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Saturday, November 12, 2016

Jusqu'au bout du Sud (1 de 8)


quais de gare, correspondances, terminus et trains à tête d'insecte-cyber!
Après presqu'un mois et demi passé, comme dans un rêve, au bord de la baie de Kumihama chez Atsushi-san et sa famille - et à peine remis des émotions de la névrite vestibulaire foudroyante de Futuna - on a finalement quitté le Kansai, non sans avoir fait une petite escapade le long de la péninsule de Kyotango et jusqu'à Amanohashidate (pour les curieux, ça se passe ici!). À grand renfort de trains et bus locaux, on a ensuite rejoint - juste à temps et un peu incrédules - une Kyoto pleine à craquer de touristes de tous poils et de toutes nationalités, venus en masse pour voir défiler l'extraordinaire et célébrissime Jidai Matsuri. Notre intention était de passer deux ou trois jours en ville, histoire de voir ou revoir quelques-uns de ses plus de mille temples, de se poser pour écrire des cartes postales et un ou deux articles de ce blog dont le retard s'aggravait. Hélàs, toutes les pensions, guesthouses, auberges et petits hôtels dans notre budget affichaient complet, comme les hôtes Helpx et Couchsurfing qu'on avait contactés en catastrophe 4 ou 5 jours à l'avance. Ce festival, l'un des plus courus de tout le Japon, attire des dizaines de milliers de touristes chaque année et la ville en est absolument saturée. Au-delà des difficultés pour trouver un hébergement, toutes gammes confondues, les transports publics sont blindés et la gare centrale ressemble à la Rambla ou à la rue Saint-Rome un samedi de fin de soldes! On a ainsi passé près de 40 minutes à faire le pied-de-grue, vers 10 heures du matin en descendant du train, pour finalement trouver, non sans s'attirer les regards haineux de familles moins opiniâtres ou moins organisées, un casier de consigne pour nos gros sacs...

télé à la carte et boisson énergétique TRÈS puissante: bienvenue au Love Hotel!
Mais avant de continuer - et puisqu'on parle ici de voyage vers l'inconnu - revenons une douzaine d'heures en arrière. La veille, après cette escapade romantique et sauvage tout autour de la péninsule de Kyotango, il nous avait fallu trouver un endroit où dormir. La nuit était tombée très vite et les abords de Fukuchiyama, ville moyenne où nous avait laissé le dernier train en provenance d'Amanohashidate, ne se prêtaient guère au camping sauvage. En tout cas, on n'avait eu ni le temps ni l'énergie de chercher un spot discret, convenable et facile d'accès. On se sentait fatigués et la perspective de tout déballer, monter le camp et cuisiner dans le noir ne nous enchantait pas. Il y avait une seule alternative et on n'a pas beaucoup douté avant de mettre le cap dessus: un Love Hotel repéré quelques jours auparavant sur Google, juste au cas où. On vous en a déjà parlé (on en a déjà usé et abusé, aussi) en Corée du Sud: si l'on fait abstraction du cadre kitsch-sordide - ou si au contraire on adore ça! - le Love Hotel est une option épatante d'hébergement bon marché et sans souci: plein de "services" inclus et plein d'autres "à la carte" si on veut ; des chambres au décor original ; une bouilloire, un micro-ondes et des trucs utiles en tout genre dans la chambre ; et personne pour vous emm... En bref, c'est le pied! Dans celui-ci, on a pu évidemment se doucher et préparer notre dîner, regarder n'importe quoi sur la télé grand écran, se faire des thés et des cafés instantanés au lait en poudre presque toute la nuit, ou mettre à sécher quelques fringues lavées sur place à la main. Les kleenex et les prophylactiques sont inclus. On a préféré ne toucher ni aux uns (question d'hygiène) ni aux autres (qualité douteuse), mais ils étaient on the house, tout comme les sachets de thé et les dosettes de café. On aurait aussi pu utiliser la borne d'arcade installée entre le porte-manteau et le micro-ondes ou faire du shopping triple-X sans quitter la chambre. On a choisi de passer notre tour, pour ne pas charger nos sacs de plus de souvenirs érot exotiques.

room service: borne d'arcade, kleenex, condoms, console d'ambiance lumière, clim, t.v., hi-fi et vending-machine TRÈS spécialisée (zoomez!).
Le lendemain, on a filé de bonne heure pour Kyoto et son bouillonnant bain de foule, laissant derrière nous le lit défait et le mini-bar intact. La journée est passée très vite entre le festival, un peu de shopping (cartes postales, magnets et autres souvenirs plats et légers), de lèche-vitrine et l'achat d'une tente digne de ce nom, la pluie étant l'une des marques de fabrique un(t)raveling et l'île-où-il-pleut-35-jours-par-mois*, l'une de nos destinations des semaines à venir. Le soir même, non sans avoir âprement bataillé et finalement dû opter pour de la classe "supérieure" au lieu de l'économique, on s'est installés à bord d'un "luxueux" bus de nuit à destination de Fukuoka, tout au nord de l'île de Kyushu, la plus au sud de ce pays-archipel.
l'indispensable roadbook de www.hyperdia.com pour voyager au Japon!
La nuit a été plutôt longue et presque blanche : halte à Osaka (lumière, montée-descente de passagers, raffut, coups de coude, gros sacs...) ; halte à Okayama (lumière, montée-descente de passagers, raffut, coups de coude, gros sacs...) ; halte à Hiroshima (lumière, montée-descente de passagers, raffut, coups de coude, gros sacs...), pause sur une aire d'autoroute au pied de l'imposant pont de Shimonoseki (lumière, tout le monde descend, toilettes et café) ; et finalement, arrivée à Fukuoka, gare centrale Hakata (terminus, tout le monde descend!) au petit matin. Pas très frais, on a pris un petit déjeuner frugal au premier Seven-Eleven qu'on a trouvé au hasard des couloirs de la gare: le classique café au lait à 150 yens et des briochettes un peu synthétiques, genre mousse isolante sucrée et pas dégueu (c'est encore le plus préoccupant) trempées dans le café. Passons... Puis on s'est mis en devoir de trier nos affaires afin d'en laisser un maximum dans un casier de consigne de la gare, avant de débuter notre grand marathon de trains jusqu'à Kagoshima, à l'extrême sud de Kuyshu. Notre idée était de descendre à Kagoshima d'une traite, puis de remonter petit à petit en explorant toute l'île à notre rythme. Du coup, on voulait voyager "léger", c'est à dire sans le trolley à provisions et avec un seul sac à dos par personne, mais avec le matériel de camping pour pouvoir être autonomes : randonner, camper, faire du stop, aller passer quelques jours sur l'île secrète du bout du monde et boucler la boucle ici, à Fukuoka, en y retrouvant Shimon-chan, ainsi que Nao-san et ses amis. On a vérifié que la durée maximale des casiers de consigne était de 3 jours, renouvelables autant de fois qu'on voulait. Mais ça ne nous avançait guère de revenir tous les 3 jours pour remettre des pièces dans une consigne automatique. On a aussi vérifé que passés les 3 jours, les affaires étaient retirées du casier et gardées dans un autre local pendant 1 mois, délai au-delà duquel elles étaient jetées. Si on revenait avant un mois - on s'est dit - on pourrait payer l'amende de retard (juste la somme des frais journaliers, en fait, sans majoration) et tout récupérer. Bien vu, non?**

"dans les transports en commun" chante Thomas F., "les hommes ont le pied marin" - ou la nausée, "les filles sont nerveuses" - ou endormies.
On a donc décidé de jouer cette carte et pour assurer le truc, on a laissé sur notre tas d'affaires bien tassé dans le casier une jolie note moitié en anglais, moitié en japonais, fort aimable et civilisée, qui disait quelque chose comme : "On revient vers le 25/11/2016, merci de garder nos affaires jusque là, on paiera les frais et on vous remercie d'avance! Merci, merci, merci!". On a estimé que ça ferait l'affaire et on est partis sans se retourner. De toutes façons, c'était ça ou on ratait le premier d'une longue série de trains! Parce qu'en effet, pour traverser toute l'île de Kyushu du nord au sud, sans prendre un Shinkansen ou un super bullet Nozomi, il faut se lever de bonne heure et avoir du temps devant soi. Si on veut en plus éviter les Limited Express, il faut aussi développer des trésors de patience et pouvoir s'abandonner à la contemplation - béate - du paysage. Et si l'on choisit, enfin, de privilégier les petits tortillards des compagnies privées locales, il faut aussi savoir lire et déchiffrer les kanjis comme un enfant de 5 ans environ - ce que Wallis, heureusement, faisait avec style et enthousiasme! Après environ deux heures sur la JR (Japan Railway), on est entrés sur les terres de l'Orange Railway, dont c'était justement l'anniversaire ce jour-là. On avait prévu de voyager le lendemain, on aurait pu voyager la veille, mais non. On était là le jour J et pour fêter ça, Orange était gratuit! Après nous avoir appris la bonne nouvelle et demandé d'où on venait, des bénévoles souriantes aux gilets chamarrés nous ont poussé en voiture en criant "Ooooh! Furan-go, Supain-go! Ooooh! Lucky lucky! Furan-go, Supain-go! Very lucky!"

l'Orient-Express de Kyushu: le célèbre Orange Railway ; le Futuna un peu à bout de train ; le personnel souriant et la (fameuse?) cloche!
Et c'est vrai qu'on en avait drôlement, de la chance: débarqués pour ainsi dire de notre Furance et de notre Esupagne natales, de pouvoir voyager gratuit tout le long de l'Orange Railway jusqu'à Kagoshima! Alors bien sûr, c'était gratuit, mais ça n'allait pas plus vite pour autant. Magnifique paysage par la fenêtre: une côte déchirée, des îles sur l'horizon, des rizières partout alentour, des volcans au loin et même quelques palmiers dans la lumière du soir. On a débarqué à la nuit tombée, au sud du Sud, un peu fatigués et la tête vague. On n'était pas très frais à vrai dire, mais très agréablement surpris par la chaleur moite et l'ambiance irréelle de la gare centrale et de ses environs immédiats: un centre commercial énorme envahi de hordes de... comment dire? Bon, bin on va vous montrer, ça sera plus simple:

Vite! Récupérez vos sacs avant que la consigne ne se transforme en citrouille!
de hordes de jeunes gens et jeunes filles déguisés en Blanche-neige, en zombies, en personnages anime ou en trucs difficilement reconnaissables pour des gaijins pas vraiment branchés cosplay (コスプレ, kosupurei) ni Comic-Con. Genre comme si c'était Carnaval ou Halloween, vous voyez? En fait, c'était très vraisemblabement Halloween, sauf que nous on n'avait pas vraiment conscience des dates et que ce type de choses, c'est toujours mieux quand ça vous tombe dessus par surprise. Pas de stress, pas de pression pour le costume, pas de risque d'être déguisé pareil que tout le monde, pas de problème pour ranger clefs et portefeuille dans un collant en latex argenté ou un pelage fuschia soyeux sans poche intérieure. De toutes façons, on était déjà doublement déguisés: une fois parce qu'on était gaijins dans une zone du Japon où ils n'y en a pas tant que ça, et deux fois parce que notre look de backpackers, outfit de brousse froissé et sac à dos de 20+ kilos, devait évoquer soit des super-héros, soit des sortes de survivants d'une dystopie post-apocalyptique à la MadMax... Bref, dans le cours de la même (très longue) journée-marathon (d'accord, il y a eu une nuit en autocar au milieu, mais ça ne compte pas vraiment), on est sortis d'un Love Hotel hypra-kitsch, on s'est plongés dans un défilé historique en costumes, on a écumé d'un bout à l'autre la ligne de chemin de fer de Kyushu et on est descendus du train pour se retrouver au milieu d'une fête d'Halloween assez spectaculaire. Sensation un peu irréelle d'être des extra-terrestres ou, au contraire, de s'être téléportés sur une autre planète... Incrédules, on a un peu traîné dans les allées du centre commercial, puis on est entrés dans un supermarché et comme c'était presque l'heure de la fermeture, on a fait le plein de sushi, sashimi et bento en super promo pour le dîner. On a mangé par là, sur un banc face à la grand-roue, dans la lumière des néons, en regardant passer cet autre défilé en costumes. Et on a commencé à sentir, pour la première fois, que Kyushu était différente du reste du Japon; de Onshu, de Tokyo et du Kansai en tout cas. Malgré l'effervescence, il y avait quelque chose d'informel, de détendu, de tranquille dans l'atmosphère, qu'on n'avait pas encore ressenti dans ce pays et sans doute pas non plus de façon aussi palpable depuis le début de ce non-voyage jusqu'au bout du monde et au-delà. "On dirait le Sud", a fredonné Futuna, tout en se sentant un peu ridicule. On s'est dit que notre bout du monde à nous, il n'était peut-être plus très loin; que peut-être on touchait au but. On s'est dit que c'était peut-être la fatigue tout simplement. Mais ça non plus, ça n'était pas pour nous déplaire...

Kagoshima by night, son centre commercial, sa grande roue et... le réceptionniste (noctambule et très stylé) de notre guesthouse!
En arrivant à l'auberge que Wallis avait repérée sur http://www.hatinosu.net***, le premier individu avec lequel on a eu une interaction, ça a été lui là, au-dessus, sur la photo de droite (effectivement, c'est un Ambystomatidae, un axolotl mexicain pour être précis). On s'est regardés en silence, façon Ishin-denshin et on s'est dit que décidément, Kyushu promettait d'être une expérience unique... Vingt minutes après, on était douchés et on dormait à poings fermés.


à bientôt pour la suite,
joyeux non-Halloween
et plein de bises!
W. & F.


___________________________



* À propos de l'île mystérieuse, secrête et oò il pleut 35 jours par mois: c'est pas qu'on fait monter le suspence exprès depuis un moment, c'est pas qu'on veut créer le buzz, c'est juste qu'on a super envie d'aller la découvrir et qu'on ne sait pas du tout à quoi s'attendre. Ce sera une surprise pour nous autant que pour vous et on ne peut donc en parler que de façon très vague pour l'instant... Un peu de patience!


** Au prix d'un délit d'initiés que seul les voyages dans le temps autorisent: on peut d'ores et déjà vous annoncer que Non! ce n'était pas si bien joué que ça et que l'histoire ne s'arrête pas là. Mais, chut! pour l'instant on joue le jeu et on fait comme si de rien n'était... Suivez l'aventure et à la fin, vous saurez tout!



*** hatinosou.net est une page extraordinaire qui recense une flopée de campings, hébergements, sites de bivouac autorisé, aires de camping sauvage et auberges très bon marché. Elle est malheureusement uniquement en japonais et assez peu intuitive (c'est un euphémisme!), mais nous a permis d'arriver là où la main de l'homme blanc n'avait encore jamais mis le pied et nous a valu quelques sueurs froides de première catégorie... À suivre!



Sunday, October 30, 2016

day-trippin' around Kyotango

Upon leaving Kumihama and Atsushi-san's family (on our way to Kyoto's famous fall festival, the gorgeous Jidai Matsuri, aka Festival of the Ages) and before heading South to Fukuoka to explore Kyushu island), we decided to take an extra day on our -tight- schedule to go on a trip around the whole Kyotango peninsula. It was supposedly a lovely area and a fun thing to do, we wanted to see the wilderness of the coastline and were lured by some famous sightseeings and local (rocky!) curiosities...
about to get on one of Japan's many groovy, vintage or retro-looking, local trains!
Wallis also wanted Futuna to see Amanohashidate, the bridge in the sky, or the dragon in the sea: a three-kilometer long, narrow strip of sand covered in pine trees jumping across the Miyazu bay. The dragon's bridge sitting on the dock of the sky is allegedly one of Japan's three (or was it five?) most iconic views, many many many people embark on a round-trip from Kyoto just to see (sorry!) take a picture (oops!) make a selfie with it in the background... Here is, then, a practical and factual - or so do we hope - report with all the information you need and a bit of inspiration to take this nice 1- or 2-day excursion as we did, or differently! We especially recommend it for the Kumihama Helpxers and AirBnb guests who'd like to see around without a car. There are several direct train options to get to Amanohashidate and the famous Nariai-ji temple, but provided you have the time (and don't mind spending hours contemplating beautiful landscapes with nothing more to do than just exactly this), the full trip around Kyotango is not only worth it: it also has material for your eyes to be extended to a 2- or even 3-day trip, sleeping anywhere along the way or reaching Fukuchiyama. Okay, enough introduction, let's get to the point and start the adventure:

1. from Kumihama or Shotenkyo stations:
 (maybe Atsushi-san will be able to drop you there, or you can (hitch-)hike there or ride and lock the bicycles at the station until you come back - getting on the train and buses with your bikes might be possible and fun, but I wouldn't try that before checking AND making sure it's allowed. Anyway, take an early Kyotango local train bound to Amino and change there for a local bus to Tate Iwa (= “standing rock”). Walk straight off the station and you'll find a bus stop immediately on your left. The waiting time is about 20 minutes and there are several buses, so before jumping on one, check with the driver it’s actually bound to Tate Iwa. The trip to Tate Iwa is quiet and you'll spend most of your time looking at the coast throughout the window.

Tate Iwa, aka the standing rock: panoramically yours ; with a happy, hippie and grassy foreground ; from a distance ; with the desert island mode on.
2. Tate Iwa standing rock: as the driver should remember your question, you're pretty sure not to miss the stop, but it's a tiny village by the sea and you wouldn't imagine that's where you're headed! The interest is on the beach, East of the village. A beautiful and picturesque basaltic rock formation, surrounded by more cliffs and raw beaches. On each side of the little bridge, you'll find some (open) bathrooms and a campsite just minutes from the rock, which could work great for a night as long as you have minimum camping gear. There's mosquitoes and not much more, but the place is nice and clean enough. Well, "clean" must depend on the weather and currents, because that day, the beach wore a thin layer of plastic and fishing trash marking the highest tide. Just at the bus stop is a restaurant (could be a hotel too?) but it was closed the day we were there. Buses pass every hour-and-a-half or so, so you'd better check it upon arrival and make sure not to miss the one you intend to hop on!

the super-busy Kyotango local bus: pick a seat and enjoy the ride ; the issue is NOT with monkeys but with wasps! ; our bus at its un-bus-stop. 


3. Kyogamisaki lighthouse: from Tate Iwa, it's difficult to get lost as you'll follow the same bus line until the terminus, that is: the Kyogamisaki lighthouse itself! Facing uphill from the bus stop, take the only secondary road (on the left) at the corner of a dirt car park. You'll walk about 1,4 km (less than a mile) up and down along this road to the viewpoint and lighthouse. You may be passed by some cars and coaches, be careful and make yourself seen because the road is narrow and some curves sharp. Except for the trails going to the lighthouse and to a higher viewpoint, there is honestly not much to do there. Again: it'll satisfy the contemplative ones.

the ragged coast and open sea from the lighthouse viewpoint. end of the road!
This said, the coast is beautiful and wild, the air fresh and the next bus is one-and-a-half to two hours later. Check it upon arrival and again, don't miss it. You'll have a chance to hitch-hike, but it could make the trip much longer... If you've taken food with you, it's time for a snack. Else, it's time to pity yourselves. We hid our backpacks in the bushes by the bus stop so we wouldn't have to carry them around, but if you take them with you, a bivouac night at the viewpoint or close to the lighthouse could be nice and nobody should ever bother you... Your bus will be waiting on the other side of the road almost one hour before the schedule, but they won't let you on anyway, as you're supposed to get on at the actual bus stop, on your side of the road and at the exact time. As a general rule, don't try and get off the established procedures in Japan, neither because you think your point is logical or fair, nor because you think it's just easier your way! Westerners sometimes have a (probably well-earned) reputation of compulsive trespassers and one of the most famous kotowazas (諺) says deru kugi wa utareru, "the nail that sticks out is hammered down". Which can be understood not only as "keep your head low or society will take care of it for you", but also as "any initiative will be pointed at (and public shaming will do the rest)".

4. To Amanohashidate: the bus will take you all around the Kyotango coastline, with its ragged cliffs and remote fishermen villages. Again, you won't get lost as it is the terminus. You may want to stop in Ine, famous for its fishermen funaya houses. Funaya inn is your option to spend a night there, google it! The ride is pleasant and if you do that on the same day, you get there early in the afternoon (around 3 pm), with still plenty if time to enjoy Amanohashidate.

fishermen village ; funaya houses ; water and more water ; not-so-traditional condo ; island and birds ; one of the many spoilers along the way!


5. Before Amanohashidate: you can cross the bay on the iconic narrow strip of sand covered with pines, but since you arrive from the North, just ask the bus driver to drop you at the cable-car stop. In Japanese English, it sounds something like caiburu caru. Don't worry about making a whole sentence: caiburu caru and a bright smile should work ; kurasai? at the end of anything makes a decent "this thing I just mentioned, please?" and arigato gosaimasu is a "thank you very much" with quite a broad spectrum. The bus will leave you at the last stop before Amanohashidate, on the opposite side of the Miyazu bay. At the foot of the cable-car, 50 meters from where the tourists catch the ferries, there’s a cheap supermarket for your lunch or snack! You can take the steep hike to the Nariai-ji temple (we didn't even try with our full backpacks and the heat, even though the view from there is stunning and this Kan'non temple is said to be beautiful), or you can simply walk across the bay on the most heavenly, perfect and balanced sandy bridge ever...

cruising (in slomo) along the piny crest of the sandy dragon across the golden bay...
The 2.4 km of absolutely flat trail shouldn't take you more than one hour including your picture and beach stops. Of course, you may want to dip in the sea at any point: apparently it's admissible/tolerated/allowed (tick the right box). Finally, there’s a cable car/funicular on each side to go see the views from above and look backwards from between your legs to actually see the bridge in the sky... Several boat tours on the bay, including speed boats, will fulfill the needs of the horsepowaholics.

6. Once you reach the other side (Amanohashidate): there are a couple of temples, shops and bars on the way to the train station just minutes away from the bridge. Everything looked pretty touristy and expensive, so we didn't spend a lot of time "in town", but took a nice nap by the temple.

7. From Amanohashidate train station: you can take a direct train either back to Amino, then to Shotenkyo and Kumihama, or to Fukuchiyama and Kyoto (what we did, but that story may not be suitable for all audiences...). And of course, if you’re lazy or don't have time to take the whole local bus tour around the peninsula (which is really great if you enjoy day dreaming while looking throughout the window, but we can think of friends of ours who'd find that boring to death!), well you can always take a round trip with the direct train: Kumihama/Shotenkyo to Amanohashidate and back. Pack a lunch or buy your cheap bento at the supermarket just opposite the caiburu caru parking lot and you’re ready to go! By the way, with the food being rather expensive in Japan, this is a #GreatTraveler'sTip: most supermarkets sell fresh sushi, sashimi, salads and bentos everyday, whose shelf-life is of a few hours. It means they start to discount some progressively as the day passes. After 6pm, you're sure to find yummy raw fish, grilled meat, vegetables, rice currys, udons and such with a 20 or 30 % off. Unlike what we do "at home", in Japan we usually had light breakfast and lunch and made sure to reach dinner hungry, celebrating it with solemn gratefulness every evening!

clouds over Miyazu bay ; bird theory ; bird practice ; panoramashidate ; holy hand fans ; pine in b&w ; late ride on a Wong Kar Train.

8. Talking in silver (aka the costs): Kumihama to Amino: 290 yens ; Amino to Tate Iwa: 200 yens ; Tate Iwa to Kyogamisaki: 200 yens ; Kyogamisaki to Amanohashidate: 200 yens (on local train and buses). Amanohashidate-Shotenkyo direct trains: between 850 and 1100 yens (regular vs. express).
Total = 1800-2000 yens per person approximately for the round trip. Our food and water for the excursion were as cheap as another 1500 yens for the two of us, dodging the "local" restaurants for tourists.

And as a special bonus only for the brave, another #GreatTraveler'sTip: check the amazing website www.hyperdia.com for all your Japanese train timetables, schedules, platform changes and fares! It's unbelievable how complex the Japanese train network is and how hyperdia makes it easy (obviously, the site is absolutely free and we're not endorsed at all, not by them and to the date, not by anyone else than ourselves!). Just type in your departure and arrival stations and it'll suggest ALL the possible options, from super express deluxe shinkansens to the crappiest, slowest, most local countryside trains. There's a series of boxes you can tick/untick, allowing you to swap the expensive options (including the limited express that has a special fare) and pick among the super slow super long super authentic super cheap ones... Whatever your budget is, if there's a train for you, it's there!


Voilà, if you go there, let us know what you thought and how you liked it.
And if you happen to be staying at Atsushi-san's, say hello and send kisses from us to the whole family!


Wednesday, October 26, 2016

une mosaï-storique de 11 siècles, 2 heures et 5 kilomètres

Tous les 22 octobre - date anniversaire de son établissement comme capitale - la ville de Kyoto célèbre l'un de ses trois principaux festivals: le Jidai Matsuri (時代祭, "festival des âges"). Il s'agit d'une imposante (et interminable!) procession qui circule à travers le centre depuis le Palais Impérial jusqu'au sanctuaire shinto de Heian Ginju., établi en même temps que ce matsuri et responsable de son organisation.
deux des près de deux mille protagonistes du Jidai Matsuri de Kyoto!
Ce 22-ci ne faisait pas exception à la règle et le hasard (un peu aidé, il faut le dire, par la génétique flamande et le sens inné de l'organisation/planification de Wallis) a voulu que l'on débarque en début de matinée d'une escapade autour de la péninsule de Kyotango - dont on reparlera bientôt, c'est promis - à la gare centrale. Prises d'assaut par des milliers de touristes, curieux, fidèles et enthousiastes, eux aussi attirés par cet événement-clef de la vie culturelle et spirituelle de Kyoto, les rangées de casiers de consigne (aussi imposantes et interminables que le Jidai Matsuri lui-même) nous ont fait tourner en rond et en bourrique pendant environ quarante minutes avant de tomber, comme par miracle, sur un couple sur le départ qui libérait le sien (de casier). Faut dire que la compétition était âpre et que les places étaient plus chères que sur le parking du Guinardó après 19 heures. Mais ouf, ça c'était fait! Sac à dos déposés, on était donc prêts à aller voir le défilé (et peut-être aussi à se faire engueuler, mais on connait la chanson et nous la fait pas...).

Bref. Le Jidai Matsuri récapitule plus de onze siècles d'histoire de la ville au travers des costumes de quelque deux mille participants, qui représentent - à rebrousse-temps - les époques, règnes et figures emblématiques de l'histoire du Japon et de son ancienne capitale. Elle débute donc avec les personnages de la restauration Meiji qui marqua, en 1868, l'avénement de Tokyo et la fin du règne de Kyoto sur le Japon, puis continue au rythme de la procession, jusqu'au début de l'ère Heian en 781. Au milieu de la foule nombreuse ("elle appuie de tout son poids, mais la foule est courtoise", dirait Thomas Fersen), on a assisté patients et bouche bée au défilé et on serait bien incapables de vous en dire plus sur les différents costumes et personnages, faute de documentation. Wikipedia vous fournira tous les détails dont vous pourriez rêver, voire plus... On se contentera de quelques images représentatives, parmi lesquelles les curieux sauront reconnaître quelques éléments majeurs et points forts de la procession. Une mosaïque surtout pour le plaisir des yeux, donc, à consommer sans modération:


Et voilà! Sauf erreur de notre part, il n'y en a aucun de répété, même si on n'est jamais à l'abri d'un copier-coller malencontreux. Ils sont dans l'ensemble presque dans leur ordre de passage, donc anti-chronologique. On a pris la liberté d'en déplacer seulement quelques-uns pour des critères eshétiques et d'équilibre de la mosaïque: ils nous le pardonneront, les historiens rigoureux aussi et vous de même; enfin, on espère. Le(s)quel(s) préférez-vous, ou vous impressionne(nt) le plus?


Plein de bises depuis Kagoshima, Kyushu (et oui: le temps passe, on se déplace et l'automne s'installe ici au sud du sud du Japon, même s'il nous laisse pour l'instant pas mal de répit...)!