Thursday, July 13, 2017

home(t)raveling: semaine 2

Ford! Que ça passe vite, sept jours (168 h). Mais comme le disent nos voisins sud-pyrénéens : "le dit est dette". Un post par semaine pour vous tenir au courant de l'avancée du projet home(t)raveling, c'était le pacte et on va s'y tenir.

Vue du jardin: le hangar, son muret et le potager, la haie, le sureau et la vue.
En tout cas, on ne va pas flancher dès la deuxième livraison - on aurait l'air de quoi? Du coup, le 29 juin on avait les clefs en main et le 6 juillet, on vous a raconté en langue sud-pyrénénne et en images, les premiers jours de travail. Voici donc un bilan de cette deuxième semaine:

 - les accès réseaux: en arrivant, on a contacté le syndicat mixte local pour le relevé du compteur et dans la foulée, on avait de l'eau (froide). Pour l'électricité, on a choisi de changer le monde et d'apporter notre pierre : on a souscrit chez Enercoop, fournisseur d'énergie 100% coopérative et renouvelable. C'est à peine plus cher qu'EDF aujourd'hui, la tendance pourrait bien s'inverser demain, mais surtout, c'est de l'électricité produite et gérée par et pour les sociétaires, producteurs et usagers, 100% verte et citoyenne. On n'a pas inventé l'eau chaude, hein. Ça existe depuis très longtemps et on est loin d'être les premiers, mais c'est comme donner son sang ou se déplacer à vélo : tant qu'à faire, autant le faire! Enfin pour internet, on a repris une box chez Free, on n'avait pas eu à se plaindre et on devrait avoir dès lundi un accès à la maison. Important pour le boulot, pour les loisirs et pour les visites... Ça, c'est fait!

trilogie du jardin: la guerre du lierre ; le retour du mur en pierre ; la vigne contre-attaque.
 - le jardin: on continue la guerre du lierre, qui est en train de se transformer en guerre des nerfs. Il résiste, il est nombreux et tenace. Mais on en viendra à bout, ça ne fait pas l'ombre d'un doute! On progresse le long du mur du fond, tandis que la montagne de déchets verts en attente pour les voyages à la déchetterie s'élève dangeureusement au milieu du futur potager. Semaine, prochaine, on fera quelques allers-retours pour faire descendre un peu le tas... Dans l'angle nord-est, on a libéré un figuier et un pommier, et on a découvert une vigne couverte de jeunes grappes vertes, qu'on s'est efforcé d'arracher aux griffes d'hedera helix. On a commencé à nettoyer la haie et dégagé un peu les pruniers, dont on a goûté les petites prunes-cerises - délicieuses mais toutes, on dit bien toutes, avec une vie intérieure riche. Hum... On ramasse progressivement les déchets, tessons de bouteilles, bouts de briques, de tuiles et cailloux, que l'on classe soigneusement en tas pour plus tard: brique et tuile pour le futur drain de la cour, pierres pour refaire des murettes et déchets divers, à la poubelle. Il reste du boulot, mais ça a déjà changé d'aspect!

le plafond de l'étable, brut ; les tuiles remplacées, roses et sans lichen ; l'étable vide et propre, puis transformée en recyclerie home(t)raveling! 
 - les dépendances: on a fini de remplacer les tuiles cassées et félées du toit du hangar, qu'on a nettoyé suffisamment pour y installer le camp de base pour l'été. Il a fallu déplacer notre début de stockage de tri sélectif, gravats et recyclage vers l'étable. Pour ça, on a commencé par la vider et la nettoyer sommairement. À terme, on aimerait en faire notre grand atelier pour le bricolage et le matériel, mais ça va prendre un peu de temps parce que le premier étage est plein de saletés et a pris l'eau pendant des années, donc le plancher et les solives sont en très mauvais état.

l'atelier provisoire en cours de déploiement: établi, outils et... tout à faire!  
On y a aussi détecté quelques tuyaux en fibro-ciment et il faut qu'on s'occupe - avec les précautions d'usage (combinaison, masque, gants, double sac plastique, etc. - de les emballer et de les porter jusqu'à un site agrée pour le stockage. Comme c'est de l'amiante liée et à faible concentration, on a le droit de le faire et le risque est minime. Faut pas s'amuser à l'attaquer la disqueuse en mettant son nez dessus, en gros. Semaine prochaine? Y'a qu'à... appeler l'entreprise qui réceptionne, vérifier qu'ils ont de la place dans leur cellule, se déguiser et tout ramasser un jour humide (pour limiter les fibres d'amiante en suspension dans l'air, qu'ils disent...), emballer, scotcher, charger dans la voiture, rappeler pour avertir qu'on circule et se mettre en route. Le transport (réglementé) de matières dangereuses à la portée de tous! En attendant de pouvoir envahir l'étable, on a monté un atelier de fortune (c'est un grand mot pour dire qu'on a déballé les outils et machines dans un coin, autour d'un vieil établi récupéré sur le bon coin pour moins cher que le prix de l'étau qui était monté dessus... Donc, la recyclerie est passée à l'étable, le hangar est propre et ce week-end, on y installe cuisine, salon et salle à manger pour les deux prochains mois! Allez, plus de dépendances au prochain numéro...

 - la maison: il fallait en finir avec les cheminées du rez-de-chaussée (cuisine et salon) qui mangeaient de la place et bouffaient la lumière. À la masse et en suant à grosses gouttes, on s'en est occupé et on a trouvé une surprise de taille dans la hotte de celle de la cuisine: les tuyaux d'eau de la salle de bain! En cuivre mais très abîmés, il fallait les changer et surtout résoudre la question de l'eau chaude pour pouvoir venir vivre ici au plus vite. On y reviendra...

le pouvoir de Burinator: le salon avant, évier bizarre et hotte de cheminée ; le salon après: mur en brique qui cache celui en pierre... on continue?
On a attaqué les murs "extérieurs", dont les enduits mélangés (pas mal de ciment, quand même) et surtout rapiécés n'importe comment les uns sur les autres, étaient en mauvais état et ne permettaient pas à l'humidité capillaire de s'évaporer. Après une journée au burin, on est allé faire un tour chez Bricomarché et on a investi dans un perfo-piqueur-burineur! La bête pèse 6 kilos et use presque autant les bras que le marteau et le burin. Casque anti-bruit obligatoire et crampes assurées, mais Ford! que ça dépote et comme ça déboîte! Après s'être débarrassés de la peinture orange, on a commencé à découvrir le mur en pierre original par endroits, histoire de pouvoir en discuter avec un maçon la semaine prochaine et réfléchir aux options d'enduits traditionnels et d'isolation écologique...

le pouvoir de Burinator (2): la cuisine avant, évier et cheminée d'angle ; la cuisine pendant ; et après: un peu de pierre, beaucoup de place!

Pour l'instant, ça représente une vingtaine de sacs à gravats (30-40 kilos chacun, quand même) et 6 poubelles de 80 litres, mais on a fait la cuisine et une partie du salon, cheminées et un drôle d'évier du salon inclus. On y a aussi casé tous le faux-plafond de la cuisine (en lattis + plâtre), mais on a évidemment gardé le lattis comme petit bois pour le poêle cet hiver (et l'hiver prochain, et l'hiver suivant...). À tout ça, il faut ajouter la demie-journée que Wallis a consacrée à nettoyer la salle de bain au karcher-à-vapeur: vétuste mais fonctionnelle une fois propre, il ne lui manque que de l'eau chaude. Et c'est là que le miracle a eu lieu.
Wallis en finit avec la base de la cheminée... 
Aujourd'hui même! On a appelé un ami d'amis, plombier de son état et accompagnateur de chantiers. En une journée, il nous a proposé de reprendre l'installation existante depuis le compteur, de tirer l'eau froide vers ce qu'on appelle la buanderie et d'y poser un petit chauffe-eau à gaz de récup' qu'on avait sous la main. De là, on n'a plus eu qu'à lui "ménager une ouverture" (merci Burinator!) dans le mur du fond entre la buanderie/atelier/couloir vers le jardin et la salle de bain, juste sous la baignoire, pour qu'il y branche la nouvelle eau froide et la toute nouvelle eau chaude sur le circuit en cuivre déjà existant (il y a une baignoire, un lavabo et un bidet), avant d'aller pincer les vieux tuyaux qui passaient dans la cheminée, juste à l'endroit où ils traversaient le mur. Sur la photo ci-contre, juste au-dessus de Wallis, ils sont encore là. Ils étaient pris dans la maçonnerie de la cheminée et on ne pouvait pas y toucher...

Ça fait, on a - enfin! - pu les arracher du mur de la cuisine et finir de le piquer, pendant que notre plombier providentiel tirait finalement un tuyau d'eau chaude neuf vers l'évier actuel de la cuisine, qu'on aimerait changer à terme (de place et de modèle) mais qui fera l'affaire pour l'instant... Ce qui est cool, c'est que cette nouvelle installation a minima prévoit déjà les modifications qu'on envisage pour la future cuisine et pour monter de l'eau vers les étages, mais ça, ce sont quelques autres histoires et il faudra sans doute patienter quelques autres chapitres! On a ramassé encore quelques sacs de gravats, il a corrigé une soudure qui fuyait, on a changé le mécanisme de la chasse d'eau du wc (perdu au premier étage, tout seul pour l'instant, le pauvre. Il y a bien des chambres mais pour l'instant personne n'y dort) et tadaaaam! Sur la ligne d'arrivée, à la fin de la deuxième semaine, on a de l'eau chaude et on n'a plus d'excuses pour ne pas s'installer. Et vous n'avez plus d'excuses pour ne pas venir nous voir, et pourquoi pas nous filer un coup de main! ;)

plomberie (bien) accompagnée: derrière le mur, la baignoire ; vieil évier, nouveaux tuyaux ; chauffe-eau récup' installé ; adieux les tuyaux rupestres!

Bon, bin: voilà. C'est çô, lô! Ça fait quinze jours aujourd'hui qu'on a les clefs et on n'a pas chômé. On est vraiment crevés, on a les mains déjà défoncées et de la poussière de plâtre jusque dans les plis du scrot euh... coude! Mais l'enthousiasme est là et chaque petit pas nous fait super plaisir. Donc on va essayer de garder le rythme et de vous tenir au jus...


À bientôt
et plein de bises,
Wallis & Futuna



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