Jours 11-12: une pluie fine et glacée tombait sur les Cinque Torri, qui sentait déjà la fin de l'été et la descente des alpages. Elle avait martelé son rythme syncopé, doucement et comme du bout des doigts, sur la tôle du TRANSITion! pendant une bonne partie de la nuit, révélant au petit matin un chaos de blocs rocheux, de bruyères et d'arbustes tout luisants de gouttelettes… On a donc pris le petit déjeuner au lit, entr'ouvrant le rideau tous les quarts d'heure pour voir "comment ça évoluait" et "si ça finissait par se lever". Dans le fond et comme d'autres fois, la pluie tombait à pic, nous donnant une excuse en béton armé pour ne pas sortir dans le froid se pendre à des cailloux glacés, les doigts crispés et les pieds torturés dans des chaussons de danseuse étoile de deux pointures trop petits… Escalader est un plaisir mais des fois, la motivation est dure à trouver!
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Días 11-12: una llovizna gélida caía sobre las Cinco Torres, que olía ya a final de verano y a transhumancia. Nos había amartillado con su ritmo sincopado, suavemente y con las yemas de los dedos, en el techo de la TRANSITion! durante buena parte de la noche, revelando desde bien temprano en la mañana un caos de bloques rocosos, de brezo y arbustos relucientes de la lluvia…Desayunamos en la cama, entreabriendo de vez en cuando las cortinas para observar la evolución y ver si el tiempo se iba a levantar finalmente. En el fondo y como tantas otras veces, la lluvia nos venía de perlas, proporcionándonos la excusa perfecta para no salir a colgarnos por paredes heladas, con los dedos agarrotados de frío y los pies torturados en estas minúsculas zapatillas de bailarina… Escalar es un placer pero a veces cuesta encontrar la motivación!
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Après avoir entendu plusieurs voitures se garer, on a reconnu alentour le cling-cling caractéristique des dégaines, mousquetons et ferrailles pendouillant des baudriers comme autant de breloques. C'est un concert qui rappelle celui des sonnailles des troupeaux en estive, l'odeur de la bouse en moins (celle de la vieille sueur mêlée des cordes terreuses et humides en plus). On a fini par se sentir coupables d'être là et de ne pas vraiment avoir le courage de sortir du lit. On s'est levés et après de longues discussions, on a choisi d'aller "faire un repérage au pied des falaises", mais sans le matériel. C'était déjà révélateur de notre état… On a donc opté pour le petit tour des Cinque Torri - celui que font les mouettes - ce qui nous a au moins permis de constater: (i) qu'il y en a bien plus de cinq, des tours, chacune étant double ou triple et (ii) que les grimpeurs acharnés étaient déjà suspendus à leurs grandes voies sur la face Sud-Ouest de la plus grande Torre, voies pour la plupart dures (VI sup et VII) et peu ou pas équipées. De toutes façons, ce n'était pas à notre menu (on avait repéré des couennes dans nos possibilités, de 5+ à 6c), ils avaient l'air de souffrir (2 cordées l'une derrière l'autre, perdant régulièrement leur itinéraire et peinant à placer des protections sur un rocher humide) et la pluie ne faisait que s'intensifier… Très bien: on a vu Cinque Torri, c'est magnifique, le chaos rocheux est particulièrement photogénique sous ce crachin breton, on pourra pas dire qu'on n'a pas essayé, etc. C'est bon, on peut lever le camp! Sitôt dit, sitôt fait, on est montés au Passo Falzarego, de là au Passo Valparola et on s'est lancés dans la longue et sinueuse descente vers la Val Gardena, où on avait une dernière ascension en vue: le Sass Rigais (3025m) par sa ferrata Est.
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Después de escuchar ruidos de coches aparcando fuera, reconocimos el característico cling-cling de las cintas, mosquetones y otra chatarra colgando de los arneses como tantos otros oropeles. Es un concierto que recuerda al de los cencerros del ganado en el veranero, menos el olor a bosta (que es algo así como sudor viejo mezclado con cuerdas terrosas y mojadas también). Terminamos por sentirnos un poco culpables de estar en ese lugar y a la vez incapaces de salir de la cama. Nos levantamos y tras largas deliberaciones, elegimos la opción "ir a explorar el pie de vía pero sin chatarra". Ese dictamen era bastante revelador de nuestro estado ese día…Dimos una pequeña vuelta alrededor de las Cinco Torres - el tour que haría una gaviota - lo que no impidió sacar alguna conclusión: (i) que hay bastantes más que cinco torres, cada una de ellas siendo en realidad doble o triple, (ii) que los escaladores estaban ya supendidos de sus grandes vías en la cara suroeste de la torre más grande, la mayoría de ella duras (VI sup y VII) y poco o nada equipadas. De todas formas, esto no estaba en nuestro menú (habíamos visto algunas vías a nuestro alcance de 5+ a 6c), los chicos parecían estar sufriendo (2 cordadas, una tras otra, perdiendo a menudo el itinerario y colocando duras las penas las protecciones en la roca húmeda) y la llovizna no hacía más que enlluviarse … Muy bien: hemos visto las Cinco Torres, estupendo, el caos rocoso es especialmente fotogénico bajo este calabobos bretón, no se podrá decir que no lo intentamos, etc. Está bien, podemos largarnos! Dicho y hecho, volvimos a subir al Passo Falzarego, de allí al Passo Valparola y nos metimos en la larga y sinuosa bajada hacia el Valle de Gardena, donde había una última ascensión en vista: el Sass Rigais (3025m) por su ferrata Este.
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Depuis le début de nos aventures Dolo-mythiques, si on s'est plaints de la mercantilisation galopante du Sud-Tyrol, des nombreux parkings payants, de la perversion du concept de refuges et de la présence envahissante des téléphériques comme ersatz payant des marches d'approche, on n'a pas encore évoqué le bon 75% de l'offre de via ferrata du coin auxquelles on a renoncé parce qu'elles supposaient de payer pour un trajet en téléphérique, télécabine, télé-siège, télé-fabrique-d'obésité-et-de-pollution-d'altitude… On avait simplement décidé de n'envisager aucun itinéraire pour lequel l'approche se ferait autrement qu'à pattes. Sauf peut-être cette dernière, qui nous semblait très belle, un peu moins touristique, menant à la cime d'un beau 3000, et nous trouvait déjà sur le chemin du retour. On y est allés, les yeux brillants d'enthousiasme et on est tombés dans un enfer d'autobus, hôtels et chalets de villégiature pour nord-tyroliens fortunés. On a eu toutes les peines du monde à se garer et on est allés, la fleur au fusil, se renseigner sur les horaires et les prix pour le lendemain: 20 euros par tête pour un stupide aller-retour le cul posé sur un siège en skaï élimé et amorti par presque 20 ans de combinaisons de ski ; un siège qui - de toutes façons - tournerait avec ou sans nous toute la journée, tout l'été et tout l'hiver presque sans interruption. Autrement dit: en plus du parking payant, 40 euros pour gagner le droit d'accéder à la montagne. Mais le plus fort, c'est qu'entre l'heure de première montée et celle de dernière descente du télé-truc, la marche d'approche depuis la gare amont, la durée de la via ferrata, puis la descente et le retour vers le télé-truc, il est difficile de faire le circuit sans passer la nuit au refuge! Ah ah ah! Futuna a craqué: il s'est mis à crier que ça commençait à bien faire, que c'était inadmissible, qu'ils nous faisaient chier avec leur capitalisme sauvage et leur envahissement des montagnes avec leur fric, leur confort moderne et leur civilisation, qu'on en avait asez vu, qu'au moins les Pyrénées c'était encore un terrain vierge de progrès et de consumérisme outranciers et qu'on s'en allait! Na! (il est gentil Futuna, mais des fois, ça lui prend…)
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Si bien nos hemos quejado en ocasiones de la mercantilización galopante del Sud-Tirol, de los numerosos parkings de pago, de la perversión del concepto de refugio y de la invasión de los teleféricos como sucedáneo de pago de las caminatas de aproximación nunca habíamos hablado de los buenos tres cuartos de excursiones a los que renunciamos porque implicaban pagar por un trayecto de teleférico, telecabina, telesilla, telefábrica-de-obesidad-y-de-polución-de-altura… Nos negamos en rotundo a subir monte a golpe de teleférico. Quizás sólo esta vez dudamos ante la que nos parecía una hermosa ferrata, un poco menos turística, que nos llevaba hasta la cima de un 3000 y nos pillaba de camino. Allí nos plantamos, llenos de entusiasmo, y caímos en un infierno de autobuses, hoteles, segundas residencias de tiroleses norteños con fortuna(s). Las pasamos moradas para aparcar y con la flor en el fusil fuimos a informarnos sobre los horarios y los precios: 20 euros por cabeza para una estúpida ida y vuelta con el culo en un asiento de escay gastado y amortizado durante 20 años de monos de esquí; un asiento que - de todas formas - iba a hacer subidas y bajadas sin nosotros, todo el verano, todo el invierno, casi sin interrupción. Dicho de otro modo: además del parking de pago, 40 euros para ganarse el derecho a acceder a la montaña. Pero lo más fuerte, es que entre la hora de la primera subida y la última bajada del tele-cosa, la caminata desde la estación de arriba, el tiempo de la ferrata y la bajada a pie hasta el tele-bicho, se hacía difícil hacer todo el circuito sin verse obligado a hacer noche en el refugio (hotel)! Ai ai ai! En Futuna va fer un pet: empezó a despotricar que ya estaba bien, que era inadmisible, que se fueran a freír espárragos con su capitalismo salvaje y su perversión financiera en la montaña, su confort moderno y su civilización, que ya estaba hasta el moño, que los Pirineos al lado de esto eran tierras inexploradas por el progreso y el consumo a ultranza y que nos largábamos! Na! (Futuna, no te preocupes! a todos nos agarran días sombríos, incluso a los más nobles y adorables seres…)
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On a donc pris la route, fêté la chute du régime Dolo-mythique et célébré dix journées belles, intenses et inoubliables. On a jeté un drap propre et neuf sur ce programme intensif de remise en forme et on a glissé le long de routes secondaires de Bolzano à Bergamo, Milano, Torino puis au col de Montgenèvre. Là haut, au détour d'un tunnel, on s'est tout d'un coup retrouvés en France. Quelques kilomètres de plus et on arrivait à B., perle des Hautes-Alpes, joyau blotti au creux de ses Écrins. Le comité d'accueil nous attendait en grande pompe: un froid mordant, une pluie épaisse et des guides de haute montagne mal lunés!
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Así fue como pusimos pies en Polvorosa y celebramos el fin del régimen Dolo-mítico tras diez días increíbles, intensos e inolvidables. Dejamos atrás el paraíso y pusimos rumbo a Bolzano, Bergamo, Milano, Torino por carreteras seundarias y luego al cuello de Montgenèvre. Allá arriba, a la vuelta de un túnel, nos encontramos de golpe en Francia. Unos kilómetros más y llegábamos a B., perla de los Altos Alpes, un diamante en bruto. La recepción fue de lo más suntuosa: un frío mordaz, una cortina de lluvia tupida y guías de montaña con mal día!
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