apprendre à voir, savoir où regarder...
Fukuoka d'en haut: vous voyez la baie avec des zones vertes et une ligne de train? |
Voila, sans s'attarder sur tout ça (et avec toute la gratitude du monde pour cette générosité parfois assez gênante/envahissante), on finit donc par arriver à Fukuoka en train, tard dans la nuit, sales et fatigués. On ne sait pas où dormir et on a bien le contact de Shimon-chan, un ami Helpxer rencontré à Kumihama, mais il n'arrive en ville (chez sa grand-mère) que dans 2 ou 3 jours. À côté de la gare centrale, on a l'adresse de deux Manga kissa*, ces cyber-cafés pour noctambules où on loue à l'heure une cabine privée avec futon, ordinateur et couvertures. Les boissons chaudes sont incluses (à volonté), tout comme l'accès à des cabines de toilette avec douche et - la base, quand même - à une collection de milliers de volumes de mangas. Ça revient beaucoup moins cher qu'un hôtel pour pratiquement les mêmes services, c'est pittoresque et, sociologiquement parlant, c'est beaucoup plus enrichissant. On voulait de toutes façons cocher ça sur la liste des trucs à faire faits, comme le bain dans un onsen sauvage ou la nuit dans un love hotel kitsch - tous deux assez inoubliables, d'ailleurs.
un sinkhole énorme en plein centre de Fukuoka, entre 2 immeubles et sans victime! |
Bon, d'accord: on a raté un truc énorme. On ne le découvrira que quelques jours plus tard, à la télé, alors qu'il sera déjà rebouché. Chapeau, les gars! Un(t)raveling, ou l'art de regarder ailleurs... Pendant ce temps, on arrive au Manga kissa et on s'installe dans notre minuscule cabine: ça ressemble à une cabine pour se changer à la piscine sauf qu'au lieu du carrelage y'a un futon en synthétique et au lieu du banc en mélaminé gris chiné, y'a une tablette avec un ordinateur. À côté des bouilloires, quelques distributeurs vendent des snacks bizarres et des noodle soups. Normal.
côté droit de la baie, une marina avec un petit parc derrière un centre commercial... |
la vue depuis "notre" petit cap, tout à la pointe, derrière un petit temple shinto, en s'éloignant un peu d'un sentier déjà à moitié effacé... |
et la vue depuis notre bivouac grand luxe, en pleine agglomération de Fukuoka! |
On pose les sacs derrière le temple, même pas besoin de les cacher. On se promène en explorant un peu les environs, et on trouve une petite clairière en retrait du sentier, couverte d'aiguilles de pins, invisible depuis le temple mais ouverte sur la mer. Bingo! On décide donc de redescendre aux toilettes pour un peu d'hygiène avant de préparer le dîner tant qu'il fait encore jour. Ensuite on ira monter la tente et se glisser dans les sacs de couchage. Une règle d'or pour le camping sauvage en milieu pas tout à fait naturel, c'est de monter la tente de nuit et de tout remballer avant le lever du jour. Les nuits sont courtes, mais on a moins de chance de déranger ou de se faire déranger... On passe deux nuits paisibles dans notre super spot de bivouac, en profitant d'une pause bien méritée au milieu de la ville, pour se reposer et ne pas faire grand-chose. Un petit saut au centre commercial pour un peu de wifi, histoire d'établir le contact avec Shimon-chan et de programmer des retrouvailles. En résumé: temps ensoleillé sur les deux petites plages du bout du cap, beaucoup de tranquillité aux abords du temple où l'on passe du temps sans voir personne (à part quelques rares promeneurs et joggeurs)... et pas mal de chance avec ce plan improvisé qui se goupille super bien! Le lendemain soir, après avoir parlé avec Shimon-chan au téléphone (et quel téléphone, les enfants! Voyez plutôt l'engin: dans les années 80 en France, quand on parlait le téléphone rose, c'était en chuchottant et/ou en rougissant...), on se retrouve dans le quartier de la gare pour une soirée ramen assez... riche, puis pour quelques jours de découverte avec lui. Mais ça, c'est une autre histoire!
le téléphone rose dans toute sa splendeur ; les retrouvailles gastronomiques avec Shimon-chan ; et le légendaire "capuccino ramen". |
- à suivre -
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* pour les curieux de nature: et même si cette image ne lui rend pas vraiment grâce (ni hommage, c'est dommage). En gros et en vitesse, le cubicle d'un manga kissa, ça ressemble à ça. Pas glorieux, mais efficace. Pas besoin de chaise puisqu'il y a un matelas par terre. En définitive, dormir, se doucher, manger et avoir du wi-fi à haut débit tout ça sans avoir besoin de se déplacer... si c'était gratuit, ce serait le rêve de tout Couchsurfer qui se respecte!
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