante quand le sol, toujours changeant sous les pieds, faisait plus penser à une salle de cinéma du Futuroscope qu'à un wagon restaurant! Pour nous, ça ressemblait à quelque chose comme intervilles ou un best-of de wipe-out hivernal et c'était très drôle. Hooooooo! Ooooooooh! Du coup, nos derniers ramen sud-coréens avant d'arriver au Japon, vous pensez bien qu'on les a savourés. Après avoir fait shluuuurp! bruyamment, on a regagné l'intimité de notre cabine et on a pris un peu de repos bien mérité après toutes ces émotions. On se serait crus dans la météo marine de M.-P. Planchon: mer démontée sur Cromarty, Forth, Tyne et Dogger. Heureusement, dans la nuit ça s'est un peu calmé: vent 5 à 6, mollissant 3 à 4. Et le lendemain matin, quand on s'est aventurés sur la promenade, c'était mer calme, pluie fine et plafond bas sur la mer intérieure. On a glissé en silence le long des berges mornes, entre Okayama et Takamatsu. On avait l'impression de descendre des fleuves impassibles. D'ailleurs à un moment, on s'est fait la remarque qu'on ne se sentait plus tirés par les hâleurs. Mais ça ne nous a pas inquiétés plus que ça... Après le gros grain de la veille, on en avait vu d'autres et il en fallait plus pour nous impressionner. On a bientôt aperçu le pont d'Akashi-Kaikyo droit devant, et après être passés dessous en faisant coucou comme des neuneus, on est entrés dans la vaste baie d'Osaka: le truc touchait à sa fin. On est donc retournés à notre cabine pour y récupérer nos sacs, rejoindre le pont principal et la meute paisible de nos compassagers. Silencieusement, on a commencé à se préparer pour ce qui viendrait ensuite... mais RIEN de rien (non, on ne regrette rien, d'ailleurs) n'aurait pu nous préparer à ce qui nous attendait dans le grand salon/lounge/lobby du ferry/croisière/s'amuse!

la mer intérieure a "retrouvé son calme" (au sens propre comme au figuré) ; Pixar vous présente... ; le golden Akashi-Kaikyo gate bridge!

On y a découvert émerveillés (un ciel superbe? non!) TOUT le monde rassemblé et docilement attablé, casquettes aux fronts, sacs-bananes aux hanches, passeports aux mains et bagages aux pieds. Et deux cents paires d'yeux et d'oreilles tournées vers l'accolyte de la pianiste ukrainienne: une violoniste ukrainienne occupée à interpréter les quatre saisons de Jean-Luc Ponty (du baroque électrique façon marque blanche un peu cheap: les quatre saisons by vive Aldi: la meilleure qualité au meilleur prix! Attention, les vannes volent bas aujourd'hui). On a bien senti que son registre habituel était plutôt Titanic, mais après la traversée qu'on venait de se taper, on a pensé qu'elle n'avait pas dû oser. Ne comptez pas sur nous pour être désobligeants...  Pas cette fois.

tout le cachet du ferry/croisière en une image, suspensions incluses!
On a sincèrement apprécié les efforts de tenue (un outfit de bal de promo et une permanente impeccable), le violon électrique laqué bleu, le son cristallin sur-compressé pour un jeu tout en nuances et la reverb de tank à lait en inox martelé. On a essayé d'imaginer la vie des musicien(ne)s professionnel(le)s à bord de chaque ferry/croisière d'ici et d'ailleurs. La traversée aller, la traversée retour et les cinq ou six heures à terre pendant les escales: vingt-sept jours par mois, onze mois par an. Faites le calcul vous-mêmes: ça en fait des grilles d'Autumn leaves ou des allegri printaniers. Enrôlez-vous qu'ils disaient! L'enthousiasme touchant de nos compassagers m'a rappelé une conversation un peu subréaliste avec un de mes touristes nord-américains, il y a quelques années, à propos de "musique"***. Il avait réussi à me prendre de cours en me disant "ah, vous aussi, vous aimez le jazz ET la guitare? Vous devez adorer Marc Antoine! J'ai eu la chance de le voir en concert plusieurs fois..." Et devant mon air interloqué, il en avait remis une couche "Quoi? Marc Antoine? Vous ne le connaissez pas? Mais c'est le meilleur guitariste de jazz du monde!". Troublé, j'avais attendu avec impatience la fin de la journée pour enfin arriver chez moi, allumer l'ordi avant même d'aller faire pipi, et faire ma petite enquête sur youtube... Bon, je résiste difficilement à l'envie de coller un lien: les curieux et les "amateurs de jazz" feront leurs devoirs. Je ne veux pas avoir sur la conscience de lui avoir donné des clics et des visites - dont il n'a pas besoin, d'ailleurs. Après tout c'est le plus grand guitariste de jazz... des croisières Royal Caribbean! Et mon touriste un retraité du Nevada amateur du smooth jazz des ascenseurs et autres salles d'attentes de chirurgiens esthétiques de Vegas...



à nouveau, et avec toute notre affection, une petite douceur en souvenir du bon vieux temps:


Finalement avec tout ça, on avait accosté et le salon était déjà pratiquement vide. Pour un peu, on serait repartis dans l'autre sens. On aurait pu aller demander un autographe ou un ultime bis rien que pour nous à la violoniste, dont le contrat prévoyait apparemment qu'elle joue jusqu'au départ du dernier passager. Mais non, notre bout du monde à nous attendait en bas de l'escalier glissant et on est descendus à terre sous la pluie. On a posé le pied dans notre première flaque japonaise, solennels. Le préposé à l'immigration nous a reçus à bras ouverts, cordial. On est sortis du terminal sous la pluie, euphoriques. Et on s'est mis en devoir de trouver un ATM pour pouvoir acheter nos premiers tickets de métro, émus. Il était septembre 2016, on était à Osaka et l'aventure n'en finissait pas de continuer!



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* presque aussi ancienne qu'un(t)raveling, la malédiction de la pluie hante ces colonnes et notre mémoire, du TRANSITion au 2c15, de helpx en wwoofs, de l'Ariège à la Belgie et évidemment de Berlin jusqu'au bout du monde, en passant par Irkutsk, le lac Baïkal et la verte Corée. Ouvrez un post au hasard, passé ou présent, et cherchez en la flaque, la gouttière ou la trace encore humide sur un sac à dos ou un duvet...


** pour le pont des feuilles mortes: en Do et pour faire simple, ça devrait ressembler à quelque chose comme ça:

A-7(b5) / D7 / G-7 / G-7 
C-7 / F7 / BbM7 / BbM7

*** que les mélomanes ne s'offusquent pas, si chacun voit midi à son clocher, chacun peut bien voir musique à son archer et on est tous le Christian Morin de quelqu'un...


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20 francs le kilo

Notre section spéciale (hashtag 20 francs le kilo) pour tous les fans de comptes, les stressés du budget (serré) y ceux qui seraient piqués par la curiosité - ou par le virus - du voyage sans avion(s)... Ils trouveront donc ici et dans cet ordre: la vérité, toute la vérité et rien que la vérité (arrondie, sans virgules et avec parfois quelques oublis mineurs et fortuits, il est vrai). Mais dans les grande lignes, voilà ce que ça donne :

 - Busan-Osaka en ferry/croisière (cabine double de troisième, billets achetés au comptoir de la compagnie Panstar Cruise): le trajet dure une vingtaine d'heures et environ 600 km, pour 265 euros (qsp 2 personnes), taxe de port incluse. C'est loin d'être aussi bon marché que le transsibérien et les low cost locales proposent des vols moins chers, mais l'idée était de ne pas voler, donc... Vu le prix des prestations extra (pension complète, soirée "de gala" et petit déjeuner en buffet), on a apporté notre nourriture (nouilles instantanées, fruits, biscuits) et fini notre monnaie en wons à la supérette de bord ou à la machine à café: moins de 5 euros en tout.

Au total, ce sont environ 140 euros par personne pour une traversée romantique, agitée et inoubliable ; all inclusive, même les émotions fortes! Ramené à la distance, ça nous fait approximativement du 0,23 euros (23 cents) du km par personne!



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