Sunday, July 30, 2017

home(t)raveling: mois 1!

with a "little" help from our friends...


Voilà, ça y est : ça fait un mois déjà qu'on a les clefs et deux semaines qu'on s'est "installés" - les guillemets sont là pour relativiser le degré d'installation. Mais après tout c'est l'été ariégeois, il fait toujours beau et chaud, les fruits mûrissent tout seuls dans le jardin, au point qu'on se demande si ce n'est pas Masanobu Fukuoka en personne qui s'en est non-occupé ces dix dernières années. Du coup, à part se débarrasser du lierre petit à petit, mètre carré par mètre carré de mur ou de sol, on va plutôt essayer de planter plus qu'on n'arrache. Eso sí, la règle numéro 1 : faut qu'ça s'mange et/ou qu'ça soigne !
le petit grand miracle d'avoir des amis qui font entrer la lumière...

En fil rouge de ce premier mois d'home(t)raveling : les amis, qui sont venus nous voir et mettre la main (et la patte) à la pâte. Certains pour quelques heures, un ou deux jours, d'autres "un peu" plus longtemps - les guillemets sont là pour souligner délicatement l'euphémisme, façon ombre à paupière. Après la visite-éclair de M., M. et U., on a retrouvé N. et A.-S. un dimanche matin avant de recevoir d'un coup L. et G.

C'est là que les choses sérieuses ont commencé. L'équipe de choc, libérée pendant 36 heures d'un Futuna terrassé par la grippe (en plein été ariégeois, dans le plus pur style man flu), a décidé de s'échauffer dans l'étable. Objectif(s) : vider tout le capharnaüm pourri, rouillé, cassé, rapiécé, décomposé, momifié et composté accumulé sur le sol du premier niveau, trier et jeter tout ça, démonter les planchers et laisser la structure porteuse à nu en vue de démontage, traitement et restauration. Agonisant sur le canapé en palette transformé à la hâte en hôpital de brousse; à la fois à moitié étouffé et tout entier grelottant sous 3 ou 4 sacs de couchage en pur duvet d'oie de Gascogne, la vue brouillée par d'épaisses volutes que dessinait la fièvre, dans un état de semi-inconscience, Futuna n'a rien vu et à peine entendu le fracas : "Dieu! La voix sépulcrale des Djinns - quel bruit ils font! Fuyons sous la spirale de l'escalier profond" (merci, Victor, de l'avoir si bien dit!). Quand il est revenu à lui, il restait juste à prendre l'appareil photo pour préparer une petite séance d'avant/après.

On commence donc par l'étable :

et pour démarrer en douceur, voici un petit "avant/après" assez classique : vue du bidule d'en bas et du bidule d'en haut - dingue, non? 

Encore une fois : spécials remerciements à notre cordiste attitré et favori, G., pour le travail titanesque et en hauteur, ainsi qu'à l'équipe au sol pour le recyclage, la séparation, l'entreposage et le nettoyage! Il leur a fallu une journée pour un poste qu'on avait estimé à une petite semaine à nous deux... Voilà, ça, c'est fait! Du coup, quand on s'est retrouvés à nouveau tous les 4 le lendemain - aussi au complet que le club des 5 quand ils sont tous là sauf le chien, ou au contraire comme les 3 mousquetaires qui ont toujours été quatre - on a décidé que décidément oui, on en voulait encore. Et on est allés s'occuper de la cuisine et du salon. Objectif(s) : ouvrir l'espace et piquer tous les murs pour revenir à la ge de pierre. L'idée étant de refaire des enduits traditionnels en chaux-chanvre pour isoler tout en laissant respirer les murs; et l'idée étant plus de montrer ce qu'on fait que de parler de ce qu'on aimerait faire. ;) Puis c'est vrai qu'avant de faire, il faut souvent défaire, disait le vieux sage.

Bref, on continue avec la cuisine et le salon :

le rez-de-chaussée "avant" en mode fake-oramique : cheminées, portes, murs, papier-peint (!), encore des murs et... plus de papier-peint (!) 
en 5 images, le résultat de 2 jours de travail et 2 jours de plus pour recueillir et évacuer les gravats puis nettoyer: let the sunshine, the sun shine in...
En retirant les faux-plafonds en lattis plâtré, on avait pu s'assurer que les cloisons du couloir ne reprenaient aucun poids : le lattis était continu au-dessus des murs et n'était ni écrasé ni déformé. Pas de danger, on pouvait les enlever puisqu'elles ne travaillaient pas! Le perfo' a donc repris du service et les sacs à gravats ont à nouveau eu de quoi combler leur vide existentiel. Hum... Puis bon, à force, travailler comme des forçats du matin au soir et au grand air, j'veux bien. Mais ça vous ouvre l'appétit, tiens! Donc on a aussi un peu pris soin de nous et on s'est gâtés mutuellement. Comprendre : on a cuisiné à tour de rôle. À un moment donné et en tout cas beaucoup trop tôt, L. a du retourner à Barcelone et on s'est retrouvés tous trois face à la place qu'elle venait de laisser. Snif. Pour se consoler, on est partis finir la mission qu'elle avait si bien commencée: restaurer les portes des chambres (entendre: décaper les quelques couches de peinture épaisse accrochée jusqu'au fond des moulures, gratter et poncer tout ça comme des dingues, faire trois passages généreux de xylophène contre les bébêtes qui à une époque ou une autre y ont élu domicile et puis, bin non tant pis, on f'ra la vaisselle demain matin on va pas reboucher tout ça avec de l'enduit ni les maquiller comme des voitures volées, ni les repeindre façon ravalement de façade pour prétendre qu'elles sont neuves. On va plutôt la jouer beauté au naturel à la Beyonce et #Photoshop, non merci...)

you know that it would be untrue, you know that I would be a liar, if I were to say to you: Girl, we couldn't get much higher...
Heureusement, très vite après ça, notre cher U. a fait une étape de quelques jours sur son summer tour et on a récupéré une équipe de choc. Avec des batteries chargées à bloc et une furieuse envie de cuisiner qu'il a d'ailleurs assouvie sans retenue, il nous a communiqué son énergie hipster d'estivalier festivant - à moins que ce ne soit le contraire? Et nous a aussi beaucoup gâtés! Pendant les horaires de travail et aux fourneaux. Pour ne citer qu'elle, l'extraordinaire blue rondo ala Turquiche-lorraine qui passera à la postérité bien qu'on n'ait pas eu le temps de lui tirer le portrait of Tracy. Il a aussi trouvé le temps de gagner une grande bataille contre le lierre, avant de s'envoler vers d'autres horizons et d'y retrouver d'autres estivants festivaliers - à moins que ce ne soit l'inverse? Dans ce florilège de coups de main et de soutien moral et physique, il nous faut aussi remercier beaucoup beaucoup beaucoup nos Lauragois préférés, C. et L., qui ont reçu, pris en charge, accompagné, conseillé et mentor-é un Futuna #au bord de la crise de nerd* dans sa toulousaine croisade pour récupérer d'urgence une bécane et pouvoir se remettre au travail vu qu'août promettait un pic d'activité aussi inattendu qu'opportun. Et que les semaines allaient être "chargées". Oui.

fidèle à son éthique, U. s'isole pour ne pas faire la même photo que tout le monde.
Ce qui n'est pas un problème, au contraire! C'est du travail. Justement, on adore ça. Et on dormira cet hiver. Et comme ça, on ne passe pas juste toutes nos journées à travailler au chantier : on passe aussi la moitié de nos nuits à faire nos journées de traducteurs. Ha ha! Et peut-être que vous ne saviez pas que Wallis est à temps partiel dans un cabinet vétérinaire voisin, pour occuper encore une demie-journée çà et là.

Donc, voilà : incroyable mais vrai, l'eusses-tu cru? etc. En dix jours et après une vingtaine de voyages à la déchetterie avec le 2c15 (dont l'essieu arrière est depuis revenu à l'état sauvage) et une remorque prêtée (main forte) par J.-M. (un ami du coin et du cru qu'on salue et qu'on remercie encore chaleureusement au passage pour son aide, son enthousiasme et ses réponses à toutes les questions que l'on peut se poser), avec une soixantaine de sacs à gravats (enfin, y'en a que 9 mais on les réutilise, hein!), des big bags, de grosses poubelles de 80 litres et avec toute l'expertise d'un cordiste sur-entraîné, on a vidé TOUTE la m---- accumulée ici depuis au moins II siècles! Comme dirait le gars de la fromagerie Saint-Augustin : "t'as qu'à vider c'qu'était plein lô, pis l'remplir une fois qu'y s'ra vide." On a fêté tout ça et cette date symbolique du premier mois en faisant la montée au sommet du pic, juste au fond du jardin, un jour que le soleil descendant caressait les flancs du Prat d'Albis et que la lumière était belle. On se serait cru dans un roman de Giono, sauf que ça manquait de moutons et que ce n'était pas la Provence. Mais pour le reste, on y était...

un peu de chanson francophone: tout près du ciel j'ai ma maison, là-haut il fait si bon. ça vous rappelle quelque chose? rien? un classique!

L'heure de conclure: ça fait un mois à peine et déjà, on dirait ailleurs, une autre maison. Ou plutôt non : on dirait enfin cette maison, ici! Et on dirait le sud, oh oh. Le temps dure longtemps. Et l'énergie a changé et c'est comme si tout ça respirait à nouveau (et toujours en été**). C'est sans doute le plus agréable, de sentir que tout cet enthousiasme qu'on dépose ici flotte dans l'air des pièces, danse dans les raies de lumière devant des fenêtres et crisse un peu sous le pied, des fois, dans l'escalier. On est morts de fatigue mais super contents et on remercie infiniment tous ceux qui sont venus apporter leur(s) pierre(s) à l'édifice. Le projet est énorme et des fois on chante un peu faux, mais on sait qu'on s'en sortira, avec un petit coup de main de nos amis...






Merci encore,
à bientôt
et plein de bises.
On vous aime!
Wallis & Futuna


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* je sais que c'est la honte et la zer-mi, mais je tiens à préciser que je suis absolument fier et ravi de ce calembour. sur lequel je plante, sans que mon bras tremble le moins du monde, le drapeau chatoyant d'Un(t)ravelandie. Et j'ajoute : je suis en train de me marrer tout seul en le disant à voix basse: au bord de la crise de nerd. Énorme. L. F., MERCI pour ton intervention miraculeuse et si tu me lis, celui-ci est pour toi!

** et tant qu'on y est, merci à M. Bernard Lavilliers qui ne nous lit sûrement pas mais qu'on écoute avec toujours autant de plaisir, qu'il chante Nino ou Bonga...

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