et autres histoires.
À titre emprunté, on ne devrait pas trop regarder les dents. Et encore moins lui tripoter les syllabes. On le
rendra donc à qui de droit, en même temps qu'un hommage de circonstance -
sobre et subtil. Voilà, ça devrait faire l'affaire...
Antiquités Brocante, mais pas seulement: Pension de famille dans son jus, aussi! |
C'est quoi un temps normal, d'abord?
Bien. On venait de rentrer de notre non-voyage au bout du monde. Et comme au bon vieux temps, on n'avait plus vraiment de chez nous, sauf un petit lit sur 4 petites roues. Wallis avait donc cherché du travail saisonnier de vétérinaire sanitaire pour les premiers mois de l'année. N'importe où, ou presque. Elle en avait même trouvé, qu'elle avait accepté. Elle avait fait tout ça depuis le Japon. Ouais. Sur internet, avec un entretien par Skype. Elle est comme ça, Wallis. Rien ne lui résiste. Cause she's cool, you know? L'affaire se passait pas très loin d'Oradour-sur-Glane (ceci explique cela), au beau milieu de
tout y est: la vierge, le kitsch postal et le mobilier "vintage" (pour ne pas dire désespérément ringard), les portraits de famille et l'ivoi'art... |
quelqu'un a dit "un motel à la Wong Kar Wai"? Mais... c'est l'hôtel de Shining! |
Sinon bah, le coin était joli et Bukowlique ; on était au bord de la Vienne, pas les pieds dans l'eau mais presque ; on se sentait bien dans la campagne charentaise (disons qu'elle nous allait comme
sans intention ni message cachés: trois femmes, trois poulets, douze singes volants qui ne sont jamais arrivés à baiser et pas de chaussettes! |
La routine s'était installée assez vite et c'était rassurant: après le p'tit déj, Wallis partait vers 8h et Futuna se mettait au travail (après avoir traîné un peu au lit en lisant le journal ou ce vieux recueil de nouvelles jauni par les années) jusqu'à l'heure de préparer le repas de midi. Cons comme le Christ, nos alcoolos de service fumaient dans la cuisine, tapaient dans nos réserves et chuchottaient avec des airs de conspirateurs dès qu'on était dans les parages. Wallis passait manger à un moment variable entre 12h et 13h30, prenait un café puis repartait. Rebelote l'après-midi. Traductions/révisions, éventuellement les courses puis c'était le soir. Le mois de janvier était passé très vite, un peu comme un rêve. Et puis un jour, un peu comme après un rêve, le réveil avait sonné. Enfin, pas exactement: c'est le téléphone qui avait sonné. C'était le pays basque / il fallait y aller / c'était urgent. Le zoo libéré, des brebis partout, vite! Tu peux être là hier? Il fallait aussi déménager des affaires en Ariège au passage. Soudain, il y avait des traductions dans la pile d'attente... Bref, en l'espace de 48 heures, c'était le stress, il fallait se séparer, tout plaquer, courir et tel le petit ramoneur - vaillant et enthousiaste - il fallait retourner au charbon et au pas de course, siou plaît!
après Kramer contre Kramer, Panoramique contre Panoramique ou "comment troquer un cauchemar orange pour un horizon bleu". |
On pourrait presque dire qu'une fois là-bas, dans le plus petit coin de Navarre, tout n'était que luxe, calme et volupté. Mais ce serait mentir: prophylaxie sanitaire la journée, traductions la nuit et un projet secret dont vous entendrez peut-être parler dans quelques mois si tout va bien (et non: ce n'est pas ce que vous imaginez!). Ajoutez à ça qu'au détour d'une visite sanitaire, j'ai vécu avec l'ennemi public nº1, alias Hugues Aufray et vous aurez presque la teneur des carnets d'un suicidé en puissance! J'exagère, c'était bien quand même. Voilà, cette fois je crois que je les ai tous glissés dans ce post, je vais donc pouvoir conclure... Excusez-moi une seconde, c'est mon téléphone. Voyons:
- Allô? Oui, c'est moi. Quoi? Euh, pardon, comment?
- ...
- On en a oublié un?
- ...
- Il faut que je leur raconte aussi quand nous sommes allés au festival de la Bédé d'Angoulême
retrouver notre cher A. et ses potes? Et où nous avons eu des discussions très animées, en particulier
le jour où nous avons parlé de James Thurber?
- ...
- D'accord! Merci beaucoup en tout cas! Oui, c'est ça. Au revoir!
et à la demande générale: le jour où nous avons péché des cace-dédis. |
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