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Wednesday, October 16, 2019

home(t)raveling 3.0: semaine 119

escalier bien isolé, commence par froid même?

Voilà l'avantage d'un titre qui le dit tout: on économise de la salive, du temps et de l'énergie. Gniark gniark gniark!

vers la gauche: tout reste à faire: la lumière vient de là, par là s'en va la chaleur!
Après 2 hivers à se cailler le c constater qu'on perdait énormément de chaleur par la cage d'escalier: qui montait du poêle et au lieu de rester au premier étage, dans les chambres et la salle de bain, allait se disperser et se dissiper vers le second et les combles, on a donc décidé de faire un peu plus que les couvertures agrafées sauvagement le long de la rampe et en travers du palier du premier étage. Elles ont certes rendu un fier service jusqu'à maintenant, mais on pouvait se donner les moyens d'améliorer un peu le système. On voulait aussi trouver et mettre en oeuvre une solution qui ne condamne pas la fenêtre du second demi-étage. Malgré son orientation nord-ouest, elle apporte pas mal de lumière fort bienvenue (quand la bise dépourvue?) à la cage d'escalier en général et au palier du premier en particulier. Il nous fallait donc 1- fermer la cage d'escalier de façon solide et durable, 2- pouvoir isoler raisonnablement entre le premier et le second et 3- le faire d'une façon qui n'occulte pas la fenêtre du demi-étage supérieur. Tout ça, avec l'idée que le deuxième étage serait, à terme, un logement indépendant de celui du rdc/premier. En résumé donc, voici le schmurtz pas à pas:

le truc avec les 2 poutres complètes (sans la demie)
1- On a fait des trous dans les murs (en brique de 10) des 2 côtés de la cage d'escalier, juste au-dessus du niveau de la fenêtre du demi-étage supérieur, pour y passer des poutres, poser de gros chevrons, puis un plancher qui fermerait la cage d'escalier par le dessus. On a calculé notre coup pour que les chevrons reposent sur la balustrade du palier d'en haut, et que la hauteur utile soit suffisante sur le demi-étage pour y installer une porte...

2- On a récupéré 3 poutres de la grange (150mm de section et 2m de long environ pour 1,80 de portée finale) en assez bon état. On les a recoupées, décapées, poncées, puis traitées. On les a cloutées aux extrémités et on les a scellées dans les murs de la cage d'escalier: 2 traversantes (la première à environ 20cm du mur extérieur, la seconde à environ 90cm de la première) et une de la moitié de la largeur de la cage d'escalier (1,30m en tout), scellée dans le mur côté extérieur et reprise sur la montée d'escalier (depuis le limon, pas depuis la rampe! enfin, on a fait un mi-bois sur le garde-corps pour répartir la charge).

3- On a posé sur ces 3 poutres et sur la balustrade du haut de l'escalier (palier du second) 4 chevrons de 3,20m, récupérés du faux-plafond du deuxième étage, poncés et traités, ainsi que 2 autres, plus courts, pour "après" le demi-étage. Entraxe de 35cm environ pour être tranquilles. Ils recevront l'isolant et le plancher en forme de "L" qui fermera l'escalier par le dessus.  

4- On a d'abord fixé sous les chevrons, entre les poutres et sur des tasseaux de 30x30mm, des panneaux d'OSB3 de 15mm en guise de faux-plafond. Dans le même temps, on a repris la demi-poutre et deux autres points intermédiaires du chevron à l'aplomb de la rampe, avec des montants emboîtés à mi-bois et vissés à la main-courante et au limon. On a ensuite plaqué le même OSB3 de 15mm sur la face "intérieure" de la main-courante, en suivant les marches!

avant et après la pose de la demie-poutre à mi-distance(quand même bienvenue) + découpe du doublage de la rampe.
5- On a également décidé à ce stade de reprendre l'appui de nos chevrons sur la balustrade du palier haut - parce que bon, une balustrade à la base, c'est pas fait pour recevoir une estrade, non plus... On l'a donc doublée avec une structure en poteau carré de 80mm de section, avec 2 pieds et un scellement dans le mur. La hauteur finale de cette structure dépasse d'un petit millimètre celle de la balustrade afin de la soulager complètement du poids des chevrons. Ça nous a également donné 80mm d'épaisseur en plus pour isoler (soit 120mm au total) en fibre de bois.

6- Une fois l'OBS posé, on a isolé le plancher et la cloison montante avec 100mm de fibre de bois (Isomat). À ce stade, on a dû retirer un barreau sur deux de la balustrade et de la main-courante pour pouvoir remplir avec l'isolant. Là, on s'est vite rendu compte que fermer d'abord le côté "facile" avait été une erreur: au lieu d'isoler depuis le demi-escalier supérieur, depuis les marches jusqu'à 1,80 de haut maxi, on s'est retrouvés à poser des échelles en équilibre dans le demi-escalier inférieur et à travailler bras tendus, super tordus et toujours en équilibre (un peu) précaire. Pas glop. Même commentaire avec la balustrade: fermer d'abord le côté "plancher" et finir avec le côté "haut" n'était pas super malin. bon, on apprend tous les jours à être un peu moins bête et à moins s'emm... ;-)

la face "intérieure de la rampe doublée, le renfort de la balustrade du haut installé, avec la structure de l'ensemble... et un gros plan!
7- On a ensuite recouvert provisoirement la structure isolée avec des chutes du plancher des travaux d'isolation des combles, c'est à dire notre OSB3 de 22mm. Toute la laine de bois provient des chutes/excédent des chantiers d'isolation des faux-plafonds du logement et des combles sous rampants (respectivement en 2017 et 2018). Il a fallu casser un peu le vieux plâtre du mur nord-ouest de la maison, que l'on fera de toutes façons sauter complètement plus tard, pour le remplacer par un enduit à la chaux ou par une cloison sèche en placo, histoire d'améliorer un peu l'isolation de ce côté (nord) du futur logement...

8- Puis il a bien fallu doubler l'autre face de la montée d'escalier avec notre OSB de 15mm, et avec du BA13 (sur des montants vissés à la balustrade) la face visible de la balustrade côté "bas". Travaux d'accès difficile garantis, dans des conditions à faire rire (ou pleurer) un ingénieur hygiène et sécurité.
le bidule doublé en OSB et isolé sur les 2 faces!

9- "Enfin", on a préparé avec de gros chevrons (70x110) le cadre d'une cloison de séparation avec porte. On avait glâné la porte devant chez la ferronnier du village, qui allait la jeter. Et les chevrons faisaient partie de notre stock de bois de récup'. Coût de ce petit projet de fermeture de la cage d'escalier: toujours 0 euro, la visserie et les tire-fonds venant aussi de notre stock! On a posé cette cloison légèrement en biais, du bord extérieur de la fenêtre vers l'intérieur de la rampe, affleurant avec l'OSB de la cloison de la rampe. C'est plus facile à voir sur une photo qu'à expliquer, mais l'idée était de ne pas réduire du tout la quantité de lumière descendant vers le palier du premier, de reprendre un peu de charge de nos poutres vers le milieu de leur portée et de ménager deux espaces petits mais utilisables, un de chaque côté de la porte (un palier ouvert avec fenêtre, idéal pour une plante verte côté premier étage ; un petit placard de stockage ou garde-manger en contrebas, avec rayonnages au fond voire - pourquoi pas? - tout le long de l'escalier).

10 - Arrivés là, bin on a décidé de s'arrêter et... d'aller faire autre chose. Parce que, pour le coup, d'un point de vue fonctionnel (structure porteuse et isolation), c'est fini! Et au niveau de l'humain, Il faudra quand même s'occuper de la dimension, disons, cosmétique: redresser un peu tout ça, boucher les trous et grosses fissures, reprendre le tour de fenêtre et peut-être enfin s'attaquer au linteau qui est pourri et ressemble à une biscotte, jointer les jonctions cloisons/murs et cloisons/faux-plafond et cloison/cloison au MAP puis à la bande à joint là où c'est nécessaire. Il faudra ensuite enduire et poncer tout ça, faire une sous-couche et peindre avec le même beige que le reste de la cage d'escalier. Quant à "l'autre côté", celui qui est ouvert sur le deuxième étage, on n'y touchera pas pour le moment et on s'en occupera avec le logement du second - rendez-vous pour home(t)raveling 10.0 ???

le bord de la rampe habillée: avant puis... après la pose du cadre de porte et du support de cloison ; le machin fini avec la porte posée.
11-  Avec quelques semaines de recul et en trichant un peu sur la date, les premiers "petits" froids (neige à 1700m et le Fourcat déjà bien saupoudré) et les premières flambées, la différence et l'amélioration sont quand même é-nor-mes: on monte bien en température dans les 2 chambres au premier étage, et on conserve globalement la chaleur et l'inertie beaucoup plus longtemps. On a encore 2 améliorations en vue: exploiter la ligne et l'interrupteur existants du plafonnier du second pour poser une plafonnier et/ou ventilo de plafond, là en haut, au demi-étage.

côté 2ème étage, c'est habillé en OSB et ça attendra comme ça...
On récupèrera la commande du premier étage dès que Futuna aura trouvé comment shunter l'un des interrupteurs d'un va-et-vient pour en faire un simple commande! Et à plus long terme, on isolera par l'extérieur tout le mur de l'escalier qui donne sur la grange, un mur en brique de 10 globalement assez mal isolé. Il est froid et on suppose qu'il y a encore pas mal de calories qui nous échappent par là... Par contre, ça n'est pas possible actuellement, faute d'un sol au premier niveau de la grange (totalement en ruine), sur lequel faire reposer une cloison isolante. "Une fois qu'on aura refait"* le solivage complet du premier étage de la grange, on s'attaquera à isoler ce dernier pan de mur. Bon, pour l'instant l'amélioration énergétique est déjà énorme, et ça ferme bien le cube du logement. On comparera notre consommation de bois sur l'hiver et l'économie et/ou le gain de confort que ça représente. En parallèle, on s'occupera des finitions esthétiques d'ici le printemps, comme ça, on aura vraiment fini la phase I!**

un an après, jours pour jours (yeux pour yeux, dents pour dents et gravats pour gravats), retour à la démoition du second, mais au chaud!
Allez, voilà pour cette mise à jour, qui représente en réalité un travail étalé sur plus de 2 mois entre les trous dans les murs de l'escalier et la pose de la porte! Petit à petit: txinu txanu, sin prisa pero sin pausa, qu'ils disent... Et en guise de teaser pour l'apéro, on vous présente: "Puisqu'on a fermé la cage d'escalier, on peut retourner faire un max' de poussière, en défonçant du gros et du lourd au second!", prochainement dans la saison 3 d'home(t)raveling!


Plein de bises
et à bientôt,
nous 3


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* Une fois qu'on aura refait le solivage du premier étage de la grange: rien que ça, ha ha ha ha ha ha ha!

** Comme ça, on aura vraiment fini la phase I: rien que ça, ha ha ha ha ha ha ha ha ha ha!



Sunday, May 6, 2018

home(t)raveling: déjà dix mois (c'est tout?)


Tout le monde nous le dit depuis bientôt un an (à ce propos: dix mois déjà, on a du mal à y croire et ça donne le tournis!), mais quand le gros du travail est fait, commence une errance in-finie dans les limbes des finitions qui n'en finissent jamais de ne pas être tout à fait finies...

depuis la "fenêtre" du w-c: l'étable propre et rangée!
Heureusement pour nous, on n'en est pas là et on est loin d'en voir le bout du début - de la fin, je veux dire. Néanmoins, à peine montée et installée la colonne vertébrale de notre cuisine, on a senti comme un petit coup de mou. Soudain, on avait un évier confortable, un robinet avec de l'eau courante froide ET chaude, un frigo, une gazinière, des couverts et des ustensiles - le tout dans une seule et même pièce! Le luxe absolu. Et là, après un classique silence d'environ une demi-heure, on a fait une pause (d'environ 120 heures). "Ça y est" diront certains "ils s'amollissent dans le confort, ils se posent déjà, ils sombrent dans la douce quiétude d'une appaisante routine" - Uderzo & Goscinny, sortez de ce corps! Eh bien, non! On a juste pris 5 jours pour descendre à Barcelone en coup de vent puis remonter à Clermont-Ferrand dans la foulée (pour le D.U de phytothérapie de Wallis. Futuna, qui avait des traductions à faire, était aussi du voyage: si on peut jouer les #digitalnomads, pourquoi s'en priver?) Et oui, on sait: notre impact écologique, notre bilan carbone, tout ça. En même temps, on co-voiture dès que possible, on traîne en train(s) un peu aussi - quand ils circulent (facile, je le reconnais*) et question avions, on a pris trois vols intra-Europe et deux vols longs courriers chacun au cours des cinq dernières années, les 3 intra-Europe pour des raisons strictement professionnelles, soit dit en passant. C'est pas si terrible. Ou si. Enfin, y'a pire. Piètre consolation... Bref. Au retour, on s'y est remis mais bon, entre ça et le "vrai" travail (comprendre "le-rémunéré-et-pas-juste-pour-la-satisfaction-personnelle-que-procure-le-bricolage-fait-avec-amour"), on a à peine eu le temps de dire au revoir à avril et de saluer le fameux joli mois de mai, aka "ce pont qui dure du 30 avril au 1er juin", comme disait notre ami G., anglais grimpeur, brasseur, cat lover, Ariégeois d'adoption et... comme il avait raison! Alors on surfe sur une vague de jours fériés, d'artisans sur répondeur et de déchetterie fermée. Et faute de soleil, on bricole plutôt en intérieur.

- Pour s'échauffer et se réchauffer, première tâche : une grande séance de rangement et de nettoyage de l'étable. Parce qu'on y avait accumulé tout et n'importe quoi pendant l'hiver, d'abord ; parce que les palettes et le petit bois divers s'entassaient sans ordre ni logique parmi les sacs éventrés de ciment, chaux et plâtre, ensuite ; parce que les pigeons ré-installés en notre absence et prenant leurs aises dans la charpente depuis, avaient couvert le sol d'une couche bigarrée de fiente et de plumes, enfin. Dégueulasse. Répugnant. Inadmissible. Indigne. Donc, de l'ordre on a (re)mis. Et tout ce petit monde au pas, aussi. Voilà pour la (re)prise en jambes et la (re)mise en mains!

petite séance de burinator ; mai 2018 , cinquantenaire de "sous les pavés, la plage" ; à peu près égalisé ; comme on fait son lit (de sable)...
- Ensuite, on a relancé le chantier "authentiques tomettes d'époque (et en costumes) héritées de nos chers C. et L. Début décembre, on avait déjà préparé un petit carré de 6x6 (soit 1,60m de côté environ) pour y déposer le w-c, histoire de tâter un peu le terrain, de tester la pose traditionnelle sur lit de sable et chaux, et de se geler les fesses tout l'hiver! Mais notre objectif de buanderie-cellier étant aussi ambitieux que le tas de tomettes est énorme sous le hangar, on s'est remis au boulot. D'abord, en défonçant la vieille dalle moche sur quelques mètres carrés supplémentaires (6 ou 7 pour  être précis). Ensuite, en pelletant tout ça dans une brouette et en l'évacuant au jardin. Enfin, en égalisant et nivelant au mieux avec du sable. En parallèle, on a commencé à préparer des tomettes: trempage à l'eau et au vinaigre, grattage, nettoyage, décapage et séchage au soleil: à 13 tomettes et demie du mètre carré, il vaut mieux être patient. Voilà! La suite au prochain numéro...

cure de jouvence pour tomettes vintage: avant (croûte de chaux incluse); pendant (Wallis en costume et en action) ; et après (snif!).
 - Enfin, et ce sera tout pour ce court épisode, on a monté les cloisons de la future salle de bain du premier étage. Rails et montants bien d'aplomb et bien d'équerre (l'air de rien, la correction de l'équerrage nous enlève presque 7 centimètres au fond de la pièce, mais pour être tranquilles et poser le bac à douche dans un angle droit, ça vaut le coup!) ; une fois n'est pas coutume, laine de roche qui gratte mais qui est moins sensible à l'humidité que la laine de bois ; quelques plaques de plâtre collées directement au MAP (histoire de gagner de précieux centimètres puisqu'on pourra isoler par l'extérieur et que la largeur de la pièce est juste) ; quelques saignées et gaines électriques qui manquaient et une magnifique porte recyclée, qui sera décapée, poncée et traitée en temps utile - le cadre, lui, est prêt et posé! On a même fini par trouver comment résoudre (en improvisant un peu dans le feu de l'action) un petit problème technique de compartiment électrique encombrant. Mais chut: faut en garder pour plus tard...

c'est l'histoire d'un Futuna qui monte une cloison en placo et Wallis lui dit "accroche-toi à la Makita, je retire l'échelle". Désolé!
préparation de l'ancien cadre de porte pour l'adapter à l'épaissuer de la nouvelle cloison: un coup de défonceuse et le tour est joué!
sous vos yeux émerveillés et presque en temps réel, la cloison du fond et celle du palier, avec la porte récupérée et remontée!

Bon, ces deux semaines sont passées très vite et on a l'impression de ne "rien" avoir eu le temps de faire. En même temps, les journées n'ont que 24 heures et c'est pas comme si on pouvait les consacrer intégralement au chantier. Faut bien manger (ça, pas de danger qu'on oublie!), faut bien dormir (pour l'instant, aucun problème de ce côté-ci) et faut bien, de temps en temps, trouver des prétextes pour fêter des trucs avec des amis - comme l'anniversaire de notre cher G., par exemple, qui tombait pile le jour de l'inauguration de notre cuisine! On vous laisse avec ce très bel instantané signé S., le grimpeur-carreleur-musicien qui sait aussi saisir la magie d'un moment au pied levé et au quart de tour! Sinon, dans ce tout jeune salon, on n'a pas encore de rideaux et c'est une bonne chose ; le plafond est haut et c'est pas plus mal ; le détecteur de fumée n'est pas encore installé et ça tombe plutôt bien..

anniversaire avec un grand A: tatin de Wallis, bougie de compète et émerveillement de gosses...

À bientôt pour la suite!
Bon(s) pont(s) et plein de bises,
F. & W.


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* À propos de la grève à la SNCF: et pour que ce soit bien clair: notre soutien inconditionnel aux grévistes, non au démantèlement des services publics, après les autoroutes et les barrages, maintenant les chemins de fer, demain les universités et les hôpitaux: y'en a marre de voir le patrimoine public de ce pays - construit par nos parents et grands-parents, payé, amorti, remboursé et entretenu avec nos impôts - offert ou bradé à des intérêts privés qui vont invariablement faire s'envoler les tarifs et laisser se dégrader les infrastuctures, jusqu'à ce qu'on nous demande "à tous", une fois de plus, de faire un petit effort pour en payer les réparations ou la remise à flot. Et - soit dit en passant - merde à celui qui le lit et qui n'est pas d'accord: ma tolérance s'arrête là où commencent les idées "ni-de-droite-ni-de-gauche" et les fausses vérités (ou les vrais mensonges) sur l'argent qui ne se crée pas par magie!


Sunday, December 17, 2017

home(t)raveling : mois 5... et 1/2!

À vos manteaux! À vos bonnets!


le jardin et le pain de sucre (glace!) aux premières heures de décembre!
Après s'être proposé (et vous avoir promis) en juin, de poster des nouvelles des travaux une fois par semaine ; après avoir claudiqué à la fin du premiers mois ; après avoir tenu le rythme de deux posts mensuels jusqu'à maintenant ; on manque finalement un rendez-vous et on vous pose, de fait, un lapin. Alors, non : on ne passera pas par la case départ, on ne recevra pas vingt mille francs, pas plus qu'on n'ira directement en prison*. On vient d'aterrir à la maison après dix jours plutôt intenses chez nos euskal patrons et amis en compagnie de nos clientes et amies les euskal brebis et les euskal vaches. On vous racontera. Bientôt. Une moitié de l'équipe a également fait un crochet express par le Puy-de-Dôme pour une session du D.U. de phytothérapie de l'Université d'Auvergne. On vous en reparlera aussi, d'ailleurs. Promis. Si on a le temps...

Du coup - et assez logiquement, au deumeurant - les travaux n'ont guère avancé en décembre pendant notre absence. C'est à la fois la norme et l'inconvénient quand on essaye de faire soi-même au lieu de laisser les clefs "à l'archi" et le boulot "aux corps de métiers". Pour plagier une vieille blague mysogyne que l'on ne raconte plus (à propos de changer une ampoule et de ces jours-là) : "- Combien de temps il faut pour auto-rénover une maison? - Ça prendra le temps que ça prendra, un point c'est tout!" Désolé. Après cette petite mise au point, on peut rentrer dans le vif du sujet: la fin novembre et le début décembre, marqués principalement par l'arrivée inopinée de l'hiver, la constitution d'un cabinet de crise et les solutions d'urgence envisagées (parmi elles, un repli stratégique vers, justement, notre chère Navarre). Dans la nuit du 30/11 au 01/12, voilà ce qui nous est tombé dessus (et bim!) et voici quelles étaient les mesures de lutte contre le froid à l'ordre du jour le matin suivant:

installation (par des fumistes professionnels et adorables!) du poêle à bois ; dans la foulée, montage du retour, côté gauche de la cuisine.
1- installation immédiate du poêle à bois au rez-de-chaussée: ça incluait le montage du second retour, symétrique de celui du frigo mais en béton cellulaire cette fois (pour cacher le raccord de conduit de fumées, créer un petit espace de rangement et délimiter la zone du plan de travail de la cuisine). Ça supposait aussi de fourrer un conduit de fumées dans le conduit en maçonnerie existant. Le boisseau et les chevêtres existants étant trop étroits selon la réglementation actuelle (14 cm au lieu de 17,5), il a fallu installer un "double peau" isolé - qui coûte un bras, soit dit en passant - mais on ne déconne pas avec la sécurité incendie. Pour le faire passer, il nous avait fallu grimper dans les combles et sur le toit la semaine précédente pour casser ou élargir un peu le conduit par endroits, préparer le socle de sortie, retirer le chapeau en place, collé au mortier avec des bouts de brique et emboîté sur... un vieux tubage en fibro-ciment tout pourri (ouaiiiis! et Futuna qui adore manipuler cette saloperie matériau bourré d'amiante...). Côté mur, on a enduit avec du plâtre allégé et posé 3 tablettes pour ranger du bordel petit matériel (petit bois, allume-feux, allumettes, balayette...). Côté cuisine, on a collé au mortier adhésif une plaque de BA13, fait les bords à l'enduit de finition et passé le tout avec la même sous-couche que le reste du mur et le plafond. Résultat propre et net, prêt à recevoir les (futurs, un jour, eventually) éléments de cuisine!

de "jour" (on ouvre les fenêtres pour ventiler, mais rarement les volets) comme de nuit, le Base camp: plafond à 180 et lit en 140.
 2- déménagement de nos quartiers (d'été) du second vers le premier étage: la chambre psychédélique** était toujours aussi chaleureuse, mais juste sous les combles non isolés, avec des trous dans le faux-plafond en lattis plâtré et des fuites depuis/vers la grange plein le palier. La température ces derniers temps y devenait difficile à supporter en dehors du lit, les opérations d'habillage/déshabillage étaient ni plus ni moins dangereuses pour la santé et l'humeur générale s'en ressentait douloureusement. Bref, on est descendus d'un étage et on a installé le Base camp dans la grande syn-chambre, pour quelques temps au moins... On a très vite constaté qu'avec la chute des températures, le petit chauffe-eau à gaz qu'on avait récupéré dans la cuisine, nettoyé, installé dans la buanderie et relancé au début de l'été, ne tenait plus la distance. Eau tiède pour faire la vaisselle et se brosser les dents, passe encore. Mais eau tiède pour se doucher quand il fait entre 8 et 11 ºC dans la maison, non! Du coup et dans la foulée:

en mode rétro devant le poêle et romantique dans "la penumbra parda de la pequeña alcova", Wallis & Futuna à l'heure du bain.
3- toilette/ablutions à l'ancienne dans le futur salon-salle-à-manger-cuisine: avec une vieille bassine de grand-mère, posée juste devant le poêle, de l'eau tiède du robinet chauffée à une température confortable sur la gazinière ou directement sur le poêle et un petit seau à la japonaise. On a adopté le système naturellement et avec un soupir de soulagement. Se contenter de peu, d'accord. Se geler le c-l, pas d'accord. On avait dit et répété qu'on ne s'installerait pas en bas tant que la grande salle du rez-de-chaussée ne serait pas finie, mais la réalité nous a bien vite rattrapés. Elle est devenue du jour au lendemain notre bureau et notre coin repas. Le frigo et la machine à laver y ont trouvé leur place, le tancarville aussi - à notre grand dam. Et en constatant qu'on pouvait facilement y être à 20-21 ºC, la tentation d'y descendre un lit a commencé à nous tenailler... Chaque chose en son temps! Pour l'heure, juste avant de partir au pays basque, il nous restait une chose à faire, un cap à franchir pour pouvoir débloquer la situation de la (future, un jour, eventually) salle de bain du premier. Un cap qu'on redoutait et qu'on retardait depuis quelques temps déjà. Procrastiner est l'un des postes importants d'un gros chantier, visiblement. Ou alors ça n'arrive que chez nous?

finitions de ponçage et huile dure sur les huisseries ; le wc "froid au c-l" et le chauffe-eau dans la buanderie ; la pièce à vivre tempérée.
4- descendre le wc du premier et installer un ballon d'eau chaude: dans le coin de la grange qu'on appelle la (future, un jour, eventually) "buanderie", pile là où on avait déjà commencé à poser les tomettes récupérées chez nos chers C. & L. (voir cet épisode précédent). Tant que le wc n'était pas descendu, on ne pouvait pas finir d'isoler ni préparer le sol de la sdb du premier ; donc on ne pouvait pas finir d'isoler ni préparer les murs de la sdb du premier ; donc on ne pouvait pas faire venir le plombier pour passer la tuyauterie. Pourtant, un vendredi, il nous a appelé pour annoncer qu'il viendrait le lundi suivant "dans la matinée" nous installer le chauffe-eau électrique. Une bonne chose en soi, sauf que c'était aussi le jour de notre départ pour le p.b. et que, si ça ne tombait pas exactement mal, c'était quand même un peu juste! Bon, en résumé on a eu le weekend pour déplacer le wc, sachant que le dimanche on accueillait la distribution d'une commande pour le groupement d'achat de produits bio et locaux auquel on a adhéré en arrivant ici.

le randonneur du rebord de la fenêtre: un bout de fil de fer entortillé très expressif!
Et que ça aussi, c'était une bonne chose en soi, ça nous faisait super plaisir et tout et tout. Mais ça voulait dire recevoir les livraisons de producteurs de bière bio, vin bio, jus bio, farines bio, miel bio, confitures bio, pâtés bio, papier toilette bio, savons bio, infusions bio, chocolat et café bio pour environ 50 foyers durant ces trois jours, les stocker par là et voir débarquer une vingtaine de personnes le dimanche pour répartir et emporter tout ça. Avec 2 ºC au thermomètre et 10 cm de neige dans le jardin! Ça s'est très bien passé, dans la bonne humeur et avec même un beau soleil, on a juste cru à un moment qu'on n'allait pas y arriver. On a quand même trouvé le temps de fignoler quelques bricoles (ponçage et passage à l'huile dure des cadres de fenêtres), histoire de dire... En faisant un tour dans la grange, genre "inspection avant de fermer pour deux semaines", on est allé saluer l'éternel randonneur de la fenêtre du grenier: un bout de fil de fer rouillé et tout enroulé, emmêlé et entortillé qui, de loin et dans le contrejour des volets entrouverts, nous évoque la silhouette d'un marcheur ou d'un pèlerin avec son bâton. Vous le voyez? Non? On n'hallucine pas, quand même! On l'a repéré cet automne et depuis on va le voir de temps en temps. Il n'avance pas très vite mais il est fidèle au poste...

des fermes accrochées à chaque flanc de colline, des brebis dans chaque ferme: le terrain de jeu du 2c15 s'étend à perte de vue!

Puis, comme la journée commençait à avoir duré suffisamment, on a fait nos bagages et on s'est couchés. Puis soudain, c'était lundi matin et le plombier est arrivé. Puis vers 14 heures, Wallis est partie. Puis peu après 16 heures, le plombier est parti aussi et Futuna a enfin pu se mettre en route. Puis on s'est retrouvés là-bas et on est vite allés se coucher. Puis soudain, c'était mardi matin et sur le coup de 8 heures, on était prêts à retrouver notre eremu jolasten favori: Egun on! Euskal herria ongietorria! Nola ari zara? etc. Mais ça, comme dirait Shéhérazade si elle s'appelait Leyre-azade, "beste istorio bat da"...


Allez, à bientôt,
et bon solstice au cas où!
musuak eta besarkadak
Futuna & Wallis


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* toute évocation d'un abject jeu capitaliste faisant l'apologie, sinon l'éloge, de la spéculation immobilière et illustrant avec cynisme les politiques d'urbanisme et le phénomène de gentrification de nos centre-villes, serait évidemment fortuite et ne reflèterait en rien nos convictions sociales, économiques et politiques. Mort au Monopoly!

** mais si, vous l'avez sûrement aperçue dans l'un des tout premiers épisodes de la saga de l'été... vous ne pouvez pas avoir oublié cette symphonie en orange et marron, ce papier peint unique, inqualifiable (et remarquablement conservé de l'outrage - irréparable - du temps, soit dit en passant) qui donnerait des cauchemars même à Alex DeLarge. Ou bien l'aurait-on jalousement gardé secret jusqu'à maintenant? Pour ne le révéler qu'au moment opportun? Un tel degré de machiavélisme de notre part serait-il possible? Jusqu'où s'arrêtera-t-on?