Thursday, September 11, 2014

un régime Dolo-mythique / una dieta Dolo-mítica (#6)



Jour 6: via ferrata Cesare Piazzeta au  Piz Boé (3150m) ; D+ 920m (vf 380m)

Réveillés depuis environ six heures du matin, on regardait sans entrain le mouvement des nuages dans le ciel. Ceux-là même qui, la veille, nous avaient forcés à opter pour un plan B et nous avaient offert, comme clou de leur spectacle atmosphérique, un énorme orage tout en pluie et en éclairs. On était descendus dormir un peu en-dessous du Passo Pordoï, au lieu de se poser au départ de la voie, en raison de la forte densité de panneaux "camping-caravaning interdit" et autres "campers no", peu motivés par la possibilité d'une irruption nocturne de préposés importuns (par un temps pareil, qui aurait eu l'idée de mettre un képi dehors pour venir nous verbaliser?) On est sortis du lit vers sept heures, avec toujours de sérieux doutes quant à notre tentative au Piz Boé.
Si on a appris une chose au fil des mois, c'est qu'il faut se plier aux rythmes locaux et pour mieux les comprendre, il est souvent utile d'avoir recours à la sagesse populaire. On avait entendu, en route vers le Col Rodella le jour précédent que "Se il Sassolungo ha un cappello, il tempo sarà bello. Se il Sassolungo ha un asciabola, il tempo sarà brutto"! Ceci dit, en plus de populaires, la sagesse se caractérise par une portée géographique réduite et de là où nous étions, on ne voyait ni chapeau, ni écharpe, ni même le Sassolungo… On a donc commencé à arpenter les environs à la recherche d'une réponse, jusqu'à trouver une VW westfalia immatriculée dans le Jura, avec à son bord un duo de montagnards. On leur a demandé s'ils avaient l'intention d'aller à la Cesare Piazzeta et ils nous ont répondu que oui en souriant, mais en nous montrant la table de camping dépliée tout contre le panneau "camping interdit", ils nous ont expliqué que ça allait se lever, qu'ils attaqueraient après le petit déj. Rassérénés par l'idée de ne pas nous retrouver tout seuls dans la via et peut-être dans le pétrin, on a décidé d'y aller. Une fois nos doutes dissipés, on avait même l'impression que le soleil brillait (un peu).
Día 6: via ferrata Cesare Piazzeta al Piz Boé (3150m) ; D+ 920m (vf 380m)

Despiertos desde las seis de la mañana, contemplábamos estuporosos la evolución de las nubes en el cielo. Las mismas que el día anterior nos habían forzado a elegir un plan B y que habían culminado su espectáculo atmosférico con una enorme tormenta eléctrica y lluvia. Habíamos dormido un poco más abajo del Paso Pordoï y no en el mismo pie de la vía porque estaba plagado de carteles anti-camping-caravaning y no queríamos carabinas inesperadas (aunque con ese tiempo a quién se le iba a ocurrir subir a ponernos una multa en plena noche!). Salimos de la cama a eso de las siete aún con serias dudas de sí debíamos abordar o no ese Piz Boé.

Si hay algo que vamos aprendiendo a medida que pasan los meses es que hay que acostumbrarse a los ritmos de un lugar, y a menudo para entenderlos es útil echar mano de la sabiduría popular. Alguien nos había dicho subiendo el Col Rodella el día anterior que "Se il Sassolungo ha un cappello, il tempo sarà bello. Se il Sassolungo ha un asciabola, il tempo sarà brutto"!

Sin embargo, los refranes son además de populares muy locales y desde donde estábamos no se veía ni el sombrero ni la corbata ni al mismísimo Sassolungo... Empezamos a merodear por la zona, como buscando una respuesta cuando vimos una VW westfalia francesa de Jura con un par de excursionistas y les preguntamos si tenían también intención de hacer la Cesare Piazzeta. Asintieron sonrientes pero, señalando la mesa de camping apoyada en el cartel de prohibido acampar, nos dijeron que arrancarían después del desayuno. Animados por la idea de no estar solos decidimos finalmente ir y de hecho, con las dudas disipadas, incluso parecía que hacía mejor día.
La marche d'approche est belle, d'un peu plus d'une heure, et démarre d'un ossuaire allemand de la Grande Guerre. Le chemin monte doucement mais sans hésiter et surmonte l'un après l'autre les ressauts rocheux à peine couverts d'herbe, jusqu'au pied d'une imposante masse de pierre verticale qui se perd dans les nuages.
Pleins d'entrain et les corps réchauffés par le soleil autant que par la marche, on a attaqué sans problèmes les 100 premiers mètres, réputés (selon notre guide) "extrêmement difficiles" et supposés "requérir une force physique hors du commun" (sic.). Il faut dire que la Cesare Piazzeta est - toujours d'après ce livre que nous ne recommandons à personne - une cinq mousquetons (sur cinq). Le reste de la ferrata remonte la paroi le long d'une arête aérienne, alternant entre sentier exposé et passages verticaux toujours protégés par un câble d'acier bien tendu.
Le plus délicat, ce n'est finalement pas la ferrata en elle-même (technique mais amusante, agréable et toujours bien équipée), mais plutôt la sortie au sommet: une quarantaine de minutes d'un sentier exposé, où il est difficile de repérer les cairns parmi la pierraille, et où tout alentour n'est qu'un immense vide tout plein de brume. C'est là qu'on est contents d'avoir le pied sûr! On est arrivés tout en haut et un peu au-dessus des nuages pour découvrir un refuge et sa terrasse panoramique. Du coup, on a pu commander le café au lait le plus haut de notre vie (pour l'instant)!
La aproximación es una linda caminata de algo más de una hora que parte de un Osario alemán de la Primera Guerra Mundial; el camino sube suave pero decididamente y va superando los resaltos rocosos apenas cubiertos de verde hasta una imponente masa de roca vertical que se pierde entre las nubes. 
Con el cuerpo caliente del sol y de la caminata, y los ánimos en plena forma subimos sin problema los primeros 100 metros reputados en la guía por ser "extremadamente difíciles" y requerir "una fuerza física fuera de lo común" (sic). Y es que la Cesare Piazzeta tenía ni más ni menos que cinco mosquetones (el máximo) en nuestra nada recomendable guía. El resto de la vía sube siguiendo por una arista, alternando tramos de sendero y tramos verticales siempre asegurados con un cable de acero bien tenso.
Quizás lo más delicado no fue la ferrata en sí, algo técnica pero sobretodo divertida y bien asegurada sino la salida al camino que nos llevaría a la cima, cuarenta minutos de sendero donde apenas se distinguían los hitos del resto de piedras esparcidas por el monte, con muchos tramos expuestos a la nada llena de niebla. Ahí sí que nos fue bien andar con paso seguro! Llegamos arriba de todo y por unos minutos por encima de la nube para descubrir en la misma cima un refugio y su terraza panorámica. Allí pues, tomamos el cafe con leche más alto de nuestras vidas (hasta la fecha, esta claro)!
L'itinéraire de descente est une magnifique promenade à travers le massif du Piz Boé: univers martien, silencieux et peuplé de mouettes astronautes multicolores, évoluant lentement depuis le vaisseau spatial qui les dépose à intervalles réguliers à quelques jets de pierres du sommet. On a également pu y voir quelques surprenantes créatures acclimatées à ces contrées (des espèces endémiques peut-être?). Une fois passée la zone d'atterrissage du vaisseau, on a fini la descente courant et sautant, en authentiques saltimbanques de pierriers et de prairies (non sans offrir à nos chaussures quelque bain impromptu): sans plus croiser de mouettes ni d'astronautes mais en entendant ici et là quelque marmotte avertissant le fond de la vallée de notre arrivée.
El camino que hicimos de bajada fue un hermoso paseo con vistas a todo el macizo del Piz Boé: un entorno marciano, silencioso, lleno de gaviotas astronautas de colorines que se movían lentamente alrededor de donde les depositaba a intervalos regulares, y no tan lejos de la cima, una nave espacial. Vimos también algunas criaturas curiosas que habitaban este rincón del planeta (especies endémicas quizás?). Una vez pasada el punto de desembarque de dicha nave, terminamos la bajada saltimbanqueando por las tarteras y praderas de montañas (no sin llevarnos algún chapuzón de pie gratis), donde no vimos más gaviotas, ni astronautas pero sí escuchamos alguna marmota alertando de nuestra llegada al fondo del valle.

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