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Tuesday, April 26, 2016

Baignoires: les re-rencontres du troisième ti-type.

On ne sait plus qui disait (parait que c'était Futuna, mais si quelqu'un de plus illustre, respectable et respecté l'avait dit aussi, ça aurait donné un peu plus de poids à cette assomption: un prétentieux syllogisme de la mer Thume, un bon vieux Dirty Harry ou un Sir Edmund Hillary estampillé sans assistance respiratoire, en auraient jeté un peu plus, c'est sûr...), qui disait, donc: qu'à l'instar des corps célestes - qui flottent et filent dans le vide inter-galactique, séparés de plus en plus et toujours plus par l'expansion constante et vertigineuse de l'univers -, des amis qui ne se seraient pas engagés dans un processus actif, mutuel et réciproque de rapprochement, tendraient inéluctablement à s'éloigner les uns des autres?

collision entre deux corps célestes ayant su contrecarrer les effets 
délétères de l'expansion universelle sur l'amitié (image d'archives).
N'y voyez pourtant aucun fatalisme, c'est une application peu directe et pseudo-rigoureuse des lois de la physique, façon vulgarisation à la grande soupe quantique post-moderne: l'idée d'expansion implique que du vide se glisse entre les corps célestes* et entre les âmes terrestres*, respectivement. La distance relative entre eux augmente donc inexorablement et cette augmentation elle-même est en perpétuelle accélération. Bon, voilà, c'est comme ça: pas un drame non plus. Faut l'accepter, comme on accepte tant d'autres choses, et le prendre en compte au moment de cultiver des relations personnelles qui respirent la santé - comme mes dents!

Du coup, forts de cette petite révélation mystico-schtroumpf pleine de vrais morceaux de sagesse bon marché, on a déserté nos pénates ariégeoises par un beau weekend d'Avril, pour mettre le cap sur la voisine ensoleillée outre-pyrénéenne: celle dont l'étendard rougeoie à tout propos et à peu près partout le long de la route qui poudroie. Avant de partir, on avait évidemment déposé au pied de l'autel de K. - notre dieu lare à nous (eh non, Oliver N-o, ta statuette n'est pas notre seule idole domestique) - quelques croquettes et un bol d'eau fraîche propitiatoires, puis tiré notre révérence à nos retraités de voisins, pour ne pas qu'ils s'inquiètent de notre absence. L'objectif était ambitieux: rallier le joli bourg de Baignoires, célèbre pour son llac et son mon-monstre, pour y retrouver non seulement S.B. Powers, notre cyclotouriste sinophone et néanmoins préférée, mais aussi le Willy Fog qu'on ne présente plus et une surprise de taille en la personne de C.S.C aka thank you for the fish. À vrai dire, la surprise de taille était plutôt POUR la C.S.C qui ne savait pas, en pénétrant chez la S.B. Powers, qu'elle tomberait sur le Fog. Ni sur les nous: ding dong! Hola! Mais? Oooh! Ô, la joie des retrouvailles, ô l'émotion des câlins, bises, larmes et rires, ô les trucs chaleureux qu'on se dit et la mesure du temps qui passe. Et puis un peu de ô, voici des feuilles qui ne battent que pour vous, et nos cœurs en brochette sur une branche de fruitiers en fleurs...
entre une carcasse de mégot et un papier de bonbon
se balance au gré du vent un drapeau catalan...**

Ça faisait, vous l'aurez compris, beaucoup trop longtemps qu'on ne voyait ni la une, ni le autre, ni la troisième. Mais ça faisait aussi beaucoup trop longtemps qu'on vivait et divaguait aux confins des deux Catalognes sans être jamais passés par la case Baignoires, pourtant célèbre dans toute la casa nostra et au-delà. Aaah, Baignoires! Julien Lepers aurait dit: "Je connais bien Baignoires: il y a une place... devant l'hôtel de ville... avec au coin... un bar... c'est le café... le café... du commerce? Oui!" Anyway. Orgueil du Pla de l'Estany et cœur du cœur des comarques gironines, elle est surtout réputée pour la qualité de son eau, pour son lac, ses fontaines et ses canaux: certains l'appellent l'Amsterdam ou la Venise catalane et l'on raconte que quelque peintre flamand venait y prendre ses quartiers d'hiver et y exposer ses croûtes (de sources fantaisistes et troubles). Il paraît que son club de foot, l'Atlètic Club Baignoires, fut fondé en 1913 et que son monastère bénédictin fut le premier de Catalogne, ce qui semble incompatible avec l'aura de mystère, de légende millénaire et la date supposée de fondation de celui de Montserrat - mais nous laisserons ces querelles de clocher à ceux qu'elles intéressent (saviez-vous, d'ailleurs, que Notre Dame du Sabart, en haute vallée de l'Ariège, est une vierge noire elle aussi ; apparue toute seule dans la montagne elle aussi ; et qui, conduite à dos d'homme dans la vallée, y serait retournée obstinément jusqu'à ce qu'une chapelle lui soit édifiée in situ elle aussi? Coincidence? I don't think so...).

la vue du balcon: les toits environnants à l’œil nu ; au zoom optique x6 ; à la lentille subtile et digitale instagramorrhoïde.
Ceci étant, Baignoires est ef-fec-ti-ve-ment un adorable petit bourg aux relents médiévaux, dont le noyau historique qui a d'ailleurs germé aux fils des eaux vers les périphéries, semble n'avoir été construit que pour servir d'écrin au confortable et lumineux appartement de notre chère S. B. Powers: hauts plafonds et pigeons, chambres avec vue sur vieilles pierres, meubles récup' et boutiques rustiques façon bio, canapé king size et autres cloîtres à cyprès... En résumé: de la musique pour les yeux, les oreilles, les nez et les bouches!

la arbre de le genre Prunus tout embaumé de par avec les fleurs dessus lui.
Tant que le soleil a brillé, nous le lui avons bien rendu: arpentant les ruelles étroites comme des Mérinos du 8 mai dans un village provençal aux tons ocre (les chapelets de crottes en moins, cependant), battant le pavé médiéval (dans la plus pure tradition des demi-noix de coco) et descendant le courant: depuis les nombreuses berges (pas mornes pour un sou, soit dit en passant), il est vrai. On a poussé jusque-z-aux bords du lac - si bleu, si calme - et pas que la chansonnette. On a poussé le bouchon un peu trop loin et on n'a pas pu le récupérer. On a poussé le volet, à regarder le ciel disant: la journée sera belle si l'on en juge par cette aube. On a vu d'authentiques spécimens de canard colvert Anas plathyrynchos par-dessus le toit, dont l'un berçait sa patte palmée. Un soir t'en souvient-il? on voguions en silence, d'ailleurs. On a dit "Ô taon surprend ton veau! Éboueurs trop pissent, sucent pas de votre gourde: les seins nus - tabourets et rapines - dévissent dès plus tôt de nos jours... Comprenne qui doit, puisqu'il est bien connu après tout que le baigneur vient en aide à qui selle fait tôt. Ou était-ce: à qui selfie tout? Bref. On a rejoint les berges du lac, on a pris la chose avec philosophie et une méthodologie irréprochable (la même qu'avait utilisé l'autre dans le labyrinthe de l'ami notoire - celui qui tirait les ficelles en répétant à qui voulait l'entendre: Ariane sert de courir, il faut faire l'appoint! - c'est dire si on le tenait, le bon bout.

la cabane de bain au bord du lac: les herbes folles au bord du lac ; le canard luisant au bord du lac.
On a donc choisi une berge que l'on a longée avec soin et ténacité, et aussi avec un ciel si bleu qu'on aurait mangé dessus par terre sans se laver les mains. Heureusement qu'on avait à boire et pas les yeux dans les poches, parce qu'on a vu depuis les miradors, des vues qui se miraient dehors et un bébé serpent qui a bien failli nous mordre la poussière de sur les Birkenstok.
le serpent Dave, du jardin dédain: là, l'était tombé dans les pommes...
Et avec le temps, va, tout s'en va la cruche à l'eau qu'à la fin on crevait la dalle! On a finalement vérifié que la berge qu'on avait choisie était la bonne puisqu'elle nous avait ramené de l'autre côté, c'est à dire celui dont on était parti et qu'on n'avait jamais vraiment quitté depuis, grâce à la tactique du mur gauche du labyrinthe... Le lac de Baignoires est définitivement une curiosité de la nature, un trompe-l’œil baroccoco-modern kuntz avec de vrais morceaux d'Escher en forme de ruban de Möbius couché sur le bord de l'eau, qui aurait avalé le chapeau d'un éléphant de Dali.

À partir de là, tout est allé très vite: on a eu juste le temps de finir de jouer notre petit tour et paf! pile comme dans une synchronie (pastorale) ou un con (ça erre trop!) en sol (-eillé) majeur, on est tombés sur des amies de la S.B. Powers qui passaient par là, mais en suivant l'autre berge. Plusieurs coïncidences fortuites ont voulu que nos chemins se croisent sur la tranche du ruban de Möbius, aux environs du Tennis Club...

le lac version herbes folles ; le lac version la cabane du pêcheur ; le lac version born on the bayou...
Elles nous ont proposé (les amies, pas les coïncidences fortuites) d'aller s'en jeter une ou deux derrière la cravate (des bières, pas des coïncidences fortuites) - sans faux-cols et sur pilotis - au bar-guitoune à son pépère, dont la terrasse panachée de locaux comme de touristes, se déploie audacieusement sur un ponton branlant dont les fondements (d'où "pilotis") fouillent la vase comme autant de becs d'autant de canards sans faux-cols (verts).
On a chanté les vermuts et siphon font font, les patates marionnettes et autres quelques olives. Ils sont tous passés comme une lettre aux apôtres - manquaient que les raisins corinthiens , tiens! -, la conversation a rompu des bâtons de chaise et le temps a passé comme ça, attablés, comme dans un sommeil que charmait ton image (hein?).

un look tout en basiques rétro: le lac porte une cabane/cabine vintage, des herbes folles à franges et trois canards Hermès.
Puis à un moment, on a même carrément commencé à rêver le bonheur - ardent mira-a-a-a-age - de pâte à pizza maison et d'ingrédients frais de l'hort. Certains ont prononcé le mot bledes et on s'est levés en silence comme au début d'un clip de hip-hop. Les chaines en or en moins, quand même. Soudain, il a fait nuit. Ou pas tout à fait, mais presque. Disons qu'au niveau du ressenti du point de vue de la lumière du soleil et en terme de retour d'expérience sur le plan thermique, en tout cas (hein?). On a vite remis le cap sur l'appart où nous attendaient nues (!!): splendeurs inconnues et lueurs divines entrevues. Le four vite allumé, on a mis des fûts en perce et sorti les jeux de vilains:

il ne faut pas confondre: joueur de katana à colon irritable et joueur irritable aux colons de Catane!
Et s'il se peut qu'au gré des vents pointe l'orage, si nos chemins s'avouent soudain qu'ils tournent en rond sans lendemain (même Kahban y est passé: personne n'aura été épargné cette fois-ci! Arnaud si tu nous lis, on t'avais promis et dédié cette chanson y'a longtemps déjà...), on saura bien etc. Mais non, l'orage n'a pas pointé, les chemins ne se sont rien avoué du tout et puis le seul truc qui s'est avoué quelque chose c'est ce matin là qui a reconnu que c'était un dimanche et que voilà, gars, j'crois qu'on a fait l'tour: va falloir penser au r'tour.

ça parle tout seul et ça se passe de commentaires.
Donc là, on est allés tous ensemble jusque-z-al hort urbà où ce qu'à côté duquel, justement et comme de bien entendu par hasard, on avait garé notre fidèle destrier! On a parlé choux et aromatiques ; on a taillé le bout de gras ; on a tapoté le grillage aux poules pour leur faire un peu lever le cloaque de leurs œufs tièdes et nacrés de fiente bio ; on a ri au soleil en se disant qu'il faudrait un peu de pluie, quand même, pour les salades. Et finalement, on a sauté en croupe de notre vaillant 2c15 et on s'est mis en route au petit trot tandis que le comité des fêtes local nous présentait une nouvelle chorégraphie éphémère dont il a, définitivement, le secret. En résumé: l'amitié au soleil c'est bien, l'amitié au bord de l'eau, c'est mieux et quand les canards s'en mêlent, ça nous fait des vacances. À bon entendeur, santé!

Voilà. On, on dit ça, on dit rien. Et joyeuses non-Pâques à tous et à toutes.


___________________________


* À propos des corps célestes et des âmes terrestres... Sous les jupons de certaines phrases toutes faites, s'il prend la peine de s'y arrêter et qu'il n'est pas capitaine: il peut trouver de bien jolis paradoxes et peut se les garder (dans un coin de la tête, en jurant ses zunpeutars que l'on ne l'y reprendra plus)...

** Reprenons les bonnes habitudes: une carte postale exclusive au premier qui nous donnera quelques-uns des noms de chanteurs (à textes!) ou de pouètes (envers ou endroit) à qui l'on doit ce classique des années 80 et ces pièces de musée éparpillées à l'entour!

Friday, November 20, 2015

Orlu: mordez l'Ariège à pleine Dent!

Okay, le jeu de mots est fff: foireux, facile et faible (rien à voir avec une autre fff qui continue manifestement à opérer sans une ride!). En un mot, ça commence fort... Le week-end dernier, on a reçu la visite d'un couple d'amis barcelonais. Courageusement, ils ont affronté le col du Puymorens en pleine tempête de plueige molle, brumeuse et typiquement ariégeoise, pour venir découvrir la Catalunya nord, longtemps revendiquée mais jamais reconquise, les Ariégeois étant (assez) irréductibles... Après les avoir gavés de fromages du pays, de canard gras, de confitures maison, de château de Foix et de curiosités architec -turales et -toniques, on a décidé d'aller un peu expier tout ça (les calories, pas les vieilles pierres!) en montagne  - Ford! que c'est original...

est-ce un grand blanc? est-ce l'ombre de J.Chirac? non, c'est la Dent!
Grand beau temps le dimanche matin, on avait imaginé un objectif façon Kinder surprise: non seulement il se devait d'être agréable et ludique, mais aussi et dans la mesure du possible, sur leur chemin de retour (autrement dit, en remontant vers l'Andorre). Donc, un sommet qui fut en somme et tout à la fois accessible mais élégant, facile mais aérien, court quoique beau, petit mais grand, ni haut ni bas, etc. Ça vous rappelle pas un peu un classique de Victor Hugo, tout ça? "Il était quoique riche à la justice enclin (...) Sa barbe n'était point avare ni haineuse (...) Booz était bon maître et fidèle parent (...) Il était généreux quoiqu'il fut économe" Peut-être? Normal. Le bonhomme venait d'ailleurs souvent en haute vallée de l'Ariège chercher l'inspiration (mensonge éhonté, à part Gabriel Fauré, et peut-être Bernardo Sandoval, on ne peut guère s'enorgueillir d'avoir reçu de grands artistes en résidence en nos estives). La réponse à nos doutes dominicaux et matutinaux, vous l'aurez deviné si vous suivez Olivier de Robert, roulez aux couleurs du SCA ou avez déjà acheté un passe ski'rail, on a choisi la Booz end'Orlu bien sûr! Chronique d'une petite sortie facile pour randonneur du dimanche:

 - 09:30 tapantes: après un solide petit déjeuner, le casse-croûte dans le sac, bien couverts et prêts à se geler, mais heureux d'être là malgré tout (Michel Berger, sors de ce corps!) on s'est mis en route direction Ax, Ascou, La Forge puis la piste forestière qui démarre derrière le lac, juste après la colonie hollandaise (où il fait bon se doucher en redescendant des grandes voies en face Est de la Dent - les grimpeurs reconnaîtront....

symphonie de feuilles mortes pour quatuor en 2c15 ; sous-bois mi-ombre mi-soleil et l'austère face Nord de la Dent.
 - 10:30: arrivés à la poêle à frire, où nous attendaient déjà sept ou huit voitures et furgos pour la plupart espagnoles, on a vissé nos bonnets, zippé nos vestes et on s'est mis en marche. Montée agréable dans la hêtraie orientée nord-est, donc à l'ombre. On a démarré "étonnamment" vite, sans doute pour essayer (en vain) de se réchauffer. On a retrouvé le soleil quelques minutes avant de déboucher sur la jolie croupe herbeuse qui devait nous conduire au petit col à pied de Dent.

la fameuse et déjà célèbre belle croupe herbeuse, puis le petit col, l'équipe de motivé(e)s et le mythique poteau indicateur.
 - 11:30: on était au col, en plein soleil, entre les rhododendrons. On s'est préparés psychologiquement pour l'ascension raide mais jamais difficile, on a enlevé ou remis quelques couches de fringues et... on s'est fait doubler vilement par un groupe de quatre qui n'ont pas arrêté de piailler en dialecte toulousain comme d'authentiques mouettes de Garonne. On a serpenté sur et autour du bon sentier pour éviter les courtes sections façon holiday on ice et alors que midi venait de sonner à tous les clochers en bas, dans la plaine, on débouchait sur la belle cime arrondie de la Dent (2222 m).

la bonne rampe de la voie normale qui selon la légende ne voit jamais le soleil.
 - 12:15: au sommet de la Dent d'Orlu, on a lutté pour trouver un petit coin où poser nos fesses, vu que les propriétaires des voitures trouvées à la poêle à frire n'étaient pas en train de lézarder au soleil sur les grandes voies faciles des dalles de beau gneiss de la face Est, mais étaient simplement montés comme nous par la voie normale, pour manger leurs sandwiches en surplombant la maison des loups, les estives désertées de la réserve d'En Beys, les étangs de Naguille et des Peyrisses ou la fine colonne de fourmis montant vers le Pas de la Case pour y acheter des jéroboams de Pastis 51 et des cartouches de Fortuna. À chacun sa manière de jouir sereinement d'un dimanche ensoleillé de novembre. Bref. On n'était pas encore assis, donc, qu'on a entendu un grand "Bouduuuuh! Mais c'est Wallis et Futuna!" et reconnu tout de suite les voix familières et affectueuses de S. et J.-M. Si Barcelone est un village, l'Ariège est une rue commerçante: impossible d'y bouger le petit doigt sans y tomber sur un couple d'amis. Pour info, S. fut, comme elle aime le rappeler "la première maîtresse de Futuna"; il avait alors 4 ans et était en maternelle à l'école de Montgailhard. Il y a bel et bien des histoires d'amour qui durent toujours...

d'un côté: le silence, la paix et la solitude des grands espaces; de l'autre: la dure réalité d'un dimanche ensoleillé!
 - 13:00: après nous avoir fait des bises et raconté en diagonale leurs vacances en famille à la Réunion, ils se sont jetés dans la descente au petit trot, avec un agenda bien rempli pour le reste de la journée et une semaine chargée en perspective, nous laissant seuls avec nos gourdes, nos sacs et... la foule des grands jours! Il y en a à qui la retraite donne des ailes, et on se dit qu'on aimerait avoir leur énergie. Enfin... Une fois les sandwiches avalés en silence, les yeux dans le décor (l'équipe de choc avait faim et le froid ouvre l'appétit, c'est bien connu), nos chers M. et A., catalans, architectes, plongeurs et globe-trotters, nous ont révélé un autre de leurs décidément nombreux talents: l'acro-yoga auquel il sont devenus de récents mais fervents adeptes. Ils ont improvisé une petite séance à 2222 m, sous l’œil intrigué d'un vautour fauve ("Oh! regardez, regardez! Un faucon!" crie l'un des Toulousains à côté de nous. "Mais non, c'est un aigle royal, le faucon c'est plus petit". "C'est un faucon j'te dis, j'en ai vu à la télé l'autre jour". "Nan, dit finalement un troisième, en Ariège, tout ça c'est des Gypaètes à crête"... Édifiant! Ça doit faire le même effet aux gens qui s'y connaissent quand je parle d'économie? Ha ha ha!). Et nous, tout en se disant qu'il serait temps de s'y (re)mettre, on a pris quelques photos.

faites comme eux, adoptez l'acro-yoga a(l)ttitude! dans l'ordre: "el condor pasa", "free bird" et "el pino" (à crochets).
- 13:30: l'heure de redescendre, non sans avoir pris une photo d'équipe. Descente sans histoire par l'itinéraire de montée. Malgré les quelques tronçons gelés et une bonne dose d'appréhension, on a trouvé ça plus facile, finalement, qu'à l'aller. À travers bois, on a bavardé tranquillement et salué les quelques mouettes tardives qui montaient avec aussi peu de conviction que de chances d'aller jusqu'au sommet.

- 14:45: on a retrouvé le 2c15 qui nous attendait sagement, déjà (ou encore?) à l'ombre de la poêle à frire, et on est retournés vers la civilisation pour un café bien mérité - en terrasse et au soleil - à Ax, avant de se séparer ravis, souriants mais somme toute un peu fatigués. Il paraît que Futuna a même réussi à s'endormir dans la voiture sur le chemin du retour vers la maison, un peu après un village connu pour une fameuse (et énorme) carrière de talc, au point que ses ronflements auraient perturbé un couple de Gypaètes barbus nichant au Quié de Sinsat. Espérons que la section locale de la LPO ne l'apprendra pas, on risquerait d'avoir tous les ennuis du monde, voire un procès sur le coin de la gue---. S'ils n'ont personne d'autre à emm--- avec leurs conn--- en ce moment, ils sont capable de nous accuser d'avour mis en péril leur programme de reproduction de l'adorable petit animal! Allez, on se calme et on arrête le sarcasme: surtout, pas de vagues ni de polémiques...


le cliché old school de l'équipe au sommet et sans selfie-stick: un caillou, un retardateur et un petit filtre façon 70's, hombre!

Monday, October 12, 2015

Montcalm, Estats, Verdaguer...

...une moisson de 3.000 - cosechando tres miles  


Jour 1: Confitures (450m), Lartigue (1100m), Étang Sourd (1950m) et Refuge du Pinet (2250m) - D+ 1150m

Avec l'arrivée de l'automne et les déjà-prémisses de l'hiver, on a voulu étirer l'été jusqu'au bout. Face à une bonne prévision météo pour le weekend, on a donc décidé d'aller faire la Pique d'Estats. On a bossé un peu le samedi matin, envoyé quelques mails, mis un peu d'ordre à la maison et fait de la (délicieuse, pardon de le dire...) confiture de tomates vertes - voir à ce sujet le post Hortraveling s01e07! Et puis on a préparé les sacs, mangé un morceau et vers:
 - 14h30, on décollait direction Auzat, Marc et le parking de Lartigue (1100m).
 - 15h20, on laissait la voiture et on commençait à marcher le long du ruisseau. Après un rapide passage rive gauche et une montée assez douce dans la hêtraie jusqu'à une bifurcation bien balisée à gauche, le chemin s'est mis à monter méchamment. Au fur et à mesure de la progression, le vert cédait du terrain aux tons d'ocre, jaune, roux et doré, tandis que les crêtes de Bassiès (Pique rouge et Pic de Belcaire en tête) nous faisaient de l’œil dans une belle lumière déjà descendante. La température idéale laissait présager un froid terrible lorsque le soir tomberait. Il nous restait suffisamment de jour pour arriver au refuge du Pinet, qu'on espérait trouver fermé histoire de cuisiner et dormir à l'abri de la partie hiver non gardée.
Día 1: Mermeladas (450m), Lartigue (1100m), Estanque Sordo (1950m) y Refugio de Pinet (2250m) - D+ 1150m

Con la llegada del otoño y el invierno que ya se dejaba sentir, tuvimos ganas de alargar el verano hasta el extremo. Con una previsión buena para el finde decidimos, pues, ir a hacer la Pica (d'Estats). Curramos un poco el sábado por la mañana, enviamos unos mails, pusimos en orden la casa e hicimos una (deliciosa, perdón por decirlo...) mermelada de tomates verdes - ver a propósito de ella, el post Hortraveling s01e07! Luego preparamos mochilas, comimos algo rápido y sobre las:
 - 14h30, arrancábamos con rumbo a Auzat, Marc y el aparcamiento de Lartigue (1100m).
 - 15h20, dejado el coche, empezamos a seguir el río hasta cruzarlo bien pronto y subir suavemente por el hayedo. Llegados a una bifurcación bien señalada hacia la izquierda, el sendero empezó a subir (muy a saco). Cuanto más subíamos, el verde iba cambiando por los tonos de ocre, amarillo, rojo y dorado, mientras las crestas de Bassiès, la Pique rouge y el Pic de Belcaire, nos hacían su numerito de seducción en la preciosa luz del atardecer. La temperatura estaba perfecta aunque prometía mucho frío al anochecer. Aún nos quedaba tiempo para llegar al refugio de Pinet y contábamos con encontrarlo cerrado para poder cocinar y dormir en su sala de invierno no guardada.
 - 16:15,  après une progression agréable et facile dans le bois, on est tombés sur un bel orry, où l'on a doublé un groupe d'une quarantaine de Catalans avant d'attaquer une croupe herbeuse raide qui nous a conduits directement à l'étang Sourd et sa jolie cabane pastorale (1950m), digne de Cabin Porn.
 - 17:00, on a laissé l'étang derrière nous et on a continué tranquillement, sin prisa pero sin pausa une nouvelle montée assez raide puis une traversée plein Ouest jusqu'à atteindre le refuge et l'étang du Pinet (2250m).
 - 17:45, pile à l'heure pour un bain du dernier soleil en terrasse du refuge, on a pris un verre de vin rouge, servi avec le sourire par un Patrick en pleine forme et de très belle humeur: la fin de saison lui réussissait et on a même eu droit au traditionnel bol de soupe de bienvenue  et (façon "toi l'auvergnat qui sans façon") on l'en remercie encore chaleureusement!
  - 16:15,  tras subir agradable- y facilmente por el bosque, nos encontramos en un bonito orry con un grupo de unos cuarenta Catalanes. Les dejamos atrás al salir por una loma herbosa bien empinada que nos llevó directamente hasta el estanque sordo y su bonita cabaña de pastor (1950m), digna del Cabin Porn.
 - 17:00, saliendo del estanque seguimos con la calma, sin prisa pero sin pausa, con otra subida empinada, luego con un fácil flanqueo hasta llegar al refugio y el estanque de Pinet (2250m).
 - 17:45, justo a tiempo para un último baño de sol en la terraza del refugio, tomamos un vasito de tinto, servido por un Patrick sonriente, en buena forma y de muy buen humor: hay fines de temporada que dan alegría de ver y hasta nos convidó a la tradicional sopita de bienvenida, que le agradecemos mucho (al estilo Georges Brassens y el Auvergnat...) una y otra vez!
On a monté le camp juste avant la nuit, on a mis toutes les fringues qu'on avait avec nous, les unes sur les autres en pelures d'oignon (et en se disant que ça allait être juste!), puis on a fait chauffer le dîner en bavardant avec un autre couple arrivé tard pour camper à côté de nous.
 - 21:40, on était dans les sacs, prêts à dormir du sommeil du juste et malgré tout un peu limite au niveau thermique: on n'a pas eu froid, mais il s'en est fallu de peu...
Montamos la tienda justo antes del anochecer, nos pusimos toda la ropa que llevábamos con nosotros, en capas sucesivas como pieles de cebolla (e intuyendo que aún así, iba a ser un poco justo), luego calentamos la cena mientras charlábamos con otra pareja que acababa de llegar, apurando el día para acampar a nuestro lado cerca del refugio.
 - 21:40, en los sacos ya, y listos para sobar, aunque un pelín leves a nivel térmico: no pasamos frío pero fue por poco...



Jour 2: Refuge du Pinet (2250m), Montcalm (3075m), Pique d'Estats (3145m), Pic Verdaguer (3125m), Lartigue (1100m) - D+ 1400m ; D- 2300m.

 - 06:15, levés avec un froid terrible, on a tout démonté en silence à la frontale pour ne pas déranger nos voisins qui faisaient la marmotte et on s'est installés sur la terrasse du refuge pour tout plier et préparer le p'tit déj. Quand les Catalans ont commencé à émerger des dortoirs, on avait déjà fait les sacs et à:
 - 07:30, on démarrait avec l'aube, direction l'étang d'Estats, celui du Montcalm "un peu" plus haut et finalement le dédale de cairns et de caillasse ferreuse (ou ferrugineuse?) qui nous mènerait sans histoires vers le petit col au pied du Montcalm.
 - 09:45, on était au sommet (3075m), bavardant avec deux courageux barbus qui avaient bivouaqué là-haut. Vue magnifique, pas un nuage et déjà quelques silhouettes s'agitant au sommet de la Pique. Le temps de manger un sandwich et on est repartis.
 - 10:30, on a trouvé le sommet de la Pique (3145m) littéralement noir de monde, avec des colonnes qui montaient des deux côtés. On leur a vite abandonné les lieux et on est allés grignoter un autre sandwich au sommet du Verdaguer, notre troisième (et sans doute dernier) 3000 de la matinée!
Día 2: Refugio de Pinet (2250m), Montcalm (3075m), Pica d'Estats (3145m), Pic Verdaguer (3125m), Lartigue (1100m) - D+ 1400m ; D- 2300m.

 - 06:15, despiertos y con un frío terrible, desmontamos todo con los frontales y sin hacer ruido para no molestar a nuestros vecinos que seguían en plan marmotas; invadimos la terraza del refugio para plegarlo todo y desayunar. Cuando se asomaron de sus madrigueras los primeros Catalanes, ya teníamos las mochilas listas así que a las:
 - 07:30, arrancábamos con el amanecer, subiendo hacia el estanque de Estats, luego el de Montcalm un poc más arriba y finalmente el caos de hitos y rocotas férricas (o ferrosas?) que nos llevó sin problemas hasta la pequeña collada al pie del Montcalm.
 - 09:45, estábamos en la cima (3075m), charlando con dos valientes barbudos que habían hecho bivac aquí arriba. Vistas preciosas, ni una sola nube, pero sí se veían ya algunas siluetas en la cima de la Pica. Fue comer un bocadillo y salir hacia allí!
 - 10:30, nos encontramos la cima de la Pica literalmente petada de gente, con columnas subiendo por ambos lados, así que les abandonamos el lugar rápido y fuimos à comer otro bocadillo en la cima del muy vecino Verdaguer, nuestro tercero (y probablemente último) 3000 del día!
 - 11:00, fruit de notre rencontre avec un fanfaron enthousiaste, la décision futunienne d'aller faire le Sotllo - quatrième 3000 du secteur et soit disant "tout près" - nous a lancé à vue dans les éboulis de la face sud, avec l'idée de récupérer le GR trans-frontalier pour remonter jusqu'au port de Sotllo. Au bout d'une heure, entre la montée au port qui n'en finissait pas, le jour qui avançait et la perspective de TOUTE la descente qui nous attendait, on a fini par changer d'avis et on a - presque - jeté l'éponge. Montés au port (2890m) un peu par entêtement, on a regardé quelques inconscients se lancer à l'assaut du Verdaguer par son arête ouest, en une colonne-suicide qui nous a rappelé un peu le mythique jeu Lemmings...
 - 12:45, on a pris un méchant sentier puis coupé pleine pente dans un pierrier droit sur un beau gendarme très aérien de la belle arête qui monte à l'ouest du port vers le sommet, encore assez éloigné. Quelques mètres d'escalade libre mais pas trop exposée ("il suffit de ne pas tomber", comme dirait l'autre à propos de l'escalade non protégée) nous conduisaient finalement en haut de "notre petit Sotllo à nous" (2950m à vue de nez), d'où l'on a fait quelques photos et bu un peu d'eau avant d'entamer la longue descente.
 11:00, fruto de un encuentro con un entusiasta fanfarrón, la decisión futunense de ir a coronar el Sotllo - cuarto 3000 de la zona y supuestamente "super cerca" - nos mandó a vista por las tarteras de la cara sur, con la idea de recuperar el GR trans-fronterizo para volver a subir hasta el puerto de Sotllo. Después de una hora, entre la larguísima subida al puerto, el día que avanzaba y la perspectiva de TODA la bajada esperándonos, cambiamos de opinión y - casi - tiramos la toalla. Llegados al puerto (2890m) por tozudez, observamos como algunos inconscientes se lanzaban en la arista oeste del Verdaguer, en un intento de conquista con forma de falange-suicida que nos recordó por un instante el mítico videojuego Lemmings...
 - 12:45, cogimos un mal-sendero para luego cortar recto pendiente arriba por una tartera, hasta un bonito pilar aéreo en medio de la impresionante cresta que sube al oeste del puerto hacia la cima del Sotllo, todavía bien lejos. Tras superar unos metros de escalada libre poco expuesta ("el secreto es no caer", como decía el otro à propos de la escalada no protegida) alcanzamos finalmente la cima de "nuestro petit Sotllo personal" (2950m a ojo). Hicimos unas fotos y bebimos agua antes de empezar la larga bajada!
 - 13:15, au menu: retour au port, redescente le long du GR trans-frontalier, remontée vers la voie normale du Montcalm et redescente jusqu'au refuge du Pinet... Les paysages étaient merveilleux, on a bien fait quelques photos mais les genoux commençaient à cogner et on pensait surtout à avaler du dénivelé pour arriver le plus vite possible. On a quand même eu le privilège de croiser un petit groupe de fous, en train d'écrire un grand moment d'Histoire: la Colla gegantera de Sant Celoni, en pleine conquête de la Pica avec leurs deux géants municipaux, Martí et Maria del Puig! Rencontre improbable et magique, mais surtout épopée rocambolesque et terriblement poétique - on a hésité à refaire le sommet avec eux, pour le plaisir, et puis non! On leur a souhaité bonne chance, on s'est remis en route  et finalement, vers:
 - 14:30, on était au refuge! On y a pris cinq minutes  pour se chauffer un peu au soleil sur la terrasse en savourant un café au lait et nos restes de pain et de fromage.
- 13:15, menu del día: bajar al puerto, bajar por el GR trans-fronterizo, re-subida hasta la vía normal del Montcalm y re-bajada hasta el refugio de Pinet... Los paisajes eran maravillosos, sacamos alguna foto, pero las rodillas empezaban a doler y nuestra preocupación principal era comer desnivel para llegar cuanto antes mejor. Tuvimos igualmente la suerte de encontrarnos con un grupito de locos que estaban escribiendo una gran página de Historia: la Colla gegantera de Sant Celoni, en su conquista de la Pica con sus dos gigantes municipales: el Martí et la Maria del Puig! Encuentro improbable y mágico, pero sobre todo epopeya increible y terriblemente poética - nos pensamos un minuto si repetir la cima con ellos, por diversión y... no! Les deseamos mucha suerte, emprendimos el camino otra vez y finalmente, sobre las:
 - 14:30, llegábamos al refugio! Tomamos cinco minutos allí para calentarnos al sol y disfrutar de un cortado con lo que nos sobraba de pan y queso.
 - 15:00, on a repris le gros sac et attaqué la descente, longue et raide, vers Lartigue. Les genoux mis à rude épreuve, Wallis a souffert en silence mais avec encore un peu plus de mille mètres à avaler, il n'y avait pas grand-chose à faire, si ce n'est le prendre calmement...
 - 16:45, Futuna laissait son sac à la voiture et repartait héroïquement à la rencontre de Wallis avec un Kétoprofène et la ferme intention de lui prendre au moins le sac à dos. Les retrouvailles à peu près à la hauteur du petit pont ont été émouvantes mais assez peu utiles, les dix dernières minutes étant pratiquement en terrain plat...
 - 17:05, la voiture était chargée, les chaussures enlevées et les t-shirts changés, on a pu lancer le 2c15 sur la D66 et rentrer à la maison juste à temps pour se doucher, étendre la tente et les duvets, puis ramasser quelques légumes pour préparer le dîner, que nous avons partagé avec R., cette fois sans L. qui était malade. Inutile de dire qu'on a dormi cette nuit-là comme jamais!
- 15:00, recuperamos la mochila grande y nos lanzamos en la bajada, larga y dura, hacia Lartigue. Las rodillas maltratadas por el camino, Wallis sufrió en silencio pero con un poco más de mil metros por delante, no quedaba otra que tomárselo con calma...
 - 16:45, Futuna dejaba su mochila en el coche y volvía a subir (heroicamente) en búsqueda de Wallis con un Ketoprofeno y la firme intención de llevarle, por lo menos, la mochila. Encuentro eomcionante pero bastante poco útil a la altura del pequeño puente, ya que los últimos diez minutos se hacen en terreno prácticamente llano...
 - 17:05, el coche estaba cargado ya, las botas quitadas y las camisetas cambiadas. Lanzamos pues el 2c15 en la D66 y volvimos a casa justo a tiempo para tender los sacos y la tienda, ducharnos y salir a recoger alguna verdura para preparar la cena, que compartimos con R., esta vez sin L. que no se encontraba bien. Ni hace falta decir que dormimos aquella noche como nunca!


à la descente, la cabane de l'étang sourd et Bassiès au fond - bajando, la cabaña del estanque sordo con Bassiès de fondo.

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et une pensée spéciale pour notre cher Willy Fog, qui nous aurait accompagnés pour sa première Pica, et n'a pas pu parce qu'on s'est décidés à la dernière minute et on l'a donc averti la veille... la prochaine, au Carlit, beau gosse!
y un pensamiento especial para nuestro querido Willy Fog, que nos quería acompañar para coronar su primera Pica
y no pudó por decidirlo muy tarde y avisarle con poco tiempo... la próxima al Carlit, guapo!