Saturday, August 10, 2013

𝅘𝅥𝅮𝅘𝅥𝅮 en passant par Pass'Aran avec le Arnaud 𝅘𝅥𝅮𝅘𝅥𝅮

au Pla de la Lau, 10 mois plus tôt, une de nos pièces éphémères.
C'était le mois d'août 2013. On avait pris la décision de quitter Barcelone à l'automne et déjà bien entamé le processus de réduction - déménagement vers un studio de 30 mètres carrés; don, vente, troc de plein de trucs qu'on ne voulait pas garder; emballage et entreposage chez la soeur et les parents de Futuna de plein de trucs qu'on voulait garder; derniers préparatifs du TRANSITion! pour le grand départ ; et même: formation de la Croix rouge aux premiers secours, histoire d'avoir des notions claires et fraîches en tête... On avait pas mal de boulot entre la gestion du projet de recherche de Wallis, les traductions, visites touristiques et autres animations de Futuna. Mais on avait réussi à se caler une petite semaine en Ariège avec notre Arnaud préféré, pour randonner et escalader. Pour la rando, on avait décidé de s'attaquer à la belle Ariégeo-Aranaise Pass'Aran, qui enfile comme autant de perles à son collier: Valier, Barlonguère, Maubermé et Crabère, les étangs long, rond, d'Araing et le lac de Montoliu, en faisant étape aux refuges des Estagnous, de Montgarri et de l'étang d'Araing! Tout ça en 5 jours, dont un de semi-montagne entre le gîte d'étape d'Eylie et le Pla de la Lau, qu'on avait prévu d'éviter en laissant une voiture à Freychendech pour boucler la boucle. Enfin, comme la sœur et le beau-frère de Futuna avaient prévu leur rituelle ascension du Mont Valier pour ces jours-là et qu'on essayait d'organiser des retrouvailles avec D. et L., tout juste rentrés d'une aventure de quelques années aux Caraïbes, on s'était tous donné rendez-vous un vendredi soir au parking du Pla de la Lau, terminus de la route au fond de la vallée du Ribérot, quelques kilomètres après la sortie des Bordes-sur-Lez, dans le Haut-Couserans. Au programme: apéro, barbecue et nuit agréable sur place - qui en tente, qui en voiture - avant un départ le lendemain pour notre première étape, dans la bonne humeur et partagée avec tout le groupe.


 Jour 1: Pla de la Lau (930m) - Mont Valier (2838m) - Refuge des Estagnous (2245m)
Distance: 12km env. ; Dénivelé (+) 1900m ; Dénivelé (-) 700m.


Pas grand-chose à dire sur la très classique montée au Valier par sa voie "normale": le fond de vallée le long du ruisseau est facile et agréable jusqu'à la magnifique cascade de Nérech.

autre image d'archives de la cascade de Nérech, en plein été indien ariégeois...
Ça devient plus raide à partir de là, mais avec une vue qui invite à s'élever sans rechigner. Pause à la cabane de Caussis pour sécher les t-shirts déjà trempes, puis on repart tranquillement pour le dernier passage raide avant le refuge des Estagnous, où l'on casse la croûte vite-fait au soleil et où - surtout - on peut laisser pour quelques heures nos sacs trop lourds. Il faut dire ici qu'on a fait le choix et peut-être l'erreur, avec A., de se préparer la Pass'Aran en autonomie, ce qui suppose tente, sacs de couchage, tapis de sol, réchaud et popote, nourriture pour 3 pour les 4 jours et comme on n'est jamais trop prudents, chacun a emporté piolet et crampons. Heureusement, les réserves d'eau ne pèsent pas lourd, puisque les sources abondent et que les étapes ont toujours lieu à côté d'un refuge. Bref, on se débarrasse des gros sacs et on repart avec le groupe pour contourner la face ouest, piétiner les premiers névés de notre périple et finalement, gagner le col de Faustin en tirant un peu la langue. La croupe finale, raide mais plutôt arrondie, est très vite avalée et on peut bientôt s'embrasser tous au somment du Valier, le premier pour les uns, le six ou septième pour les autres - uno vuelve siempre... La redescente ne présente pas de difficultés, il fait encore très bon quand on se pose en terrasse du refuge pour une bière et un goûter-apéro. Puis les uns vont se laver et s'installer dans les dortoirs, les autres se faire une douche tchèque* et monter la tente. On se retrouve tous pour dîner au refuge, qui a bien changé en 10 ans: plus de 50 convives, un menu un peu prétentieux mais finalement un peu décevant aussi, des "prestations" et un service qu'aimeraient bien avoir l'air, qui y arrivent ou pas mais perdent en tout cas et le charme et l'esprit d'un refuge de montagne. Victimes de leur succès? C'est le mois d'août, à leur décharge, et les gérants n'en sont pas moins admirables, aimables et passionnés. Coucher de soleil à la hauteur de l'altitude, discussions, belote et fous rires mais on est (déjà) rincés et vite vaincus par la journée. Nuit paisible sous la tente.

pauses méritées à la montée et à la descente, avec un sommet au milieu ; mer de nuages du matin vs. mer de nuages du soir (espoir)!


Jour 2: les Estagnous (2245m) ; Pic de Barlonguère (2802m) ; Refuge de Montgarri (1675m)
Distance: 12km aussi! ; Dénivelé (+) 900m ; Dénivelé (-) 1500m.


On se lève tôt: on prend le petit-déj', on fait les sacs et on décolle avant 7 heures. On avait dit au revoir et embrassé famille et amis la veille avant d'aller se coucher, ils ne se réveilleront que plus tard pour redescendre au Pla de la Lau et rentrer chez eux ou continuer leurs vacances ailleurs. Pour nous, l'aventure commence vraiment ici et maintenant.

marche méditative matinale ; rhododendrons et mer de nuages ; étang rond dans la brume ; premiers rayons de soleil ; majestueux étang long.
Descente raide vers l'étang rond dans le gispet et le rhododendron, les articulations endormies et les dos râlent, on parle peu et on contemple, émus, des langues de brume s'échapper de la mer de nuages pour partir à l'assaut de la dalle couchée, sculpturale, qui surplombe le fond de l'étang. Il ne manque que les hardes d’isards qui dérangent à peine la marmotte paresseuse au soleil du petit matin... Michel Sébastien en parlerait tellement bien! On contourne l'étang sans s'y arrêter et on attaque calmement la montée, raide et sèche comme un coup de trique vers l'étang long, auquel on arrive finalement assez vite.
deux isards dont on ne sait pas s'ils étaient affamés, parasités, surpris par le gel...
Vision aussi belle qu'inattendue en arrivant au déversoir de l'étang: limpide et immobile, il est encore partiellement glacé, et un névé avachi à son aise au fond du petit cirque nous barre la montée vers le col. Le contour de l'étang est moyennement agréable, toute la trace taillée à flanc d'un versant à pic, est boueuse et à moitié emportée par le ruissellement et le poids de la neige. Il y a quelques pas exposés que l'on franchit heureusement sans trop de problèmes, non sans remarquer que tous n'ont pas eu cette chance... La montée vers le port de Barlonguère et celui, voisin et frontalier, de la Girette est plus facile que prévu. On y arrive à la côte 2500 environ, et Wallis propose de "surveiller les sacs" pendant qu'on va s'offrir le pic avec A., légers, courts vêtus et au petit trot. La crête herbeuse qui ondule est finalement longue et devient peu à peu plus aérienne comme on s'approche du but. Un court mur final bien raide nous laisse au sommet, juste le temps de prendre une photo du cairn trapu et du Valier, majestueux en face de nous. On rejoint vite Wallis et on casse la croûte tandis que le soleil du versant catalan commence à nous cuire à petit feu. La descente jusqu'à Montgarri est interminable, sous une chape de plomb et longtemps sans ombre. Elle n'en finit pas et plus on descend, plus on plaint derrière nos sourires encourageants, les pauvres bougres qui montent à cette heure-ci et comptent dormir aux Estagnous! Non seulement la montée doit être vraiment éprouvante sous le soleil, mais ils n'imaginent pas ce qui les attend de l'autre côté pour rejoindre les deux lacs, puis le dernier mur pour atteindre le refuge. Ils ont la chance de  randonner léger, avec des mini-sacs et sans équipement pour camper ni cuisiner. Mais ils ont la contrepartie, aussi, de randonner léger: avec chaussures de trail basses et bâtons et sans semelles ni crampons pour aborder les névés. "Ah ça, c'est chacun qui se le voit..."

longue crête vers le Barlonguère ; beau cairn sommital ; puis pause déjeuner... sur l'herbe et sous le soleil exactement!
pleins feux sur le roi du Couserans (le port de Barlonguère est au centre de l'image) ; départ tardif de Montgarri en mode
Dharma bums.

Enfin, en milieu d'après-midi on arrive à Montgarri, où l'on prend une bière méritée au refuge, avant d'aller se laver et se changer au bord du ruisseau, puis de s'y reposer et dîner une première fois. On décide de repartir à la fraîche et de s'avancer un peu pour le lendemain, plat de résistance de la boucle dans ce sens. On marche donc une grosse heure avant de faire le camp, souper et se mettre sous la tente, détendus et frais, mais morts de fatigue.


Jour 3: Montgarri (1675m) - Tuc de Maubermé (2880m) - Étang d'Araing (1965m) 
Distance: 20km env. ; Dénivelé (+) 1500m ; Dénivelé (-) 1200m.


Troisième nuit de l'aventure, la deuxième en montagne et un deuxième lever de bonne heure pour monter à la fraîche. La vallée est verte et paisible et le soleil nous surprend un peu confus dans l'attaque du col de Montoliu, ayant perdu la trace et serpentant au hasard des sentes à vaches, tout en lacets hésitants et en coupes franches face à la pente... On retrouve un peu d'ombre bienvenue de l'autre côté et on repasse rapidement dans la lumière au bord du lac, le temps de parcourir du regard le dos du dragon endormi qui nous attend, son arête dorsale saillante, sa tête cachée derrière le petit col où nous laisserons les sacs - pas mécontents - le temps d'aller faire le sommet.

du col de Montoliu, vue sur le lac éponyme et sur le Maubermé ; rencontre avec nos 2 seuls humains de la journée!
sur cette photo, un dragon se cache derrière une crête: sauras-tu le retrouver? ; depuis le Maubermé, Barlonguère et Valier au loin.

La montée est plus longue qu'on l'imaginait, avec des méandres et des pas fins dans un chaos de pierre qui se donne des airs de bibliothèque alla Umberto Eco: gigantesques piles de livres, affalées, écroulées ou en équilibre, il y a des volumes partout autour, sous nos pieds et au-dessus de nos têtes. Une forêt de cairns spontanée et captivante. On arrive au sommet d'où la vue est magnifique, Valier et Barlonguère sont déjà loin et nous donnent une énergie que le Crabère - sur l'horizon - paraît tout à fait en mesure de nous réclamer pour le reste de l'étape du jour. On la pressentait longue et à la limite des possibilités du groupe et de ses circonstances - forme physique, poids de sacs, conditions du terrain, choix de l'autonomie - et on avait envisagé de ne pas arriver à l'Étang d'Araing et de camper au bord d'un des petits lacs en contrebas du portillon d'Albe. Bien sûr, c'était motivant d'arriver à l'étang et de "faire" l'étape, ça voulait dire une bière en terrasse face au soleil couchant. Mais les organismes commençaient à passer leurs factures et le moral, donc l'humeur s'en ressentaient un peu...

toujours photogénique, A. cherche des yeux le portillon d'Albe, au fond à droite...
Enfin, F., le papa de Futuna, avait dit que "peut-être, si la météo était bonne et que rien d'important ne le retenait à la maison ou au jardin, il pourrait - insh'allah - prendre sa journée, sa voiture, son sac à dos et monter nous rejoindre depuis Freychendech, passer la nuit au refuge, pour faire le Crabère, la redescente et cette quatrième et dernière étape avec nous le lendemain. S'il faisait l'effort de monter, c'était moche de ne pas l'y retrouver avant le lendemain matin. Donc en résumé, une fois descendus du Maubermé, commence une interminable traversée d'une espèce de plateau. Vues magnifiques et d'autant plus ouvertes que la trace s'élève à flanc de vallée, de plus en plus abrupte, de plus en plus accidentée, vers le Portillon d'Albe. Quelques ressauts et barres rocheuses à passer avec l'aide des mains. Pas encore tout à fait de la grimpe, mais quelques passages vraiment délicats avec des sacs de 15 ou 17 kilos et un peu de fatigue dans les jambes. On se dit qu'on aimerait encore moins le faire d'en l'autre sens avec ces sacs et on imagine le terrain après ou sous la pluie! C'est ici que faire Pass'Aran en version light et en demi-pension dans les refuges prend tout son sens: pour en profiter plutôt que d'en souffrir... Un petit étang bienvenu et un gros névé inattendu plus tard, le portillon d'Albe (2457m) est derrière nous et on découvre avec stupeur qu'il y a encore une vallée entre le refuge et nous. Et là, c'est long. C'est vraiment long. Contourner des laquets au fond de petits vallons, aller s'arrondir tout autour d'une ligne de crête pour découvrir, d'abord les mines de bauxite de Bentaillou au loin, ensuite qu'il faut encore redescendre et remonter pour contourner encore Ford sait quoi et finalement, tomber sur l'étang d'Arain et le refuge. Quand on arrive, crevés et l'humeur pas formidable, F. nous attend évidemment, souriant et un peu inquiet au fur et à mesure qu'il lit nos mines de bauxite déconfites. Ça se règle évidemment avec un pichet de vin rouge et le repas du soir au refuge (plus familial et chaleureux qu'aux Estagnous) pour fêter l'étape et la presque fin de l'aventure.


quand l'étape est trop longue, que la fatigue sape et qu'une photo aléatoire peut donner lieu aux interprétatiosn les plus folles ;)
l'étang d'Araing et le placide Carbère dans la lumière du soir ; pour ceux qui ne savent pas pourquoi on l'appelle "mer de nuages"...


 Jour 4: Étang d'Arain (1965m) - Pic de Crabère (2623m) - Hameau de Freychendech (840m)
Distance: 9km env. ; Dénivelé (+) 700m ; Dénivelé (-) 1800m.


Nuit paisible sous la tente et lever à une heure raisonnable: ça sent déjà un peu l'écurie - au sens propre comme au sens figuré. Rien de spécial pour la montée au Crabère, facile et prise à un rythme tranquille. Vue magnifique depuis le sommet et photos souvenirs de rigueur. De ce belvédère modeste, le regard porte loin, dans toutes les directions. Mais il est toujours capté par les deux massifs poids lourds les plus proches et qui paraissent étonnamment proches, d'ailleurs: l'Aneto et le Néouvielle.
une petite anthologie des poila' originaux de notre A.préféré: ça frise la Lomo!
Commence alors une descente qui sera techniquement très facile mais longue et... vraiment longue. Les genoux et les épaules en ont marre, les pieds font mal - comme les sangles, bretelles et ceintures. On parle botanique puis on entre sous la hêtraie et l'atmosphère change. Plus feutrée, plus humide, plus douce. Mais la descente n'en finit pas et nous, on n'en peut plus. Encore un long bout de hêtraie, on se rapproche du ruisseau, on croise nos premières mouettes: terre en vue! Le sentier est presque plat, on entend une voiture. Des cabanes, une piste, un hameau, une route, des gens, des maisons, des voitures ; la nôtre. On a fini, on est arrivés. On est super contents et hachés. Et on se dit avec lucidité mais sans fatalisme qu'on n'est pas tout à fait prêts pour l'intégrale de la HRP. On pose les sacs pour la dernière fois (de cette fois), on s'embrasse, on remercie F. pour la bonne énergie et la visite, puis on retourne vers les Bordes-sur-Lez pour récupérer le TRANSITion! et ranger Pass'Aran dans le coffre à souvenirs...

Pass'Aran est aussi (surtout?) une expérience magique parce qu'entre Montgarri et Araing, par exemple, on a croisé 2 personnes en 20km et une dizaine d'heures, et qu'on n'a pas beaucoup parlé. En plein mois d'août, c'était un luxe d'avoir tout cet espace, toute cette nature vierge, à deux pas de nos vies et de nos villes, à partager tous les trois. Peut-être aussi qu'aller se tester et sortir un peu de la zone de confort ensemble, ça nous apprend peu à peu à être de meilleures personnes? On remercie A. pour cette cohabitation nomade toujours agréable, jusque dans l'épreuve!


dernières vues de haute(s) montagne(s) et photo-souvenir de rigueur au sommet du Crabère: même le couple Aneto-Maladeta s'est invité!


En résumé: c'est une très belle boucle de haute-montagne pyrénéenne. Très bien pensée et pas donnée. Disons qu'il faut quand même marcher et tenir la distance. Que c'est moins souvent de la montagne à vache que de la grande randonnée un peu aérienne. Que c'est très bien balisé, sauf là où ça l'est un peu moins, et ça se sent tout de suite: il vaut mieux avoir mis un sens de l'orientation robuste et un peu de pragmatisme montagnard au fond du sac, 'en' cas.

nouvelle page de l'album 'voies et ascensions'!
Mais Pass'Aran offre quand même le plaisir d'enchaîner 4 sommets classiques et leur aréopage de petits lacs sur 4 journées assez équilibrées. Que c'est peut-être plus confortable dans l'autre sens? Ou pas. Et sans aucun doute à conseiller en mode léger avec nuits et dîners en refuges. Piolet et crampons pas forcément utiles si c'est déneigé, absolument indispensables sinon. Même si ça vous "fait chier de les porter pendant 4 jours pour les utiliser seulement 1 o 2 heures". Y'a bien des gens qui portent leur tête toute une vie et au bout du compte, ne l'utilisent pas une seule fois.



Voilà, nous on part grimper à Calamés,
ou plutôt, comme l'histoire nous l'apprendra:
on s'apprête à passer 3 jours enfermés tous les 3
dans la furgo, à regarder le déluge nous tomber dessus,
en chantant "something stupid" et "little boxes" à 2 voix et 1 ukulélé.
Dans la vie, on ne fait pas toujours ce qu'on avait prévu
ça a au moins le mérite de nous surprendre
et c'est ça qui est bien, au fond.
On vous embrasse tous,
Wallis & Futuna




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* juste pour ne pas être taxés de Ford-sait-quoi encore: la douche tchèque ne doit son nom à aucune forme de préjugés hygiéniques envers nos voisins du centre de l'Europe. Au contraire. On l'appelle ducha checa" en espagnol (en tout cas dans notre cercle restreint d'amis catalans), à cause du bruit "tchek-tchek" qui accompagne un rinçage des aisselles à la main, généralement à l'eau froide ou presque et parfois sans savon, avant de se sécher et de se rhabiller aussi vite que possible... Si on a réussi à blesser quelqu'un, on s'excuse: qu'il/elle nous écrive et on lui enverra une carte postale pour se faire pardonner!