Wednesday, December 28, 2016

furenchu supoken : perudu dans la turaducution?

Si l'angurish est parfois source d'anguish (selon qu'il est parlé ou pas ; ou pas assez ; ou alors y'a longtemps et toujours avec un accent qui rend la communication difficile), il semble au contraire que le furançais - qu'absolument personne ne connait ni n'aurait l'idée saugrenue d'apprendre, d'ailleurs - exerce sur l'inconscient populaire japonais une fascination exotique et carrément romantico-sensualo-séduisante. Au Japon, plutôt que le dire avec des fleurs, on peut donc le dire en furançais et c'est comme avec l'Oncle Ben's: c'est toujours un succès ! Ici, le fabuleux destin d'Amélie Poulain est LE film culte absolu et la tour Eiffel synonyme d'art de vivre ; l'accordéon d'Yvette, loin de fatiguer, fait chavirer les cœurs et Édith Piaf, elle, fait tourner la tête. Les escaliers de la Butte sont durs aux miséreux et les ailes du Moulin, comme de bien entendu, protègent les amoureux. Du coup, il ne faut pas s'étonner (ou si, parce que s'étonner un peu -au moins une fois par jour- est excellent pour la santé) de trouver un peu partout et à tout propos des messages, slogans et enseignes dans la langue de Molière.

Le seul hic est peut-être que, souvent, lesdits messages, slogans et enseignes ne veulent pas dire grand-chose. Voire ne veulent rien dire du tout, directement. Alors bien sûr, "Bouillon de Paris à vins" est un exemple qui fleure bon le plat du jour et la nappe en vichy authentique façon brasserie du Boul'mich. C'est facile, concis et efficace. Ça touche l'imaginaire. Mais que faire avec "Épi-ciel, soyez un gourmet dans votre vie" ? Une épicerie fine, évidemment ! Et "Vent-et-anne", direz-vous ? Pour nous, il doit s'agir de la transcription phonétique d'un numéro de rue: homophonie malheureuse ou jeu de mot sophistiqué, c'est à vous de voir... Sinon, il manque peut-être (sans doute ?) un N final au "Salon de soi" mais c'est quand même moins drôle. Quant au "Salon de rape", ça fonctionnerait presque en espagnol, "rapar" voulant dire "tondre". Mais en anglais en revanche, "rape saloon" est tout simplement terrible... Allez, sans plus de bura-bura, voici une petite sélection de nos trouvailles les plus croustillantes :


Et voilà ! Comme dirait Bobby Lapointe, "c'est peu, ce n'est pas trop". On aimerait enrichir un peu la collection donc : si vous en avez à partager, envoyez-les nous s'il vous plaît, on les ajoutera ici et on vous enverra une carte postale exclusive en guise de remerciement. Arigato gozaimasu et à bientôt pour de nouvelles aventures quotidiennes, linguistiques, exotiques et/ou culturelles !


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ps: et bien sûr, la BO en furançais dans le texte vous est offerte (sans droits et sans complexes) par un(t)raveling!


Thursday, December 15, 2016

Jusqu'au bout du Sud (7 de 8)

apprendre à voir, savoir où regarder...

On quitte donc Nagasaki comme on y est entrés: en stop! On ne s'attarde pas sur les péripéties des 2 longues journées et 2 nuits de camping sauvage(s) qui nous permettent de couvrir le trajet jusqu'à Fukuoka. On ne vous racontera même pas (ô, la prétérition à son pépère) cette mère de famille héroïque qui, nous ayant pris en stop sur son trajet de retour du boulot et apprenant où on va, avait appelé son mari depuis la voiture. Wallis avait rapidement tiré la sonnette d'alarme: "Attention Futuna, elle lui a dit truc truc des gaijins / truc truc faire dîner les enfants! Y'a un lézard, faut faire quelque chose et viteeee!"
Fukuoka d'en haut: vous voyez la baie avec des zones vertes et une ligne de train?
Pendant ce temps, elle s'était garée devant chez elle, nous avait fait sortir de la petite voiture cubique, était entrée dans la maison une seconde, en était ressortie avec les clefs de l'autre voiture (la grosse, la berline) et son manteau. Elle nous avait dit en mime de sortir nos sacs de la petite voiture et de les charger dans la grosse, qu'on se mettait en route tout de suite, parce qu'il y avait presque 2 heures de route pour Fukuoka! True story. Donc, bin, là on avait fait plein de gestes de la main, on avait répété arigato gosaimasu en boucle comme un mantra, en faisant des courbettes et en reculant lentement, pour ne pas la blesser. Et comme on avait déjà les sacs sur les dos, on n'avait plus qu'à arracher ses doigts un par un de nos manches pour finalement s'échapper en demandant pardon et disant merci. Oh, mon Dieu! Cette culture de la responsabilité sociale est un peu flippante, quand même, des fois.

Voila, sans s'attarder sur tout ça (et avec toute la gratitude du monde pour cette générosité parfois assez gênante/envahissante), on finit donc par arriver à Fukuoka en train, tard dans la nuit, sales et fatigués. On ne sait pas où dormir et on a bien le contact de Shimon-chan, un ami Helpxer rencontré à Kumihama, mais il n'arrive en ville (chez sa grand-mère) que dans 2 ou 3 jours. À côté de la gare centrale, on a l'adresse de deux Manga kissa*, ces cyber-cafés pour noctambules où on loue à l'heure une cabine privée avec futon, ordinateur et couvertures. Les boissons chaudes sont incluses (à volonté), tout comme l'accès à des cabines de toilette avec douche et - la base, quand même - à une collection de milliers de volumes de mangas. Ça revient beaucoup moins cher qu'un hôtel pour pratiquement les mêmes services, c'est pittoresque et, sociologiquement parlant, c'est beaucoup plus enrichissant. On voulait de toutes façons cocher ça sur la liste des trucs à faire faits, comme le bain dans un onsen sauvage ou la nuit dans un love hotel kitsch - tous deux assez inoubliables, d'ailleurs.

un sinkhole énorme en plein centre de Fukuoka, entre 2 immeubles et sans victime!
Bref, on débarque à la gare centrale de nuit, crevés, sales et hagards. On voit un attroupement de gens qui font des photos avec leur mobiles depuis un balcon. On se dit "ils sont cons avec leurs selfies" et on passe notre chemin. Le Manga kissa est fermé. En fait, c'est carrément toute l'aile du bâtiment adjacent à la gare qui est fermée: parking, centre commercial, ascenseurs. Tout est noir. Des policiers nous font circuler: coupure générale d'électricité. C'est général. C'est une coupure. Circulez, y'a rien à voir! C'est bien notre veine. Heureusement (rappelez-moi d'allumer un cierge/bâtonnet d'encens à Sainte-Wallis la prochaine fois que je rentre dans une église/un temple), on a l'adresse de l'autre Manga kissa à trois pâtés de maisons de là. C'est pas si loin mais de nuit, dans notre état et avec nos gueules, tout mis bout à bout, ça commence à devenir un peu dur comme comité d'accueil. Ce qu'on ne sait pas, parce qu'on n'a pas la disponibilité mentale pour le capter (certains appellent ça la tunnel vision) et qu'on passe justement dans la rue d'à côté, à environ 50m, c'est que la coupure d'électricité et les selfies depuis le balcon, c'est à cause de ça, là, sur la photo! Tu m'étonnes qu'il y ait eu une coupure de courant, du coup. Ce qui est dingue, c'est qu'il n'y a eu aucune victime et des dégats "minimes"!

Bon, d'accord: on a raté un truc énorme. On ne le découvrira que quelques jours plus tard, à la télé, alors qu'il sera déjà rebouché. Chapeau, les gars! Un(t)raveling, ou l'art de regarder ailleurs... Pendant ce temps, on arrive au Manga kissa et on s'installe dans notre minuscule cabine: ça ressemble à une cabine pour se changer à la piscine sauf qu'au lieu du carrelage y'a un futon en synthétique et au lieu du banc en mélaminé gris chiné, y'a une tablette avec un ordinateur. À côté des bouilloires, quelques distributeurs vendent des snacks bizarres et des noodle soups. Normal.

côté droit de la baie, une marina avec un petit parc derrière un centre commercial...
On va se doucher l'un après l'autre avant de consacrer une (petite) partie de la nuit à envoyer des mails et, surtout, à chercher un spot pour camper les jours suivants. Trouver le spot parfait dans une ville d'environ 1,5 million d'habitants, quand aucun Couchsurfer ne nous a répondu et que les rares campgrounds sont vraiment loin à l'extérieur de l'agglomération (genre une heure de train au moins), c'est tout un art. Il faut savoir utiliser google maps et savoir écouter son intuition. En résumé, il faut avoir un peu de chance et un peu de flair. On survole l'agglomération, sachant qu'on n'a pas l'intention de "ressortir" de Fukuoka. On repère d'abord une baie avec de belles zones vertes et en descendant, on remarque qu'il y a une ligne de train de banlieue qui longe la côte. On zoome encore et on s'attarde sur un petit parc bien boisé, qui paraît assez "isolé" derrière une marina, au fond d'une zone qui semble commerciale (entrepôts, boutiques, etc.). On descend encore, à hauteur de mouette ou même directement avec la street view (merci Google!). Et là on se dit qu'on va tenter le coup en live dans les bosquets du petit cap tout à la pointe de la marina. Hop!

la vue depuis "notre" petit cap, tout à la pointe, derrière un petit temple shinto, en s'éloignant un peu d'un sentier déjà à moitié effacé...
On prend le bus jusqu'au grand centre commercial, où on fait quelques courses d'alimentation, où on visite une boutique Lego et où on regarde un peu des fringues et des trucs, malgré nos sacs à dos. Puis on gagne la marina, qu'on contourne pour entrer dans un parc propret avec des plages équipées de douches, des tables de pique-nique à l'ombre de grands pins, des wc impeccables et, tout au fond, sur un promontoire accessible par une trace de sentier à pas visible entre les racines des pins, un temple Shinto qui a l'air à moitié abandonné. Le sentier continue derrière jusqu'à la falaise, plutôt à pic, avec une vue incroyable sur la mer. Plein ouest, le soleil est encore assez haut mais la lumière change déjà. On a toutes nos affaires avec nous, le camping-gaz, la tente, les sacs de couchage, de l'eau, de la nourriture. Personne en vue: on a la fin de la journée pour nous.

et la vue depuis notre bivouac grand luxe, en pleine agglomération de Fukuoka!
On pose les sacs derrière le temple, même pas besoin de les cacher. On se promène en explorant un peu les environs, et on trouve une petite clairière en retrait du sentier, couverte d'aiguilles de pins, invisible depuis le temple mais ouverte sur la mer. Bingo! On décide donc de redescendre aux toilettes pour un peu d'hygiène avant de préparer le dîner tant qu'il fait encore jour. Ensuite on ira monter la tente et se glisser dans les sacs de couchage. Une règle d'or pour le camping sauvage en milieu pas tout à fait naturel, c'est de monter la tente de nuit et de tout remballer avant le lever du jour. Les nuits sont courtes, mais on a moins de chance de déranger ou de se faire déranger... On passe deux nuits paisibles dans notre super spot de bivouac, en profitant d'une pause bien méritée au milieu de la ville, pour se reposer et ne pas faire grand-chose. Un petit saut au centre commercial pour un peu de wifi, histoire d'établir le contact avec Shimon-chan et de programmer des retrouvailles. En résumé: temps ensoleillé sur les deux petites plages du bout du cap, beaucoup de tranquillité aux abords du temple où l'on passe du temps sans voir personne (à part quelques rares promeneurs et joggeurs)... et pas mal de chance avec ce plan improvisé qui se goupille super bien! Le lendemain soir, après avoir parlé avec Shimon-chan au téléphone (et quel téléphone, les enfants! Voyez plutôt l'engin: dans les années 80 en France, quand on parlait le téléphone rose, c'était en chuchottant et/ou en rougissant...), on se retrouve dans le quartier de la gare pour une soirée ramen assez... riche, puis pour quelques jours de découverte avec lui. Mais ça, c'est une autre histoire!

le téléphone rose dans toute sa splendeur ; les retrouvailles gastronomiques avec Shimon-chan ; et le légendaire "capuccino ramen".



- à suivre -



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* pour les curieux de nature: et même si cette image ne lui rend pas vraiment grâce (ni hommage, c'est dommage). En gros et en vitesse, le cubicle d'un manga kissa, ça ressemble à ça. Pas glorieux, mais efficace. Pas besoin de chaise puisqu'il y a un matelas par terre. En définitive, dormir, se doucher, manger et avoir du wi-fi à haut débit tout ça sans avoir besoin de se déplacer... si c'était gratuit, ce serait le rêve de tout Couchsurfer qui se respecte!


Monday, December 12, 2016

Hasta el fin del Sur (6 de 8)

frikismo y flamencos en Nagasaki


Aquí estamos, pues: donde nos dejó el conductor del autocar VIP que nos recogió a primera hora de la mañana y nos llevó los últimos 40km hasta Nagasaki downtown. Recién salidos de las puertas del infierno (Unzen y Obama), estamos sentados frente a la bahía estrecha en la que se estira, entre colinas boscosas, un puerto industrial enorme. Al fondo, muy lejos, se ve un crucero gigantesco. Ridículmente grande. Como se está acercando, intentamos adivinar hasta donde llegará... Un poco más. Un poco más.

La respuesta tarda en llegarnos unos escasos minutos, no sin generar una cierta angustia - visiblemente compartida con el pequeño grupo de locales que se ha ido formando a nuestro alrededor. Están comentando la jugada, y si bien lo hacen sin usar palabras, despliegan un habánico de movimientos de cabeza muy sútiles (sí sí sí, no no no, quizas quizas quizas) y una escala crómatica del típico "hooooooo!" que tanto juego da a la hora de atribuirle un significado. En fin, que por lo general, eso del crucero no les parece bien. Pero ya está aquí, nos tapa el sol, nos pita con su trompa en todo el jeto y si no nos revienta el muelle de las inmaculadas boyas, es porque no le da la gana. Se conforma con echar una marea de turistas chinos que se diluye rápida entre taxis, autocares VIP y callejones, como si siguieran una refinada maniobra para tomar la ciudad. No son aún las 09:00 cuando nos ponemos de pie y, levantando una ola de "hooooooo!" de respeto y aprobación, cargamos nuestras enormes mochilas en nuestros respectivos hombros y salimos a paso de tortugas borrachas, locos por conocer los secretos de tu dormitorio cada rincón de Nagasaki.

bienvenid@s a Dejima: estampados vintage, efecto miniatura y ambiente colonial...
Primera parada: la minúscula isla artificial de Dejima. Frikipedia les dará toda la información que deseen sobre este singular lugar - ¿singulugar? Construida en el puerto de Nagasaki y conectada a la ciudad y a la tierra firme por un único puente fortificado, fue el único lugar en todo Japón donde los comerciantes Portugueses primero, Holandeses luego - los únicos forasteros tolerados por el Imperio - podían desembarcar y residir para hacer negocio. Hasta 1853 y durante dos siglos, la comunidad holandesa de Dejima fue el único contacto entre Japón y el resto del mundo.

indigoteando con amor y con becari@s de Bellas Artes from Utrecht.
Y durante los años de la invasión de Holanda por Napoleón, Dejima fue el único lugar del mundo donde ondeaba la bandera holandesa. Dicho eso, la diminuta isla es hoy un museo muy bonito y perfectamente restaurado, con un ambiente de kitsch colonial absolutamente irresistible. Woodworking porn, como diría nuestro querido U. y también muchos proyectos de colaboración cultural entre los dos países. Para Wallis, esta profunda y estrecha conexión nipo-flamenca, este entendimiento mútuo entre pragmatismo protestante y pragmatismo shintoista, fue una revelación. Como pisar el eslabón perdido, recogerlo y constatar que encaja en tu pulsera. Bueno, ¿yo qué sé? Tomamos un caffe latte bastante bueno con free wifi y compramos postales. También nos colamos en una expo-conferencia sobre aizome (tinción con índigo), arte milenario y secreto millonero que los Japoneses compartían con los Holandeses, hasta que los Alemanes de la BASF sintetizaron y produjeron industrialmente la indigotina, desmontándole de paso el chiringuito. Cosas de la vida, tu...

Segunda parada: el famosísimo spectacle bridge (puente de los anteojos), ante el cual es indispensable sacarse una foto, obligatorio parar a darse un beso y muy recomendado casarse si te cae cerca o te pilla en una buena ventana... Futuna se enfadó mucho porque le parecía una p--a m----a y "no me jodas tío, cualquier puente de dos arcadas (que son muchos) con agua debajo (que es lo normal) dibuja gafas y no te pateas 40 minutos de barrios residenciales de los años 50-60 para verlo! Pero el spectacle bridge tiene dos grandes méritos: el primero es que este patear 40 minutos por barrios residenciales feos de los años 50-60 te da la oportunidad de encontrarte con mil frikismos cotidianos de la ciudad. Y eso mola cantidad. Bomberos ¡haciendo carrera de mangueras! Casas ¡con churros al estilo Gaudí! y hasta ¡templos griegos de la iglesia de la cientología! Ole ole! Uala neng, Nagasaki está on fire hoy.

Nagasaki resumida en una imágen icónica y tres imágenes frikiepcionales: el cutre puente anteojos ; el auténtico churro de Gaudí ;
a ver ¿quien tiene la manguera más larga? y el templo griego de la iglesia de la cientología (siglos atrás, hivieron a cristianos por menos...)
El segundo es que este patear 40 minutos por barrios residenciales feos de los años 50-60 te recuerda sútilmente cómo la ciudad fue arrasada por la barbarie norteamericana o tal vez por sus ganas morbosas de jugar con la bomba. Estas casitas horteras con fachadas grises y silenciosas, te recuerdan que la Historia, la escriben los ganadores, los que tienen el Bien en su bando. Igual que en Vietnam o en media América latina, vivieron aquí el genocidio liberador del Bien y del Progreso. Lo recibieron de la misma mano liberadora (que nunca rindió cuentas y sigue impune hasta la fecha) que les liberó después con Coca-Cola, Ketchup y diabetes. Para recordar eso, también hay en Nagasaki como en Hiroshima un memorial de la bomba. Un lugar cuya visita sí es obligatoria y no, no es anodina.

Tercera parada: el acogedor aunque pequeñísimo piso de una Couchsurfer (norteamericana justamente), que aceptó alojarnos un par de días. Muy joven, entusiasta y muy simpática, es profe de inglés y millenial con todas las letras.

O'nigiris caseros: arroz, alga nori, furikake, un poco de arte y... mucho cariño.
Ha venido aquí a liberar el pueblo enseñando el ingurishu de Shakespeare John Wayne a los ejecutivos alienados por el yuque de su cultura multi-milenaria. Es Couchsurfer un poco como nosotros: hasta el moño de la típica actitud relaja' CS y del típico CSer apalancao. De hecho, no nos queda muy claro porque insiste en ir a buscarnos a pie a media hora de su casa en lugar de darnos indicaciones, y lo entendemos cuando en la caminata juntos, nos acompaña hasta un supermercado "por si necesitamos comprarnos la comida", pasamos delante de una laundro-mat "por si necesitamos poner una lavadora" y hasta nos señala una frutería y otro colmado justo al lado de casa "por si nos falta algo más adelante". Nosotros ya lo llevamos todo dentro de estas mochilas ridículas que cargamos, y no se cree que no vamos a ser unos apalancaos más. Al irnos por la mañana del tercer día, cuando ya ha salido a currar, le dejamos en la nevera un batch de o'nigiris recién hechos por nosotros con amor y con el molde que nos compramos en un todo a 100 y que quedaba por inaugurar. Se emocionará tanto al encontrarlos a la noche que nos mandará mensajitos casi llorando, diciéndonos de volver cuando queremos, que "my kaza tu kaza" y hasta nos los mencionará en su super referencia CS... El ser humano no está totalmente perdido. Fin (aunque continuará pronto en Fukuoka).


ya está bien para hoy
seguro que teneís cosas que hacer
así que ¡a trabajar! ¡vagos!
besos y abrazos,
W. y F.





Saturday, December 10, 2016

l'art à la bouche: d'égout et des couleurs...

D'une trop courte visite au Japon à l'automne 2006 (grâce à son alors employeur - que l'on ne citera pas ici* - et à la faveur du congrès annuel de la très respectable Metastasis Research Society dont il fut membre pour une courte et symbolique année ; merci d'ailleurs à celles et ceux qui ont permis, parfois malgré eux, un très beau premier rendez-vous avec ce pays et cette culture fascinants**)...

Nara, là où (presque) tout a commencé en 2006. Un grand merci à la MRS...
...d'une trop courte visite au Japon à l'automne 2006, donc, Futuna avait rapporté la photo d'une plaque d’égout de Nara. La première. Celle, magnifique, qui s'étale ci-contre (et est malheureusement un peu rognée sur les bords) avec son faon/daim/cerf: ô la fière mascotte de l'ancienne capitale. Trésor exceptionnel à ses yeux, caprice d'un fondeur excentrique et trouvaille fortuite d'un novice de l'art pont-à-moussonier. Il s'agit en fait d'une habitude apparemment très répandue au Japon - voire d'un véritable sport national, d'une compétition ouverte entre préfectures et municipalités, dans laquelle s'expriment et rivalisent de créativité les artistes de l'assainissement collectif et autres poètes du cloaca maxima. Dix ans plus tard et cette fois accompagné de Wallis, docteure émérite ès Pays du soleil levant, Futuna voit aboutir - enfin! ("il n'y a rien au bout de la patience, dit un vrai-faux proverbe bouddhiste, au bout de la patience, il y a la patience...") - la folle idée de documenter un peu plus la variété et la beauté des plaques d'égout nippones. Cette accumullection voit donc le jour pour son et notre (et votre?) plus grand plaisir. Celui des bouches, bien sûr; celui des yeux, surtout. Car la poésie est partout, surtout là où on l'attend le moins. Le manhole art était là, qui n'attendait que nous... Avec une pensée émue pour J.-C. C., professeur de lettres du lycée du C., à P., on vous laisse méditer un aphorisme qui lui était cher et qu'il attribuait à René Char (non sans raison, d'ailleurs): "la poésie est de toutes les eaux claires celle qui s'attarde le moins au reflet de ses ponts". Personnellement, je n'ai jamais bien bien compris ce qu'il voulait dire, mais ça me semblait fort à propos ici (et je ne sais toujours pas de quel petit loup il s'agit!).


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* pour ne pas faire de publicité gratuite et innécessaire à un laboratoire cosméto-pharmaceutique national, de rayonnement international mais d'implantation resolument loco-régionale estampillée midi-toulousain-rugby-pâté de campagne et a l'ambiance paternaliste facon "le parrain"... oups! j'espere ne pas 

** de cette courte aventure japonaise de 2006 naquit un petit carnet de voyage, écrit tout d'abord sous la forme d'emails destinés aux parents et amis. Il fut ensuite corrigé, complété et posté en quelques épisodes sur un blog qui n'existe plus, ou à peine, ou alors y'a longtemps, etc. Puisqu'ils furent un premier exercice d'écriture et sont un peu la préhistoire de notre Un(t)raveling, je tacherai trouver le temps (!!!) de les récupérer et de m'y repencher, pour les publier prochainement sous l'étiquette avant la lettre. J'inclurai également un lien ici pour d'éventuels suiveurs fidèles en mal de textes " vintage", c'est promis.