Jour 10: via ferrata delle scalette à la Torre di Doblin (2615m, D+ 390m) et
via ferrata De Luca-Innerkofler au Monte Paterno (2740m, D+ 525m)
Après que le Saint-Pierre local nous a ouvert les portes de son paradis minéral - non sans lâcher au passage deux blagues douteuses sur l'Espagne, la crise et sa surprise de voir fonctionner notre carte de crédit - on a suivi la fameuse route mal asphaltée qui serpentait à travers champs (élysées) pour déboucher trop vite sur un parking digne d'un bon centre commercial de province, pour ne pas dire du parc Walibi-Schtroumpf (le bonheur à quelques kilomètres de Longwy). Il y avait là tout ce que l'Allemagne, l'Autriche, la Suisse et l'Italie comptent de coupés Mercedes, de Jaguar et de SUV BMW de mauvais goût, mais aussi le club hollandais des amis du coupé Mazda, la section munichoise des IDHD (Infortunés Détenteurs de Harley-Davidson) et même deux Aston Martin de provenance inconnue, étonnamment garés tout autour du refuge Auronzo, selon une loi tacite de proportionnalité inverse de leur distance à la porte en relation à leur prix. Pour ce qui est de la plèbe et donc à deux ou trois cents mètres de là, des hordes de beauf's gesticulants et bruyants s'affairaient parmi les troupeaux de leurs autobus fumants et grondants, qui avec ses bâtons télescopiques de marche nordique, qui avec son téléobjectif gros comme un saucisson à l'ail, qui, enfin, mouette parmi les mouettes, essayant de se faire passer pour Kilian Jornet… en vain. Juste derrière les autobus, enfin, reléguée tout au fond du parking, à l'abri des regards dédaigneux, la zone réservée aux camper-vans et autres camping-cars. Gratuite, plane et confortable, bénéficiant de vues à couper le souffle sur le Monte Piana, le groupe des Cadini et la face sud des Tre Cime (dont seules deux sont visibles) cette aire autorisée est sans aucun doute la plus luxueuse que nous ayons vue en deux mois en Italie! Une fois installés et non sans avoir salué nos voisins (un couple charmant de retraités allemands de Brème et un groupe de grimpeurs catalans) on a donc remonté, à pied, toute l'échelle sociale jusqu'aux Aston Martin, pour aller prendre un capuccino bien mérité au refuge Auronzo. En fait de refuge, il s'agit plutôt d'un hôtel Ibis déguisé, avec restaurant self-service à salon panoramique, boutique de souvenirs: un festival de cartes postales kitsch, porte-clefs piolets ou edelweiss et autres marmottes siffleuses en peluche… Dès que le filtre pour accéder à la montagne n'est plus la durée de la marche d'approche mais le prix du péage, on s'expose à ce genre de théâtre de variétés. "Ça fait vivre les vallées" et "C'est ce que veulent les gens"... Pour rentabiliser au maximum nos 24 heures dans le parc à thème, on a décidé d'aller dormir tôt et de se lever avant la foule pour essayer de faire deux "petites" ferratas autour des Tre Cime le lendemain. Il faut dire qu'au soir du jour 9, on commençait à bien sentir la fatigue. Sitôt dit, sitôt fait, douche tchèque, joli coucher de soleil, soupette de légumes de saison au speck et au lit.
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Día 10: via ferrata delle scalette a la Torre di Doblin (2615m, D+ 390m) y
via ferrata De Luca-Innerkofler al Monte Paterno (2740m, D+ 525m)
Después de que el San Pedro local nos abriera las puertas de su paraíso mineral - no sin soltar antes un par de bromas acerca de España, la crisis y su sorpresa al ver que nuestra tarjeta bancaria funcionaba - continuamos por la famosa carretera mal asfaltada serpenteando a través de campos (elíseos) para ir a dar enseguida a un parking digno de un gran centro comercial de provincia, por no decir que se parecía al gran parque de los Pitufos. Parecía una convención de coches deportivos Alemanes, Austríacos, Suizos e Italianos: Mercedes, Jaguar y SUV BMW de mal gusto, el club holandés del Mazda coupé, la sección muniquesa de DPHD (Desafortunados Propietarios de Harley-Davidson) e incluso dos Aston Martin de origen desconocido, todos ellos aparcados sorprendentemente cerca, casi cercando el refugio de Auronzo, según una tácita ley de proporcionalidad inversa entre la distancia de la puerta y el precio del vehículo. En lo que respecta a la plebe, dos o trescientos metros más allá, hordas de ciudadanos medios, conservadores y sin amplitud de miras (que si no fuera porque estamos en Italia los llamaríamos sencillamente "españolitos de a pie") se agitaban escandalosos entre los autobuses humeantes y ruidosos, cada cual su locura: unos con palos telescópicos de marcha nórdica, otros con teleobjetivos gordos como salchichones, y los más gaviotas pretendían con sus vestimentas de marca hacerse pasar por Kilian Jornet… en vano. Justo detrás de los autobuses, relegada al fondo del parking, protegida de las miradas desdeñosas, la zona reservada a las furgonetas camper y similares. Gratuita, plana, cómoda y con excelentes vistas al Monte Piana, el grupo de los Cadini y a la cara sur de las Tre Cime. Éste era, sin asomo de duda, el más lujoso jardín que habíamos tenido en dos meses por Italia! Una vez instalados, no sin antes haber saludado a los vecinos (una amable pareja de alemanes de Bremen y un grupo de escaladores catalanes) subimos a pie por la escala social hasta los Aston Martin, para ir a tomar un capuccino en el refugio. De hecho, más que un refugio es un hotel Ibis disfrazado, con restaurante self-service, salón con vistas y tienda de souvenirs: un festival de postales kitsch, llaveros en forma de piolets, flor de edelweiss o marmotas de peluche silbadoras… A la que el filtro para llegar a la montaña deja de ser el tiempo que hay que andar para pasar a ser el precio del peaje, uno se expone a este espectáculo de circo, "Esto da vida a los valles" y "Es lo que quiere la gente", y lo que quieran. Para rentabilizar al máximo nuestras 24 horas en el parque temático, decidimos ir pronto a la cama y levantarnos antes que la muchedumbre para intentar hacer un par de ferratas al día siguiente por los alrededores de las Tre Cime. Hay que reconocer que la noche del día 9, empezábamos a sentir la fatiga. Dicho y hecho, ducha checa, puesta de sol, sopa de verduritas a la speck y pa la piltra.
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