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Tuesday, October 27, 2015

du book-crossing, l'Edelweiss et la recherche du temps perdu...

Lundi matin gris, froid et humide. Je me lève un peu avant sept heures après avoir passé un long moment éveillé dans le lit: impossible de me rendormir - l'effet du changement d'heure sans doute. Après avoir petit-déjeuné et avant de m'asseoir devant l'ordinateur pour commencer ma journée de travail (encore trop tôt pour ça!), je rends une visite de courtoisie au book-crossing* que nous avons monté au coin de la rue en nous installant ici, au printemps.

on se demande si ce n'est pas lui, cynique, qui l'a écrit...
Quelqu'un a apparemment fait de la place dans sa bibliothèque, parce que je trouve la "nôtre" assez pleine. C'est d'autant plus surprenant que dernièrement, un petit malin la vide systématiquement de tous les nouveaux livres, sans doute pour les revendre (à qui? pour combien? est-ce que ça en vaut la peine?). Pas besoin de s'étendre sur cette attitude un peu décevante: il/elle a peut-être plus besoin des livres que nous, voisins et passants qui faisons vivre ce book-crossing depuis mars... Mais ce matin (Alleluiah!), c'est la pêche miraculeuse: au lieu des habituels Harlequin, SAS et brochures de sociologie des années 70, il y a là un petit troupeau d'authentiques trésors en éditions Poche ringardes et jaunies: des classiques - variés, il faut bien le reconnaître - mais bel et bien classiques! Croc-blanc de London, Dix petits nègres de Mme. Christie, L'étranger de Camus, Le lys dans la vallée de Balzac, Pour qui sonne le glas d'Hemingway et quelques autres. À mon âge, je suis prêt à relire n'importe lequel d'entre eux, d'autant plus que certains - que je sais pourtant avoir déjà lus - ne réveillent en moi qu'un vague et lointain souvenir (au lieu de réveiller, par exemple, le tourbillon d'un vent de folie**). Je choisis finalement La nausée de Sartre, un autre de ces livres qui me sont tombés entre les mains trop tôt, il y a presque 20 ans maintenant; et duquel je n'avais probablement - et en dépît de toute ma bonne volonté - pas tiré grand-chose à l'époque. Il faudra un jour, à ce propos, que j'ose enfin raconter mon oral du Bac de français...

le book-crossing dans son environnement naturel: une moisson de classiques au coin de la rue!
" C'était en 95 ou 96, je ne sais plus. J'étais interrogé sur Madame Bovary de Flaubert par une prof' plus toute jeune, en tout cas à mes yeux et du haut de mes seize ans (elle pouvait donc tout à fait en avoir à peine quarante), qui m'avait laissé le choix sinon dans la date, du moins entre deux scènes du roman: celle des Comices agricoles et celle d'une promenade d'Emma avec sa levrette d'Italie. À sa question:

- Alors, vous préférez les comices ou la levrette?

je n'avais pas cillé et avais répondu:

- Les comices, s'il vous plait. Sur la levrette, franchement, je n'aurais pas grand-chose à raconter. 

Ma candeur avait dû l'attendrir, car le reste de l'examen s'était très bien passé... Fin de l'histoire, qui est absolument vraie et authentique." En y repensant des années plus tard, j'en souris, j'en rougis et surtout je ne comprends toujours pas comment elle n'avait pas éclaté de rire. Enfin. J'emporte donc La nausée à la maison, décidé à m'y replonger en alternance avec El maestro y Margarita de Boulgakov que je lis doucement et avec beaucoup de plaisir dans une excellente traduction espagnole. Le vieux Poche est jauni à souhait, sent le papier moisi et j'en ressens presque déjà les symptômes en le serrant dans mes mains le long de l'allée qui remonte entre les potagers des voisins.

un trésor, trouvé ce matin de bonne heure dans les filets du book-crossing.
Comme l'idée de me mettre au travail ne m'emballe guère, je m'installe devant l'ordinateur avec un deuxième café au lait et ouvre Le Monde en ligne, que j'abandonne bien vite. En cause, le premier gros titre: "Le patron [allemand] d'Airbus réclame un marché du travail plus souple pour aider les réfugiés". Sic! Ou sick? En effet, abaisser le salaire minimum et précariser encore un peu plus les travailleurs est une solution idéale pour "les" aider à "mieux s'intégrer"... Rappelons pour mémoire qu'il y a dix jours, Airbus annonçait l'ouverture d'une usine directement aux U.S., "qui permettra, dès 2017, de produire quatre avions par mois pour le marché intérieur, à un coût très compétitif, grâce à des charges particulièrement basses". Voilà qui va aider le marché de l'emploi en Europe, tien! Bon, je ferme la fenêtre (de Chrome), puis je joue un peu avec La nausée (au sens propre comme au sens figuré, hélas...). Je la tourne et la retourne dans mes mains, avant de finalement commencer à la lire, avec cette application obstinée que seules la procrastination ou une motivation sincère sont à même de provoquer en moi.

Puis soudain, à la page 17, je tombe sur eux: deux spécimens de Leontopodium nivale séchés et en parfait état! Deux Edelweiss oubliés là, en presse, par le propriétaire du livre, probablement il y a des années. «Et tout d’un coup le souvenir m’est apparu. Ce goût, c’était celui du petit morceau de madeleine que le dimanche matin à Combray (parce que ce jour-là je ne sortais pas avant l’heure de la messe), quand j’allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Léonie m’offrait après l’avoir trempé dans son infusion de thé ou de tilleul.» Marcel Proust, À la recherche du temps perdu, Du côté de chez Swann, 1913. Quand on passait à Laruns, l'été avec mes parents et ma sœur, une ou deux semaines chez la grand-mère, on y assistait souvent à la fête du 15 août, pour laquelle des jeunes du village en costumes traditionnels défilaient dans la rue avec les danseurs et les musiciens folkloriques, portant des plateaux d'osier couverts d'Edelweiss qu'ils offraient à la ronde en échange d'une pièce. Je devais être vraiment très jeune alors, parce que c'est une fleur protégée en France et pratiquement disparue dans les Pyrénées (et non: je n'ai pas connu les montreurs d'ours de nos vallées!), mais le souvenir des plateaux d'Edelweiss et de ma grand-mère nous en donnant un à chacun avec ordre de les garder soigneusement dans un livre, m'a assailli en tournant la page 15 et en découvrant ces deux-là:

les Edelweiss (Étoiles des glaciers, Étoiles d'argent ou Gnaphales à pieds de lion) de mon enfance.
Il m'en restait bien un écrasé entre deux photos dans un portefeuille, mais il s'est perdu il y a longtemps. Et j'étais retombé sur quelques spécimens, qui dataient aussi de fêtes du 15 août à Laruns, à la page "ed" d'un gros dictionnaire encyclopédique Hachette abandonné dans un carton de vieux livres dans le grenier de mes parents. Depuis, plus rien. Sauf bien sûr ceux - vivants et bien enracinés - croisés sur le bord d'une via ferrata dans les Dolomites l'an dernier. C'est peut-être devenu un délit de les détenir? Il vaudrait mieux vérifier rapidement et, le cas échéant, bien les cacher. Le mieux c'est peut-être de les remettre soigneusement dans La nausée, pour le plaisir du prochain ou de la prochaine qui tombera dessus au book-crossing quand je l'aurai terminée et remise sur son étagère de notre bibliothèque de la rue...


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* vous en trouverez une première version parmi les bricolagesde notre section handmande with love.
** et une carte postale exclusive pour qui nous chantera (par écrit) ce vieux tube des années 80!

Thursday, October 23, 2014

in the mood for... crumbs!

bad weather and snowfall found us at around 3.000m on the Tofana di Rozes, and that's how we met a lovely new friend...

On the 7th day of our Dolo-mythic diet, pretty exhausted, running out of food and dying for a warm shower, we decided to go for one extra hike before heading down to civilization and rest. After a short and cold night on the rifugio Dibona car park, we left early to climb up the beautiful (and challenging) fia ferrata Giovanni Lipella, which goes all the way up to the Tofana di Rozes (3.225m), through WW1 rusty ladders and pitch-dark tunnel only to take you across steep rock faces and exposed scree slopes... We found some ice along the route, some real bad weather and got in the middle of a (mild) snow storm, making us actually a bit nervous about escaping and safely reaching the rifugio Giussani safely.

Nat King Cole featuring the Alpine Chough.
You can find some pictures and a more detailed description of the adventure here, even though we wrote that post in French and Spanish (automatic translations in English-French-Spanish are available by clicking the flags at the bottom of each page of the blog and - we won't repeat it enough: google automated translations can be really funny!). The whole adventure was nice and worth it, despite the tense moment(s) hanging to both the life-line and a poor weather forecast... We needed a break and stopped at the rifugio for a little pause: two warm caffe latte helped and as we took out some biscuits from the backpacks, suddenly, in the loneliness of this stormy, ice-cold day of September, at 2.580m, this little fellah appeared out of nowhere asking for a treat... We grabbed the camera and started to film its flirting with us and couldn't help laughing all along as it came closer, took some food then backed-up on ly to come closer again for another bite... The video is short and we basically edited nothing at all (sorry for this: it's not that we are lazy, we just don't have a clue how to edit videos, except for adding music, trimming, fading and writing down some credits. If you're into video editing or film-making and want to share/exchange habilities, get in touch with us!). The soundtrack came to us as a pretty natural thing, since the charm of this Corvidae was magnetic and its little parade seduced us. Not being judgemental here but, this boy id pretty fat and we reckon we weren't its first feeders up there, ha ha ha! Dude's experienced!

Anyway, here it goes, hope you enjoy it:



Wednesday, September 17, 2014

la chute du régime Dolo-mythique / la caída de la dieta Dolo-mítica

Jours 11-12: une pluie fine et glacée tombait sur les Cinque Torri, qui sentait déjà la fin de l'été et la descente des alpages. Elle avait martelé son rythme syncopé, doucement et comme du bout des doigts, sur la tôle du TRANSITion! pendant une bonne partie de la nuit, révélant au petit matin un chaos de blocs rocheux, de bruyères et d'arbustes tout luisants de gouttelettes… On a donc pris le petit déjeuner au lit, entr'ouvrant le rideau tous les quarts d'heure pour voir "comment ça évoluait" et "si ça finissait par se lever". Dans le fond et comme d'autres fois, la pluie tombait à pic, nous donnant une excuse en béton armé pour ne pas sortir dans le froid se pendre à des cailloux glacés, les doigts crispés et les pieds torturés dans des chaussons de danseuse étoile de deux pointures trop petits… Escalader est un plaisir mais des fois, la motivation est dure à trouver!
Días 11-12: una llovizna gélida caía sobre las Cinco Torres, que olía ya a final de verano y a transhumancia. Nos había amartillado con su ritmo sincopado, suavemente y con las yemas de los dedos, en el techo de la TRANSITion! durante buena parte de la noche, revelando desde bien temprano en la mañana un caos de bloques rocosos, de brezo y arbustos relucientes de la lluvia…Desayunamos en la cama, entreabriendo de vez en cuando las cortinas para observar la evolución y ver si el tiempo se iba a levantar finalmente. En el fondo y como tantas otras veces, la lluvia nos venía de perlas, proporcionándonos la excusa perfecta para no salir a colgarnos por paredes heladas, con los dedos agarrotados de frío y los pies torturados en estas minúsculas zapatillas de bailarina… Escalar es un placer pero a veces cuesta encontrar la motivación! 
Après avoir entendu plusieurs voitures se garer, on a reconnu alentour le cling-cling caractéristique des dégaines, mousquetons et ferrailles pendouillant des baudriers comme autant de breloques. C'est un concert qui rappelle celui des sonnailles des troupeaux en estive, l'odeur de la bouse en moins (celle de la vieille sueur mêlée des cordes terreuses et humides en plus). On a fini par se sentir coupables d'être là et de ne pas vraiment avoir le courage de sortir du lit. On s'est levés et après de longues discussions, on a choisi d'aller "faire un repérage au pied des falaises", mais sans le matériel. C'était déjà révélateur de notre état… On a donc opté pour le petit tour des Cinque Torri - celui que font les mouettes - ce qui nous a au moins permis de constater: (i) qu'il y en a bien plus de cinq, des tours, chacune étant double ou triple et (ii) que les grimpeurs acharnés étaient déjà suspendus à leurs grandes voies sur la face Sud-Ouest de la plus grande Torre, voies pour la plupart dures (VI sup et VII) et peu ou pas équipées. De toutes façons, ce n'était pas à notre menu (on avait repéré des couennes dans nos possibilités, de 5+ à 6c), ils avaient l'air de souffrir (2 cordées l'une derrière l'autre, perdant régulièrement leur itinéraire et peinant à placer des protections sur un rocher humide) et la pluie ne faisait que s'intensifier… Très bien: on a vu Cinque Torri, c'est magnifique, le chaos rocheux est particulièrement photogénique sous ce crachin breton, on pourra pas dire qu'on n'a pas essayé, etc. C'est bon, on peut lever le camp! Sitôt dit, sitôt fait, on est montés au Passo Falzarego, de là au Passo Valparola et on s'est lancés dans la longue et sinueuse descente vers la Val Gardena, où on avait une dernière ascension en vue: le Sass Rigais (3025m) par sa ferrata Est.
Después de escuchar ruidos de coches aparcando fuera, reconocimos  el característico cling-cling de las cintas, mosquetones y otra chatarra colgando de los arneses como tantos otros oropeles. Es un concierto que recuerda al de los cencerros del ganado en el veranero, menos el olor a bosta (que es algo así como sudor viejo mezclado con cuerdas terrosas y mojadas también). Terminamos por sentirnos un poco culpables de estar en ese lugar y a la vez incapaces de salir de la cama. Nos levantamos y tras largas deliberaciones, elegimos la opción "ir a explorar el pie de vía pero sin chatarra". Ese dictamen era bastante revelador de nuestro estado ese día…Dimos una pequeña vuelta alrededor de las Cinco Torres - el tour que haría una gaviota - lo que no impidió sacar alguna conclusión: (i) que hay bastantes más que cinco torres, cada una de ellas siendo en realidad doble o triple,  (ii) que los escaladores estaban ya supendidos de sus grandes vías en la cara suroeste de la torre más grande, la mayoría de ella duras (VI sup y VII) y poco o nada equipadas. De todas formas, esto no estaba en nuestro menú (habíamos visto algunas vías a nuestro alcance de 5+ a 6c), los chicos parecían estar sufriendo (2 cordadas, una tras otra, perdiendo a menudo el itinerario y colocando  duras las penas las protecciones en la roca húmeda) y la llovizna no hacía más que enlluviarse … Muy bien: hemos visto las Cinco Torres, estupendo, el caos rocoso es especialmente fotogénico bajo este calabobos bretón, no se podrá decir que no lo intentamos, etc. Está bien, podemos largarnos! Dicho y hecho, volvimos a subir al Passo Falzarego, de allí al Passo Valparola y nos metimos en la larga y sinuosa bajada hacia el Valle de Gardena, donde había una última ascensión en vista: el Sass Rigais (3025m) por su ferrata Este.
Depuis le début de nos aventures Dolo-mythiques, si on s'est plaints de la mercantilisation galopante du Sud-Tyrol, des nombreux parkings payants, de la perversion du concept de refuges et de la présence envahissante des téléphériques comme ersatz payant des marches d'approche, on n'a pas encore évoqué le bon 75% de l'offre de via ferrata du coin auxquelles on a renoncé parce qu'elles supposaient de payer pour un trajet en téléphérique, télécabine, télé-siège, télé-fabrique-d'obésité-et-de-pollution-d'altitude… On avait simplement décidé de n'envisager aucun itinéraire pour lequel l'approche se ferait autrement qu'à pattes. Sauf peut-être cette dernière, qui nous semblait très belle, un peu moins touristique, menant à la cime d'un beau 3000, et nous trouvait déjà sur le chemin du retour. On y est allés, les yeux brillants d'enthousiasme et on est tombés dans un enfer d'autobus, hôtels et chalets de villégiature pour nord-tyroliens fortunés. On a eu toutes les peines du monde à se garer et on est allés, la fleur au fusil, se renseigner sur les horaires et les prix pour le lendemain: 20 euros par tête pour un stupide aller-retour le cul posé sur un siège en skaï élimé et amorti par presque 20 ans de combinaisons de ski ; un siège qui - de toutes façons - tournerait avec ou sans nous toute la journée, tout l'été et tout l'hiver presque sans interruption. Autrement dit: en plus du parking payant, 40 euros pour gagner le droit d'accéder à la montagne. Mais le plus fort, c'est qu'entre l'heure de première montée et celle de dernière descente du télé-truc, la marche d'approche depuis la gare amont, la durée de la via ferrata, puis la descente et le retour vers le télé-truc, il est difficile de faire le circuit sans passer la nuit au refuge! Ah ah ah! Futuna a craqué: il s'est mis à crier que ça commençait à bien faire, que c'était inadmissible, qu'ils nous faisaient chier avec leur capitalisme sauvage et leur envahissement des montagnes avec leur fric, leur confort moderne et leur civilisation, qu'on en avait asez vu, qu'au moins les Pyrénées c'était encore un terrain vierge de progrès et de consumérisme outranciers et qu'on s'en allait! Na! (il est gentil Futuna, mais des fois, ça lui prend…)
Si bien nos hemos quejado en ocasiones de la mercantilización galopante del Sud-Tirol, de los numerosos parkings de pago, de la perversión del concepto de refugio y de la invasión de los teleféricos como sucedáneo de pago de las caminatas de aproximación nunca habíamos hablado de los buenos tres cuartos de excursiones a los que renunciamos porque implicaban pagar por un trayecto de teleférico, telecabina, telesilla, telefábrica-de-obesidad-y-de-polución-de-altura… Nos negamos en rotundo a subir monte a golpe de teleférico. Quizás sólo esta vez dudamos ante la que nos parecía una hermosa ferrata, un poco menos turística, que nos llevaba hasta la cima de un 3000 y nos pillaba de camino. Allí nos plantamos, llenos de entusiasmo, y caímos en un infierno de autobuses, hoteles, segundas residencias de tiroleses norteños con fortuna(s).  Las pasamos moradas para aparcar y con la flor en el fusil fuimos a informarnos sobre los horarios y los precios: 20 euros por cabeza para una estúpida ida y vuelta con el culo en un asiento de escay gastado y amortizado durante 20 años de monos de esquí; un asiento que - de todas formas - iba a hacer subidas y bajadas sin nosotros, todo el verano, todo el invierno, casi sin interrupción. Dicho de otro modo: además del parking de pago, 40 euros para ganarse el derecho a acceder a la montaña. Pero lo más fuerte, es que entre la hora de la primera subida y la última bajada del tele-cosa, la caminata desde la estación de arriba, el tiempo de la ferrata y la bajada a pie hasta el tele-bicho, se hacía difícil hacer todo el circuito sin verse obligado a hacer noche en el refugio (hotel)! Ai ai ai! En Futuna va fer un pet:  empezó a despotricar que ya estaba bien, que era inadmisible, que se fueran a freír espárragos con su capitalismo salvaje y su perversión financiera en la montaña, su confort moderno y su civilización, que ya estaba hasta el moño, que los Pirineos al lado de esto eran tierras inexploradas por el progreso y el consumo a ultranza y que nos largábamos! Na! (Futuna, no te preocupes! a todos nos agarran días sombríos, incluso a los más nobles y adorables seres…)
On a donc pris la route, fêté la chute du régime Dolo-mythique et célébré dix journées belles, intenses et inoubliables. On a jeté un drap propre et neuf sur ce programme intensif de remise en forme et on a glissé le long de routes secondaires de Bolzano à Bergamo, Milano, Torino puis au col de Montgenèvre. Là haut, au détour d'un tunnel, on s'est tout d'un coup retrouvés en France. Quelques kilomètres de plus et on arrivait à B., perle des Hautes-Alpes, joyau blotti au creux de ses Écrins. Le comité d'accueil nous attendait en grande pompe: un froid mordant, une pluie épaisse et des guides de haute montagne mal lunés!
Así fue como pusimos pies en Polvorosa y celebramos el fin del régimen Dolo-mítico tras diez días increíbles, intensos e inolvidables. Dejamos atrás el paraíso y pusimos rumbo a Bolzano, Bergamo, Milano, Torino por carreteras seundarias y luego al cuello de Montgenèvre. Allá arriba, a la vuelta de un túnel, nos encontramos de golpe en Francia. Unos kilómetros más y llegábamos a B., perla de los Altos Alpes, un diamante en bruto. La recepción fue de lo más suntuosa: un frío mordaz, una cortina de lluvia tupida y guías de montaña con mal día!

Monday, September 15, 2014

un régime Dolo-mythique / una dieta Dolo-mítica (#10)


Jour 10: via ferrata delle scalette à la Torre di Doblin (2615m, D+ 390m) et
via ferrata De Luca-Innerkofler au Monte Paterno (2740m, D+ 525m)


Après que le Saint-Pierre local nous a ouvert les portes de son paradis minéral - non sans lâcher au passage deux blagues douteuses sur l'Espagne, la crise et sa surprise de voir fonctionner notre carte de crédit - on a suivi la fameuse route mal asphaltée qui serpentait à travers champs (élysées) pour déboucher trop vite sur un parking digne d'un bon centre commercial de province, pour ne pas dire du parc Walibi-Schtroumpf (le bonheur à quelques kilomètres de Longwy). Il y avait là tout ce que l'Allemagne, l'Autriche, la Suisse et l'Italie comptent de coupés Mercedes, de Jaguar et de SUV BMW de mauvais goût, mais aussi le club hollandais des amis du coupé Mazda, la section munichoise des IDHD (Infortunés Détenteurs de Harley-Davidson) et même deux Aston Martin de provenance inconnue, étonnamment garés tout autour du refuge Auronzo, selon une loi tacite de proportionnalité inverse de leur distance à la porte en relation à leur prix. Pour ce qui est de la plèbe et donc à deux ou trois cents mètres de là, des hordes de beauf's gesticulants et bruyants s'affairaient parmi les troupeaux de leurs autobus fumants et grondants, qui avec ses bâtons télescopiques de marche nordique, qui avec son téléobjectif gros comme un saucisson à l'ail, qui, enfin, mouette parmi les mouettes, essayant de se faire passer pour Kilian Jornet… en vain. Juste derrière les autobus, enfin, reléguée tout au fond du parking, à l'abri des regards dédaigneux, la zone réservée aux camper-vans et autres camping-cars. Gratuite, plane et confortable, bénéficiant de vues à couper le souffle sur le Monte Piana, le groupe des Cadini et la face sud des Tre Cime (dont seules deux sont visibles) cette aire autorisée est sans aucun doute la plus luxueuse que nous ayons vue en deux mois en Italie! Une fois installés et non sans avoir salué nos voisins (un couple charmant de retraités allemands de Brème et un groupe de grimpeurs catalans) on a donc remonté, à pied, toute l'échelle sociale jusqu'aux Aston Martin, pour aller prendre un capuccino bien mérité au refuge Auronzo. En fait de refuge, il s'agit plutôt d'un hôtel Ibis déguisé, avec restaurant self-service à salon panoramique, boutique de souvenirs: un festival de cartes postales kitsch, porte-clefs piolets ou edelweiss et autres marmottes siffleuses en peluche… Dès que le filtre pour accéder à la montagne n'est plus la durée de la marche d'approche mais le prix du péage, on s'expose à ce genre de théâtre de variétés. "Ça fait vivre les vallées" et "C'est ce que veulent les gens"... Pour rentabiliser au maximum nos 24 heures dans le parc à thème, on a décidé d'aller dormir tôt et de se lever avant la foule pour essayer de faire deux "petites" ferratas autour des Tre Cime le lendemain. Il faut dire qu'au soir du jour 9, on commençait à bien sentir la fatigue. Sitôt dit, sitôt fait, douche tchèque, joli coucher de soleil, soupette de légumes de saison au speck et au lit.
Día 10: via ferrata delle scalette a la Torre di Doblin (2615m, D+ 390m) y
 via ferrata De Luca-Innerkofler al Monte Paterno (2740m, D+ 525m)


Después de que el San Pedro local nos abriera las puertas de su paraíso mineral - no sin soltar antes un par de bromas acerca de España, la crisis y su sorpresa al ver que nuestra tarjeta bancaria funcionaba - continuamos por la famosa carretera mal asfaltada serpenteando a través de campos (elíseos) para ir a dar enseguida a un parking digno de un gran centro comercial de provincia, por no decir que se parecía al gran parque de los Pitufos. Parecía una convención de coches deportivos Alemanes, Austríacos, Suizos e Italianos: Mercedes, Jaguar y SUV BMW de mal gusto, el club holandés del Mazda coupé, la sección muniquesa de DPHD (Desafortunados Propietarios de Harley-Davidson) e incluso dos Aston Martin de origen desconocido,  todos ellos aparcados sorprendentemente cerca, casi cercando el refugio de Auronzo, según una tácita ley de proporcionalidad inversa entre la distancia de la puerta y el precio del vehículo. En lo que respecta a la plebe, dos o trescientos metros más allá, hordas de ciudadanos medios, conservadores y sin amplitud de miras (que si no fuera porque estamos en Italia los llamaríamos sencillamente "españolitos de a pie") se agitaban escandalosos entre los autobuses humeantes y ruidosos, cada cual su locura: unos con palos telescópicos de marcha nórdica, otros con teleobjetivos gordos como salchichones, y los más gaviotas  pretendían con sus vestimentas de marca  hacerse pasar por Kilian Jornet… en vano. Justo detrás de los autobuses, relegada al fondo del parking, protegida de las miradas desdeñosas, la zona reservada a las furgonetas camper y similares. Gratuita, plana, cómoda y con excelentes vistas al Monte Piana, el grupo de los Cadini y a la cara sur de las Tre Cime. Éste era, sin asomo de duda, el más lujoso jardín que habíamos tenido en dos meses por Italia! Una vez instalados, no sin antes haber saludado a los vecinos (una amable pareja de alemanes de Bremen y un grupo de escaladores catalanes) subimos a pie por la escala social hasta los Aston Martin, para ir a tomar un capuccino en el refugio. De hecho, más que un refugio es un hotel Ibis disfrazado, con restaurante self-service, salón con vistas y tienda de souvenirs: un festival de postales kitsch, llaveros en forma de piolets, flor de edelweiss o marmotas de peluche silbadoras… A la que el filtro para llegar a la montaña deja de ser el tiempo que hay que andar para pasar a ser el precio del peaje, uno se expone a este espectáculo de circo, "Esto da vida a los valles" y "Es lo que quiere la gente", y lo que quieran. Para rentabilizar al máximo nuestras 24 horas en el parque temático, decidimos ir pronto a la cama y levantarnos antes que la muchedumbre para intentar hacer un par de ferratas al día siguiente por los alrededores de las Tre Cime. Hay que reconocer que la noche del día 9, empezábamos a sentir la fatiga. Dicho y hecho, ducha checa, puesta de sol, sopa de verduritas a la speck y pa la piltra.
Ferrata delle scalette a la Torre de Doblin: levés avec le soleil, on a laissé le parking à l'heure où les plus courageux de nos voisins se faisaient à peine chauffer le café. Le chemin qui contourne par l'Est les tours de Tre Cime gagne rapidement le petit col et le refuge de Lavaredo et nous conduit en une petite heure au refuge Locatelli, dont la terrasse est une invitation à contempler la face Nord des trois cimes les plus célèbres du panthéon alpin… On en oublierait presque les objectifs du jour. La Torre di Doblin est un petit sommet sans prétention mais très élégant, un belvédère aérien d'où les Tre Cime sont encore plus belles dans la lumière du matin. La ferrata qui remonte toute sa face nord-ouest est en fait la remise au goût du jour de l'itinéraire qui menait, durant la Grande Guerre, des bunkers de la base à l'observatoire d'artillerie situé à son sommet… Là encore, penser à la guerre, aux soldats, à l'hiver, aux combats et au front autrichien sur les crêtes d'en face donne le vertige et la nausée, plus que n'importe quel pas d'alpinisme exposé. L'ascension est raide et le parcours ludique, même si les vestiges de cheminées, murs et plates-formes de bois vermoulu jonchées de barbelé rouillé ne donnent pas particulièrement envie de rire. Si l'arrivée au sommet et le panorama depuis la croix sont merveilleux et magiques, s'en arracher pour redescendre par une autre ferrata en face sud-est, entre éboulis et marches d'escalier taillées grossièrement est un mal nécessaire. On sent le mal aux jambes du dénivelé accumulé en 9 journées actives sur 10. Les courbatures des épaules et du dos tirent, les bretelles des sacs frottent et le soleil qui a réussi à se glisser entre les nuages et entre les vêtements, a laissé quelques morsures ici et là… Le retour au plancher des vaches et au refuge Locatelli est très rapide, et après avoir hésité (la fatigue, décidément, est bien là), on décide de s'offrir quand même le Monte Paterno avant de repartir. Qui sait quand on aura l'occasion de revenir?
Ferrata delle scalette a la Torre de Doblin: despiertos con el sol, dejamos el parking y nos despedimos de los vecinos que, a esa hora, recién se calentaban el café. El camino que rodea por el este las torres de las Tre Cime llega rápidamente a un pequeño paso y nos lleva en poco menos de una hora al refugio Locatelli, donde la terraza es una invitación a contemplar la cara Norte de las tres cimas más célebres del panteón alpino… Pero no nos olvidáramos de los objetivos del día. La Torre de Doblin es una pequeña cima que sin ser pretensiosa tiene una elegancia sin par, un peñasco desde donde las Tre Cime son aún más bonitas con esta luz del alba. La ferrata que sube por la cara noroeste es de hecho un revival de un viejo camino de guerra que iba desde los búnkers a los pies de la torre pies hasta el observatorio de artillería en la cumbre… Una vez más, el pensar en la guerra, en los soldados, el invierno, los combates y el frente austríaco en las carenas del otro lado nos da vértigo y náuseas, más que cualquier paso expuesto haciendo alpinismo. El ascenso es escarpado y el trayecto lúdico, aún sin hacernos especialmente gracias las plataformas de madera carcomida cubiertas con restos de alambradas herrumbrosa, los muros que se desmoronan y las estrechas chimeneas. Si la llegada a la cima y la vista panorámica desde la cruz son mágicas y maravillosas, bajar por otra ferrata en la vertiente sureste es el mal necesario, entre guijarros y escaleras talladas groseramente en la roca. Se nota el cansancio en las piernas del nivel acumulado en los 9 días activos precedentes. Duelen las agujetas en los ombros y la espalda, las tiras de la mochila molestan y el sol que llegó a deslizarse entre las nubes y a través de las ropas dejó alguna que otra tarascada aquí y allá… La vuelta al refugio Locatelli es muy rápida, y después de algunas dudas (el cansancio está definitivamente presente), terminamos por obsequiarnos con el ascenso al Monte Paterno antes de la partida. Al fin y al cabo, quién sabe cuando podremos volver a este lugar?
Ferrata De Luca-Innerkofler au Monte Paterno: depuis le refuge, un sentier évident mène à une galerie (encore une!) de la Grande Guerre et celle-ci monte jusqu'au départ de la ferrata. On s'arrête sur un petit balcon au soleil pour finir nos restes du petit déj': un peu de pain et de speck, une banane et du muesli. Puis on allume les frontales et on attaque calmement la montée, régulière mais franchement raide, dans la galerie. Après une dizaine de minutes, on sort en pleine face Est du Monte Paterno et on suit le tracé évident de la ferrata le long d'un couloir étroit de roche friable. Quelques ressauts d'escalade facile et on rejoint la voie normale à un petit col, où il nous faut faire la queue pour la dernière partie de la montée, partiellement équipée et vraiment exposée. La brume monte très vite et une fois au sommet, on ne voit absolument rien alentour, si ce n'est le gros groupe d'allemands - une vingtaine au bas mot - qui occupe méthodiquement TOUS les rochers plats et confortables du sommet, à grand renfort de sacs à dos, cordes, nappes de pique-nique et étalages d'habits pour marquer leur territoire. On ne traîne pas et on redescend aussitôt, pour tomber sur un couple de retraités, allemands aussi, qui ont le pied peu sûr et l'air terrifiés par la brume… Elle sourit nerveusement et demande de l'aide, lui répète en boucle "tunnel? tunnel? tunnnnnnnnel!!!" en nous dévisageant. On les prend donc avec nous et on les fait descendre jusqu'au col, en leur tenant les pieds dans les ressauts et en leur disant que tout va bien et que le (bout du) tunnel n'est plus très loin. Arrivés au col, on leur montre le panneau qui indique le refuge, la ferrata de descente (si ce n'est pas par là, par où donc sont-ils montés?) et même, tout en bas, l'entrée de leur fameux tunnnnnnel!!! Ils nous saluent avec des mots d'amour et des louanges que nous ne comprenons hélas que grâce au contexte, tandis que nous descendons par la voie normale. Loin d'être facile, celle-ci est raide et exposée sur un très mauvais terrain, mais offre le grand tour du Monte Paterno par le Sud-Est, pour finalement gagner par un vire étroite un petit col d'où l'on retrouve les Tre Cime perdues dans la brume, avant de retourner au Col de Lavaredo en longeant le pied escarpée de la Croda Passaporto. À notre surprise et pour notre grand plaisir, les dernières minutes du circuit se font en rampant dans une mini-galerie aussi oppressante qu'amusante.
Ferrata De Luca-Innerkofler al Monte Paterno: pasado el refugio, un sendero evidente lleva hasta una galería (otra!) de la Gran Guerra y ésta sube hasta el inicio de la ferrata. Nos detenemos en un pequeño balcón al sol para terminar las migas del desayuno: un poco de pan y de speck, un plátano y un poco de muesli. Con las energías repuestas, encendemos los frontales y atacamos la subida sin prisa pero sin pausa, galería adentro. Al cabo de unos diez minutos, salimos a la cara este del Monte Paterno y seguimos lo que parece la traza de la ferrata a lo largo de un pasillo estrecho de roca descompuesta. Algunos resaltos de escalada fácil hasta encontrarnos con la vía normal de subida a la altura de un pequeño cuello donde hay que hacer cola para la última parte de la subida, parcialmente equipada y francamente expuesta. La bruma sube rápidamente y una vez arriba, no se ve absolutamente nada alrededor excepto un grupo numeroso de alemanes  - una veintena por lo menos  - que se distribuyen metódicamente por todas las rocas cómodas de la cima acompañados de notable despliegue de mochilas, cuerdas, chaquetas y manteles de picnic, visiblemente en un intento de asegurar(se) la zona. Así pues, no nos dormimos en los laureles de la cima y nos disponemos a bajar, seguidos ahora de cerca por una pareja de jubilados, alemanes también, con pie poco seguro y al parecer aterrorizados por la niebla. Ella sonríe nerviosamente pidiendo ayuda, y él repite sin parar "tunnel? tunnel? tunnnnnnnnel!!!" con insistencia. Los adoptamos para un trozo del camino, les ayudamos a tomar pie e intentamos tranquilizarles. De vuelta en el pequeño cuello, les mostramos el cartel que indica el refugio, la ferrata de descenso (si no es por allí, por donde deben haber subido?) e incluso más abajo a lo lejos la entrada de su famoso tunnnnnnel!!! Nos saludan con palabras cariñosas y alabanzas que no entendemos más que por el contexto y nos despedimos para bajar por la vía normal, Lejos de ser fácil, la bajada es un terreno empinado y resbaladizo pero la oportunidad para dar una gran vuelta al Monte Paterno por el sureste y luego, bordeando el escarpado pie de la Croda Passaporto llegar por una estrecha cornisa al paso donde se encuentran las Tre Cime escondidas tras la bruma. Para nuestra sorpresa y gran placer, los últimos minutos de este hermosos itinerario circular transcurren reptando por una galería minúscula tan claustrofóbica como divertida.
Retour au plein jour sous la lumière de midi, pour trouver des nuées de mouettes en liberté sur le boulevard entre les refuges Locatelli, Lavaredo et Auronzo. L'arrivée au TRANSITion! se fait au pas de course, un plat de penne rigate au pesto nous remet d'aplomb, et avant que les carrosses ne redeviennent des citrouilles, nous redevenons mortels laissant les portes du paradis se refermer derrière nous… Avec une forte probabilité de pluie pour le jour suivant et les corps qui nous demandent une trêve, on met le cap sur le col de Falzarego et les très photogéniques Cinque Torri pour, peut-être, escalader quelques couennes le lendemain. Pour l'heure, mission J10 accomplie, Buika et Chucho nous bercent sur la route qui redescend vers C.d'A., puis remonte tout en virages vers le col de Falzarego…
De vuelta a la luz del mediodía, nos encontramos con multitudes de gaviotas en libertad por el bulevar que discurre entre los refugios Locatelli, Lavaredo y Auronzo. La llegada a la TRANSITion! a paso de marcha rápida, un plato de penne rigate al pesto que nos trae de vuelta al mundo, y antes de que las carrozas se conviertan en calabazas, nos volvemos mortales dejando atrás las puertas del paraíso que se cierran tras de nosotros… Con una fuerte probabilidad de lluvia al día siguiente y los cuerpos que nos piden una tregua, ponemos rumbo al paso de Falzarego y a las muy fotogénicas Cinque Torri para escalar, si es que nos quedan fuerzas, al día siguiente. Por el momento, misión del día 10 cumplida, Buika y Chucho nos mecen en la carretera de vuelta a C.d'A., y luego zigzagueamos hacia el paso Falzarego…

Sunday, September 14, 2014

un régime Dolo-mythique / una dieta Dolo-mítica (#8-9)

au fond à gauche, le groupe des Cadini: la cime N-E est la première / al fondo izquierda, el grupo de Cadini: la cima N-E es la primera.

Jour 8: relâche!

Du coup, on a passé toute une journée à C. d'A., un peu déçus par (les vestiges de) son modèle de tourisme: ça n'avait guère d'éclat à nos yeux, peut-être parce qu'il n'y avait pas de neige pour tout recouvrir, peut-être parce que la splendeur de ces jeux olympiques de '56 était un peu trop loin déjà. En tout cas, la pluie et le froid n'ont pas franchement égayé le panorama d'hôtels ringards et de boutiques de fringues d'un autre âge… En fin d'après-midi, on s'est mis en route vers les Tre Cime, sommets dolo-mythiques s'il en est, et on ne s'est arrêtés qu'une fois arrivés aux barrières du péage qui en gardent jalousement l'accès: 24 euros pour 24 heures dans le Parc et 4 km mal goudronnés! Tu parles d'un mythe aux oeufs d'or… On a décidé d'aller les admirer depuis les sommets voisins de Cadini, pour cocher la très classique ferrata Merlone, célèbre pour ses 300 échelons et ses vues impressionnantes… Sur la petite route qui conduit à Tre Cime, le joli lac de Misurina fait figure de point de non-retour: à partir de là, on voit se multiplier les panneaux interdisant de se garer, de camper, de s'arrêter, de circuler en fourgon aménagé, de passer la nuit et plus généralement, d'être là sans consommer ni payer quelque chose à quelqu'un. Dire qu'on nous y regardait mal serait un euphémisme, tant on voyait les fronts se plisser dans l'effort de mémoriser notre immatriculation pour la téléphoner à la maréchaussée. On s'est garés dans un coin caché complètement en pente, et après avoir cuisi-dîné un bouillon de poireau, on a jeté l'éponge et roulé la viande dans le torchon.
Día 8: ¡descanso!

Pasamos, pues, el día entero en C. d'A., un poco decepcionados con (los vestigios de) su modelo turístico: no brillaba tanto a nuestros ojos, quizás porque no había nieve llenándolo todo, quizás porque el resplandor de aquellos juegos olímpicos del '56 quedaba ya un poco lejos. En todo caso, la lluvia y el frío no ayudaban mucho a alegrar un panorama de hoteles barrocos y tiendas de ropa de otra época… A la tarde salimos camino de las Tre Cime, cimas dolo-míticas donde las haya, y sólo paramos al encontrarnos con las barreras del peaje que guardan la única carretera de acceso: 24 euros para 24 horas en el parque y 4 km mal asfaltados! Menudo mito de los huevos de oro... Decidimos pues ir a verlas desde las cimas vecinas de Cadini y probar la clásica ferrata Merlone, famosa por sus 300 escalones y sus vistas impresionantes… En la carretera que lleva a Tre Cime está el bonito lago de Misurina, como un punto de no retorno: a partir de allí brotan y pululan los carteles que prohíben aparcar, acampar, parar, detenerse, estar en camper o furgoneta, pernoctar, contemplar plácidamente  y más generalmente: andar por ahí sin consumir ni pagarle nada a nadie. Decir que nos miraban mal sería un eufemismo, ya que directamente fruncían el cejo al tiempo que memorizaban nuestra matrícula para podérsela comunicar a la policía. Aparcamos en un rincón escondido, eso sí con fuerte pendiente, y tras haber coci-cenado un caldito de puerros, lo llamamos un día y nos fuimos a dormir.
Jour 9: via ferrata Merlone à la Cima NE de Cadini (2790m) ; D+ 520m

Et après la pluie, le beau temps! Prêts à repartir de plus belle, on s'est levés tôt et du bon pied. Dans la montée courte mais raide jusqu'au refuge, le soleil a mis un bon moment à nous rattraper et encore engourdis, on a pu chauffer les moteurs en silence dans l'ombre (humide) d'un bois de conifères. Sur la grande terrasse herbeuse devant le refuge, un père et ses deux enfants s'apprêtaient à partir, leurs sacs déjà sur les dos. Quand Futuna, enthousiaste, leur a demandé s'ils allaient faire la Merlone, le père lui a répondu en italien quelque chose qui ressemblait à "Grands dieux non! 300 échelons de fer rouillé à l'aller et au retour, merci bien, très peu pour moi! Enfin, s'il y en a à qui ça plait..." Hum… Après nous avoir un peu gâté la sauce, il a pris ses gosses et il est parti se faire pendre ailleurs. On a donc remonté un pierrier et traversé un gros névé en suivant comme on a pu des balises aux airs de drapeau argentin, jusqu'au premier câble rouillé, tout au pied de l'élégante cime Nord-Est.
Día 9: via ferrata Merlone a la Cima NE de Cadini (2970m) ; D+ 520m

Y tras la tormenta, llegó el buen tiempo! Listos para arrancar frescos, nos levantamos pronto y con buen pie. Durante la corta pero empinada subida hasta el refugio, el sol tardó un buen rato en pillarnos y aún aletargados, pudimos calentar motores en silencio y a la sombra (húmeda) de un bosque de coníferas. En la gran terraza herbosa delante del refugio, un padre y sus dos polluelos, con las mochilas en la espalda se aprestaban a partir. Futuna, entusiasta donde los haya, les preguntó si iban a subir a la Merlone y el padre no tuvo mejor idea que responder en italiano algo así como "Merlone? 300 escaleras oxidadas para subir y otras tantas para bajar! Ni borracho! En fin, si hay a quien le gusta, contra gustos…" Hum… Así que después de intentar aguarnos la fiesta, cogió y se fue con su música a otra parte. Subimos por un cantizal y atravesamos un gran nevero, siguiendo a duras penas las balizas argentinas que fuimos encontrando hasta el primer cable oxidado, al pie de la elegante cima Nordeste.
On a mis un moment à repérer la ligne des échelles zébrant la grande paroi rocheuse, on s'est équipés en lançant vers le ciel des regards inquiets, puis on a attaqué. Et comme on montait, la vue s'est ouverte progressivement sur les sommets alentour, révélant peu à peu la face sud des Tre Cime. La ferrata en elle-même est très agréable, les échelles en piteux état pimentent un peu la progression et quelques passages en escalade sur une très bonne roche permettent de s'amuser un peu. Mais surtout, on va à la Merlone pour la vue et l'ambiance, extraordinaires! N'en déplaise à l'oiseau de mauvais augure rencontré au refuge, elle en vaut la peine, et l'arrivée à la petite plateforme du sommet, ouverte à 360º mais décidément dédiée à la contemplation des Tre Cime, est un moment unique! On a mangé nos sandwiches là en haut, du gaz plein les yeux, et on n'est sortis de notre rêverie que pour laisser la place au jeune allemand monté non loin derrière nous, accompagné de sa marmotte en peluche. Règle nº8: l'ingrédient mystère, c'est qu'il n'y a pas d'ingrédient mystère... (à part bien sûr celui que tu ajoutes).
Nos llevó un rato encontrar la línea de escaleras que zigzagueaba pared arriba, nos pusimos los equipos mirando al cielo intranquilos, y empezamos. Y a medida que fuimos subiendo, las vistas a las cimas de alrededor se fueron abriendo poco a poco, revelando a su vez la cara sur de las Tre Cime. La ferrata en sí es muy agradable, las escaleras, en penoso estado, salpimientan la ascensión y algunos tramos escalables sobre roca en muy buen estado le permiten divertirse. Pero sobretodo, uno sube a la Merlone por las vistas y la atmósfera en la cumbre, extraordinarias! Le guste o no al pájaro de mal agüero que nos encontramos en el refugio, vale la pena, y la llegada a la pequeña plataforma en la cima, con vistas panorámicas de 360º pero decididamente dedicada a la contemplación de las Tre Cime, es un momento único! Nos comimos unos bocadillos arriba, nos empachamos la vista, y sólo despertamos del sueño para dejarle sitio a un joven alemán que subió (acompañado de su marmota de peluche) no muy lejos detrás de nosotros. Regla nº8: el ingrediente sercreto es que no hay ingrediente secreto... (o en todo caso, lo pones tú).
La redescente se fait par le même itinéraire, et loin d'être une répétition c'est un nouveau moment de pur plaisir rocheux, accroché à la paroi abrupte et avec une vue vertigineuse sur la vallée et les environs jusqu'au refuge et au-delà. On s'y est arrêtés (au refuge) le temps d'apprécier les costumes tyroliens et l'humeur joviale des gérants, puis on est redescendus en trottiant, slalomant entre les mouettes, fort surprises de nous voir déjà sur le chemin du retour… Fidèles à notre habitude, on a mangé vers 15 heures au TRANSITion! et après une sieste bien méritée, on a pris une grande respiration et on est allés se présenter aux grilles du paradis, où en échange d'un sourire et d'un tour de carte (de crédit) on nous a laissé entrer pour 24 heures de bonheur visuel. Mais ça - comme disait Shéhérazade - c'est une autre histoire…
El descenso se realiza siguiendo el mismo itinerario y lejos de ser una repetición ofrece la posibilidad de disfrutar de un rato más de puro placer escaladil, pegado a la roca y con unas vistas de vértigo sobre el valle y las inmediaciones hasta el refugio y más allá. Hicimos una parada para poder ver de cerca los vestidos tiroleses y el humor jovial de las guardas del refugio y luego bajamos al trotes, haciendo slalom entre las gaviotas, bastante sorprendidas de vernos ya de bajada. Fieles a las costumbres, comimos a eso de las 3 en el TRANSITion! y después de una merecida siesta,  cogimos aire y nos plantamos en la reja del paraíso donde a cambio de una sonrisa y entregando la tarjeta (no de visita sino de débito) nos dejaron pasar para 24 horas de placer visual. Pero esto, como dijo Scheherazade - es ya otra historia…


Friday, September 12, 2014

un régime Dolo-mythique / una dieta Dolo-mítica (#7)



Jour 7: via ferrata Lipella à la Tofana de Roces (3220m) ; D+ 1290m (vf 680m)

Après le succès inattendu de notre expédition au Piz Boé, on a lancé le TRANSITion dans la descente vertigineuse du Pass Pordoï, direction Cd'A et le coeur des Dolomites. On avait envie d'une "vraie" douche, on rêvait d'une nuit au camping, on était bien décidés à prendre un jour de repos. On s'est dit que s'Il en avait pris un après avoir fait le monde en 6 six jours (rien que ça), on avait gagné le nôtre à la sueur de nos fronts. Et s'il tombait un jeudi, qu'à cela ne tienne, on en ferait un dimanche! C'était sans compter sur le passage du col de Falzarego et le petit bar-boutique de souvenirs où l'on a pris le café. Quelques photos jaunies de cimes splendides tout écharpées de brume ont attiré notre attention et nous ont poussés à jeter un oeil à notre guide de ferratas: il y en avait bien une à la Tofana de Roces, à 5km de là ; puis à notre stock d'eau: juste assez pour dîner, petit déjeuner et remplir les camel pour le lendemain. Impossible en revanche de se doucher ou de laver la vaisselle ; puis à nos provisions: un paquet de pâtes, un fond de pesto et une soupe en sachet, du muesli et un yaourt. Okay, comité de crise vite réuni, décision vite prise: pas besoin de descendre à la civilisation ce soir, on peut tenir 24 heures de plus sans douche, épuiser les stocks d'eau et de nourriture, filer la métaphore un peu plus loin et faire une dernière ferrata à la Tofana demain! La pluie viendra bien assez tôt, on s'est dit, il faut en profiter maintenant. Heureux qui comme Icare veut s'approcher trop près du soleil, ou comme l'autre là, qui s'est teint la toison… Enfin, comprend qui peut!
Día 7: via ferrata Lipella a la Tofana di Roces (3220m) ; D+ 1290m (vf 680m)

Tras el éxito inesperado de nuestra expedición al Piz Boé, lanzamos la TRANSITion por el descenso vertiginoso del Paso Pordoï, rumbo a Cd'A y el corazón de las Dolomitas. Nos moríamos por una ducha de las "de verdad", soñábamos con una noche en un camping, teníamos bastante decidido tomar un día de reposo. Si Él se tomó un descanso después de hacer el mundo en seis días (ni más ni menos) nosotros nos habíamos ganado el nuestro con el sudor de las frentes. Y que no fuera porque caía en jueves, lo íbamos a tomar como domingo igualmente! Pero no contábamos con el paso por Falzarego y su pequeño bar-tienda de souvenirs donde tomamos el café. Unas cuantas fotos amarillentas de cimas espléndidas con la niebla por bufanda llamaron nuestra atención y ojeamos de nuevo nuestra guía de ferratas: resultó que había una en la Tofana de Roces, a 5 km de allí ; luego le echamos un vistazo a nuestra reserva de agua: lo justo para cenar, desayunar y rellenar cantimploras para el día siguiente. Eso sí, nada de ducha o de lavar los platos; luego revisamos las provisiones: un paquete de pasta, un fondo de pesto y un sobre de sopa, muesli y un yogurt. El comité de crisis en reunión urgente tomó una decisión: no hay necesidad de bajar esta noche a la civilización, podemos aguantar 24 horas más sin ducha, agotar las reservas de agua y comida, llevar la metáfora un poco más lejos y hacer una última ferrata a la Tofana mañana! La lluvia llegará pronto, nos dijimos, hay que aprovechar y hay que hacerlo ahora. Boscán, tarde llegamos. ¿Hay posada…? ¡Bueno, entienda quien pueda!
On est montés se garer, dîner tôt et dormir à côté du refuge Dibona (mais ssht! c'est interdit de camper). Au pied de l'imposante Tofana, les regards perdus entre les silhouettes magiques des sommets environnants: Nuvolau, Averau et Cinque Torri, on a laissé le soleil se coucher tranquille. Juste au-dessus de la côte 2000, la nuit a été fraîche! On s'est levés avec l'aurore, histoire de pouvoir monter les 1290m de dénivelé de l'excursion, passer par le sommet si les conditions nous le permettaient et avaler le maximum de la descente avant que le temps ne se casse la gueule, pour de bon, histoire d'être à l'abri - ou du moins tirés d'affaire - quand la pluie arriverait. En une grosse heure, on a fait l'approche, bordant au pied le versant sud de la Tofana jusqu'à l'entrée de la galerie Castelletto, point de départ de la ferrata et autre vestige impressionnant de la Grand Guerre.
Subimos para aparcar, cenar pronto y dormir cerca del refugio Dibona (pero ssht! se ve que está prohibido acampar!). Al pie de la imponente Tofana, con las miradas perdidas entre las siluetas mágicas de las cimas de alrededor: Nuvolau, Averau y Cinque Torri, dejamos al sol ponerse plácidamente. Justo por encima de la cota 2000, la noche fue fresquita. Nos despertamos con el alba, para poder subir los 1290m de desnivel de la excursión, pasar por la cima si las condiciones lo permitían, hacer la mayor parte de la bajada antes que el tiempo se pusiera feo de verdad, y estar a buen recaudo o, al menos fuera de peligro, para cuando llegara la lluvia.  En una hora larga, hicimos la aproximación, bordeando por el pie la arista sur de la Tofana hasta la entrada de la galería Castelletto, punto de salida de la ferrata y  otro vestigio impresionante de la Gran Guerra.
Les frontales allumées dès la fin des deux échelles rouillées, on est montés presqu'à tâtons le long d'un étroit tunnel au marches irrégulières, percé ici et là de petites fenêtres laissant entrer le froid humide et la lumière terne d'un jour déjà en train de se couvrir. Un peu après 9 heures, on sortait à l'air libre juste derrière l'arête ouest de la Tofana, pour découvrir un paysage minéral et grandiose de tours, d'éboulis, de pierriers et de crêtes invraisemblables. Plafond bas, vent poussant des nuages noirs (qui viennent du Nord), froid de plus en plus mordant.
Con los frontales encendidos al final de las escaleras oxidadas por las que se accedía a la galería,  subimos casi a tientas por un túnel estrecho interrumpido aquí y allá por pequeñas ventanas que dejaban entrar el frío húmedo y la luz apagada de un cielo que ya se estaba tapando. Un poco después de las nueve, salíamos al aire libre justo detrás de la arista oeste de la Tofana, para descubrir un paisaje mineral y grandioso de torres, de cantizales y crestas inverosímiles. Un cielo aplastado por las nubes, cada vez más negras, y el frío cada vez más mordaz.
En fait de via ferrata longue mais relativement facile (un 2 sur 5 raisonnable dans le plus mauvais guide de ferratas jamais publié!!!), de courts passages de roches décomposée et friable protégés par un vieux câble à moitié détressé, alternant avec de longues sections de sentier exposé et difficile au bord du vide, à flanc d'éboulis ou carrément sur des névés (bien sûr, on marche maintenant orientés plein Nord-Ouest, à l'ombre)… Un faux pas pourrait être fâcheux, deux faux pas pourraient être fatals! Heureusement, avertis que les 200m d'arête sous le sommet pouvaient être enneigés, on a pris avec nous 25m de corde et un piolet, qui ont servi plus d'une fois… Presque deux heures ont passé: les vires et les terrasses rocailleuses orientées plein Nord se succèdent, entrecoupées de goulets où l'eau de fonte des neiges s'écoule et se fige en cascades et stalactites, rendant la progression sinon difficile, au moins désagréable.
En lugar de la via ferrata larga pero fácil (un razonable 2 sobre 5 en la peor guía jamás publicada!!!), nos encontramos con pasajes cortos de roca descompuesta y friable protegidos por un viejo cable deshilachado, alternando con secciones largas de sendero expuesto y difícil al filo del vacío, bordeando los cantales o claramente en neveros (por supuesto, andábamos ahora por el lado Noroeste, a la sombra…). Un paso en falso podría tener consecuencias desagradables, dos podrían ser fatales! Por suerte, veníamos avisados de que los 200 m de arista bajo la cima podían estar nevados, y llevábamos en la mochila 25 m de cuerda y un piolet, que ya nos habían sido de utilidad en alguna otra ocasión… Pasaron casi dos horas: las fajas y las terrazas rocosas orientadas hacia el Norte se sucedían, entrecortadas por canales donde el agua fundida de las nieves se escurre y solidifica en cascadas y estalactitas, haciendo la progresión sino difícil, sí por lo menos desagradable.
Plus on monte, plus le temps se gâte, la ligne de vie de la ferrata est gelée et alors qu'on commence à réaliser qu'on est trop montés pour pouvoir faire marche arrière, il se met à neiger. La fin d'une très belle série de beaux jours (six!) et on doit maintenant se dépêcher de sortir par en haut, pas par le sommet bien sûr, ni par la voie normale qui s'échappe juste au-dessus de la côte 3000m. Heureusement, il y a une autre échappatoire à 2700m, par l'épaule de Tre Ditta et le sentier qui redescend facilement au refuge de Giussani. On finit par y arriver, à Tre Ditta, avec un soupir de soulagement et en regrettant un peu le dernier morceau de ferrata et la belle arête sommitale: avec ce temps, monter à 3200m pour aller piétiner dans de la neige gelée, c'est un peu chercher les coups… Une autre fois peut-être? On va d'un bon pas pour rejoindre le refuge, où on passe 10 minutes en terrasse, juste le temps d'apprécier la vue autour d'un caffè latte et de se faire un nouvel ami*. Puis on redescend facilement au refuge Dibona et au camion, où il ne reste même plus assez d'eau pour faire cuire les pâtes. Comme si ce n'était pas suffisant, la bonbonne de gaz nous a lâchés hier soir et il faut utiliser le mini-brûleur de rando… On peut capituler sans regrets et faire une pause. Règle nº6: quand la vague arrive, il faut la prendre et la tenir. Et règle nº7: rien ne dure éternellement, et surtout pas les vagues!
Cuanto más subíamos, más tonto se iba poniendo el tiempo, la línea de vida de la ferrata estaba congelada y cuando nos dimos cuenta de que ya habíamos subido demasiado como para hacer marcha atrás, se puso a nevar. El final de una serie de (seis!) hermosos días y ahora tenemos que darnos prisa y salir por arriba, no por la cima por supuesto, ni por la vía normal que se escapa justo por encima de la cota 3000m. Afortunadamente, una escapatoria a 2700m, por la loma de Tre Ditta y el sendero desciende fácilmente al refugio de Giussani. Llegamos finalmente a Tre Ditta, suspirando aliviados y un poco arrepentidos de no haber podido disfrutar del último trozo de ferrata y la hermosa arista: con este tiempo, subir a 3200m para empantanar-nos en la nieve congelada, era meterse en la boca del lobo...En otra ocasión quizás? Llegamos a buen paso hasta el refugio donde tomamos un par de cafés calientes el tiempo justo para hacer un nuevo amigo*, y bajar hasta el refugio Dibona y a la furgo, donde no nos quedaba agua suficiente  ni para cocinarnos una pasta. Y como si no fuera suficiente, la bombona de gas nos había abandonado la noche anterior y sólo hay el pequeño fogón de excursión… Podemos capitular sin remordimientos y hacer una pausa. Regla nº6: cuando llega la ola, hay que saberla coger y aguantar. Y regla nº7: nada dura eternamente, y menos que nada las olas!
Et voilà! En une paire d'heures, on est à C. d'A., installés au camping, douchés et propres, les courses sont faites pour les prochains jours, on a bataillé pour trouver une recharge de gaz et en passant par l'Office de tourisme, on a pu récupérer une petite carte touristique de randonnées dans les environs (comprendre, de courtes marches en ligne droite et en courbe de niveau pour rallier un Refuge depuis un téléphérique voire, pour les plus courageux, rallier entre eux deux téléphériques!). C'est bon, la pluie peut s'en donner à coeur joie. Nous, on est préparés et pour ce huitième jour de notre Diète Dolo-mythique, c'est relâche.
Et voilà! En un par de horas, estamos en C. d'A., instalados en el camping, duchados y limpios, la compra para los próximos días en la alacena, dimos unas vueltas hasta dar con una tienda para la recarga de gas, recuperamos incluso un pequeño mapa de excursiones por la zona en la Oficina de Turismo (a saber, pequeños paseos en línea recta sobre la curva de nivel para llegar a un Refugio desde un teleférico y para los más valientes, de teleférico a teleférico!). Ya está bien, puede llover a cántaros si quiere. Ya estamos listos para nuestro octavo día de la Dieta Dolo-mítica, es un buen descanso..


* plus sur cette singulière amitié prochainement... / más acerca de esta singular amistad en breve...